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La Wallonie rappelle sa ferme opposition à l’accord UE-Mercosur

Pour le Gouvernement wallon, l’accord UE-Mercosur est, en l’état, totalement inacceptable. Il est d’ailleurs bien déterminé à faire entendre sa position aux niveaux belge et européen. Plusieurs États membres partagent d’ailleurs les préoccupations exprimées par la Wallonie.

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Le 29 mars dernier, la Commission européenne a publié la version finale de l’étude d’impact sur le développement durable de l’accord UE-Mercosur, ainsi qu’un « position paper » contenant des commentaires sur les principales conclusions et recommandations de ladite étude. Selon la Commission européenne, l’étude d’impact souligne que le secteur agricole européen bénéficiera de cet accord. Un constat que Christophe Bastin, député cdH au parlement wallon, ne partage pas en ce qui concerne les secteurs wallons, comme l’élevage bovin, par exemple. « Par ailleurs, l’étude d’impact souligne les préoccupations concernant l’environnement et les droits humains, en particulier pour les populations autochtones », précise-t-il.

À l’heure actuelle, la Commission européenne affirme être en train de finaliser la révision juridique de l’accord et peaufiner certains détails techniques, en collaboration avec le Mercosur. L’étape suivante consiste à procéder à la traduction dans toutes les langues officielles de l’Union européenne, avant que l’accord ne soit soumis au Conseil et au Parlement européen pour signature et conclusion. L’occasion pour le député wallon d’interroger le Ministre-Président wallon, Elio Di Rupo, quant à la posture adoptée par la Wallonie dans ce dossier.

Approfondir les études d’impact

Et Elio Di Rupo de se positionner quant à l’étude d’impact : « Pour la Wallonie, il est impératif que les analyses d’impact effectuées soient complètes et approfondies pour chaque accord commercial. Elles doivent fournir une triple analyse. Premièrement, par secteur et sous-secteur. Deuxièmement, par zones géographiques au sein de l’UE, pays et régions. Et troisièmement, en termes d’impacts sociaux, environnementaux, en matière de santé, de climat, de respect des droits de l’homme et d’impact sur les PME ».

« Il est trop facile pour la Commission européenne de dire qu’un accord aura un impact positif globalement et de masquer la catastrophe que cela représentera pour certains secteurs. Surtout que nous savons que cet accord ne sera pas bénéfique pour la filière agricole bovine wallonne ! », ajoute-t-il.

D’intenses discussions en Belgique

Dans son « position paper », la Commission explique comment elle va répondre aux questions soulevées dans l’analyse d’impact sur l’accord UE-Mercosur. Néanmoins, le Ministre-Président wallon juge ce document édifiant. « Et ce n’est pas positif », clame-t-il. « Pour la Commission, il suffira de prendre des mesurettes pour répondre aux questions soulevées par cet accord. Ce n’est évidemment pas point de vue de la Wallonie ! »

Le Gouvernement wallon dit être pleinement mobilisé pour faire valoir son opposition à l’accord UE-Mercosur. Les discussions s’intensifient en intra-belge et la Wallonie s’y montre ferme : l’accord en l’état est totalement inacceptable ! « Nous estimons qu’il est primordial de résoudre les nombreuses questions liées à l’agriculture, d’obtenir des garanties sur le respect des normes sanitaires et phytosanitaires de l’UE, d’inclure des dispositions exécutoires sur le climat et de compléter les normes en matière de travail. De simples « mesurettes » à la marge ne suffiront pas », détaille M. Di Rupo.

Au niveau européen, plusieurs États membres partagent certaines des préoccupations wallonnes, de même que le Parlement européen. « Nous ne sommes donc pas isolés ! » Pour rappel, l’accord UE-Mercosur est de nature mixte. Il requiert donc l’accord de tous les États membres de l’Union.

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