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Au potager, des conseils pour favoriser les semis en place

La germination est un mécanisme physiologique plus complexe qu’il n’y paraît. Veillons à la favoriser précieusement !

Temps de lecture : 4 min

La bonne réussite du semis amènera de bonnes chances de succès pour la production. Rappelons que les étapes de la germination de la graine sont intimement liées aux conditions de température, d’humidité et d’aération qui les accompagnent.

La germination, une activité physiologique intense

La levée de la plantule fait suite à plusieurs phases importantes de la germination.

L’imbibition d’eau par la graine commence par une absorption initiale : l’eau provient du sol et traverse les téguments protecteurs de la graine. Cette absorption requiert un contact franc entre la graine et les particules du sol. Cette première condition impose au jardinier de prendre le plus grand soin pour permettre ce contact.

Et simultanément si la température est suffisante, la graine va gonfler, les téguments entourant la graine vont éclater et permettre la sortie de la radicule. Celle-ci va s’étendre dans le sol et l’explorer à la recherche d’eau. La croissance des tissus de la plantule va se faire rapidement, la tigelle ou les premières feuilles vont sortir de terre, c’est la levée.

Toute cette activité physiologique intense est possible grâce à la respiration de la future plantule. Et donc il faut qu’il y ait des échanges gazeux entre le sol et l’atmosphère pour renouveler les apports d’oxygène et évacuer le CO2. Une bonne structure grumeleuse de la partie supérieure du sol est indispensable.

Nous pouvons résumer les fonctions essentielles de la germination par une absorption d’eau, la respiration et la mobilisation des réserves de la graine. Le tout se fait en fonction de la température.

Semons de petites surfaces de nos légumes à intervalles de 2 à 3 semaines pour étaler la production dans le temps.
Semons de petites surfaces de nos légumes à intervalles de 2 à 3 semaines pour étaler la production dans le temps. - F.

De l’eau, de l’oxygène, de la chaleur

L’absorption d’eau par la graine permet en même temps l’absorption d’oxygène dissout dans l’eau. Cet élément risque de manquer dans certaines situations, on parle alors d’anoxie. Cela peut être le cas dans certaines circonstances: semences trop enfouies, structure du sol très fine, sol fermé en surface (après un orage par exemple) ou encore incorporation récente de matières organiques fraîches (leur décomposition consomme de l’oxygène et produit du CO2).

Pour de nombreux végétaux, la température optimale de germination se situe entre 15 et 20ºC, soit une valeur inférieure à celle de la phase de croissance qui est plus proche de 25ºC. La germination sera aussi plus rapide si la température est constante, sans fluctuation entre le jour et la nuit.

Lors des semis d’été, la température peut être excessive pour certaines espèces, la germination est alors bloquée. C’est le cas notamment avec les laitues ou les mâches. Le jardinier peut alors couvrir ses semis d’une toile, humidifiée chaque jour par arrosage. L’évaporation de l’eau durant la journée abaisse la température au niveau du sol.

Évitons les fumures tardives

Des apports de fumure ou d’amendements juste avant le semis sont susceptibles de réduire les chances de réussite d’un semis en place.

Une abondante fumure minérale amène temporairement un excès de salinité dans la solution du sol ; celle-ci peut nuire à la germination des graines pendant quelque temps. Un chaulage important en surface peut aussi amener de la salinité en surface.

Une fumure organique fraîche abondante pourra être décomposée grâce à l’activité biologique du sol ; celle-ci exige de l’oxygène, ce qui peut concurrencer les besoins de respiration des graines en germination.

N’hésitons donc pas à préparer le sol en surface quelques jours, voire quelques semaines avant le semis proprement dit. Les effets limitatifs évoqués ci-dessus seront estompés. De plus, les herbes sauvages naturellement présentes pourront aussi commencer à germer. Il est facile de les détruire par un simple passage au râteau par un temps ensoleillé. C’est la technique du faux semis.

La pose de dispositifs effaroucheurs (flottant ou bruyant sous le vent...) ou de protection (filets...) est requise pour éviter les dégâts causés par les animaux et oiseaux de passage.
La pose de dispositifs effaroucheurs (flottant ou bruyant sous le vent...) ou de protection (filets...) est requise pour éviter les dégâts causés par les animaux et oiseaux de passage. - F.

Quelques précautions

Pour semer plus tôt en saison, il est intéressant de confectionner des ados qui permettent un ressuyage plus rapide du sol au printemps.

En semant de petites surfaces à la fois, en répétant l’opération toutes les 2 ou 3 semaines, nous étirons les productions et la période de récolte. C’est intéressant pour les légumes consommés directement après la récolte, sans mise en conservation.

La pose d’un voile protecteur après le semis accroît les chances de réussite. C’est surtout intéressant quand les conditions météo (trop froid, trop chaud, trop sec…) sont éloignées de l’optimum pour le légume semé.

La pose de dispositifs effaroucheurs (flottant ou émettant du bruit sous l’effet du vent, etc.) ou de protection (filets, etc.) est requise pour éviter les dégâts potentiels par des animaux et oiseaux de passage.

N’oublions pas de bien identifier les semis en établissant un plan ou en plaçant des étiquetages. C’est bien pratique pour éviter de détruire par inadvertance un semis récent et pas encore levé et pour repérer les échecs de levée.

A retenir en bref

Les règles d’or : commencer par tracer les sentiers pour l’usage du jardinier ; tracer les rayons de semis ; la profondeur des rayons est de 3 à 4 fois celle de l’épaisseur de la graine semée ; couvrir partiellement de terre fine et plomber (tasser) le semis ; couvrir la ligne de semis avec de la terre motteuse ; bien identifier les semis.

F.

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