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Année après année, la qualité du lait wallon ne faiblit pas!

Le Comité du Lait vient de publier le rapport de ses activités menées en 2020, une année marquée par la pandémie. Si certaines ont temporairement été mises entre parenthèses lors du premier confinement, les missions essentielles de détermination de la qualité et de la composition du lait cru n’ont pas connu de pause. Les résultats de ces analyses nous montrent d’ailleurs que les éleveurs laitiers wallons ont, une nouvelle fois, livré un lait de première qualité. Pour preuve, tous les critères évalués se sont améliorés !

Temps de lecture : 6 min

Si la production moyenne de lait par producteur est en hausse (+5,9 %), le nombre d’exploitation a, quant à lui, diminué de 2,6 %. On recensait 2.730 fermes laitières en 2020, contre 2.802 en 2019 ; signe que le processus de restructuration des exploitations se poursuit.

En parallèle, les résultats des analyses réalisées par le Comité du Lait (CdL) sur les critères officiels de la qualité du lait cru se maintiennent à un très bon niveau et affichent même une légère tendance à l’amélioration.

En moyenne, plus de 475.000 l par éleveur

En 2020, le nombre d’audits (2.863) réalisés par le CdL accuse un net recul, tous cahiers des charges confondus. Plusieurs facteurs ont contribué à un ralentissement des activités du service « Certification » du Comité, aussi appelé CdLCertif. L’année « Covid » a évidemment eu un impact, de même que des décisions prises par des clients importants en ce qui concerne la certification de cahiers de charges privés. A contrario, le nombre d’audits et analyses effectués en agriculture bio s’affiche en hausse, signe que la décision de s’étendre vers cette activité, initiée en juillet 2017, était la bonne.

Du côté de la certification QFL, le nombre d’audits réalisés en 2020 s’élève à 1.076, en baisse par rapport à 2019 (1.269). Durant ceux-ci, une attention particulière est apportée au « score hygiène » (point « H ») introduit dans le cahier des charges QFL – version 10 en vigueur depuis le 1er  janvier 2020.

Désormais, l’obtention du certificat dépend, outre les exigences déjà bien connues, de ce critère relatif à la propreté des bâtiments, installations et animaux. En la matière, le score moyen global obtenu en 2020 par les éleveurs laitiers s’élève à 8,59/10. 5,25 % des audits ont même donné lieu à un score de 10/10.

Concernant la collecte laitière, elle augmente progressivement depuis 2017, après avoir connu une nette baisse en 2016. Ensemble, les 2.730 exploitations laitières wallonnes ont livré plus de 1,300 milliard de litres en 2020, soit une hausse de 3,2 % par rapport à 2019.

La production moyenne par éleveur laitier s’élève à 476.535 l, en progression de 5,9 % par rapport à 2019.

Germes et cellules en nette baisse

En germes , la moyenne arithmétique de toutes les analyses est de 36.600 germes/ml contre 42.100 en 2019 et 41.700 en 2018. Les analyses officiellement attribuées aux producteurs sont au nombre de 69.300 (71.174 en 2019). 94,43 % des résultats étaient situés à moins de 100.000 germes/ml, ce qui est supérieur à 2019 (93,34 %) et 2018 (93,25 %).

Le nombre de producteurs non pénalisés s’élève à 96,62 %, soit un résultat plus élevé qu’en 2019 et 2018 (96,62 %) et le meilleur résultat depuis 2000. Le pourcentage de producteurs pénalisés le plus élevé est enregistré en janvier (3,3 %) et celui le moins élevé est enregistré en octobre (1,7 %). À l’échelle belge, la moyenne est meilleure (98,9 %).

Du côté des cellules somatiques , le nombre d’analyses officiellement attribué aux producteurs est 140.340 (143.991 en 2019), soit 4,3 analyses par mois et par producteur. La moyenne arithmétique de tous les résultats effectifs de 2020 est de 242.000 cellules/ml, contre 243.500 en 2019 et 255.200 en 2018. Le pourcentage de résultats à moins de 400.000 cellules/ml s’élève à 90,9 %, ce qui est mieux qu’en 2019 (90,5 %) et 2018 (88,8 %).

En 2020, plus de 1,300 milliard de litres de lait sont passés des tanks  des éleveurs aux unités de collecte et de transformation des acheteurs.
En 2020, plus de 1,300 milliard de litres de lait sont passés des tanks des éleveurs aux unités de collecte et de transformation des acheteurs. - J.V.

Le taux de producteurs non pénalisés pour le critère cellules est en moyenne de 96,3 %, ce qui est une nouvelle amélioration par rapport à 2019 (96,1 %) et 2018 (95,2 %). Le pourcentage de producteurs pénalisés le plus élevé est enregistré en septembre (5,5 %) et le moins élevé en juin (2,2 %). Au niveau national, le taux de producteurs non pénalisés est de 97,9 %.

Substances inhibitrices : de très rares problèmes

La détermination du point de congélation ( cryoscopie ) a été effectuée sur 98 % des échantillons réceptionnés. Cela représente 11,8 analyses par mois et par producteur. Le pourcentage de tests inférieurs à 510 (-mºC) est de 0,94 %, contre 0,87 % en 2019 et 0,73 % en 2018.

Le pourcentage de producteurs pénalisés (0,25 %) est inférieur à 2019 (0,30 %) mais supérieur à 2018 (0,19 %). Le pourcentage de producteurs pénalisés le plus élevé se situe en août (0,44 %) et le moins élevé en juillet et novembre (0,15 %). À l’échelle du Royaume, le pourcentage de producteurs pénalisés s’élève à 0,15 %.

La recherche de substances inhibitrices est effectuée sur chaque livraison, ce qui a donné lieu à 392.832 analyses (405.730 en 2019), soit 99,4 % des échantillons réceptionnés et une moyenne de 12 analyses par mois et par producteur. Sur ces analyses, 128 (ou 0,03 %) se sont révélées défavorables, soit un nombre inférieur à 2019 (0,04 %) et équivalent à 2018 (0,03 %).

Les moins bons résultats sont observés en février (0,08 %) et les meilleurs en avril, juin, octobre et décembre (0,02 %). Au niveau belge, le nombre de résultats défavorables est de 0,03 %.

En moyenne, chaque mois, 99,6 % des producteurs laitiers wallons n’ont pas de problèmes en substances inhibitrices, ce qui est similaire à 2019 (99,5 %). Le nombre de récidives (plusieurs fois sur le mois) reste limité. 95,9 % des éleveurs (94,9 % en 2019 et 95,7 % en 2018) n’ont pas eu de problème de substances inhibitrices sur l’ensemble de l’année 2020. Les pour centages de producteurs pénalisés plusieurs fois sur un an sont inférieurs à 2019 et équivalents à 2018.

Huit interdictions par mois

Le pourcentage de producteurs n’ayant obtenu aucun point de pénalisation (sans les substances inhibitrices) sur l’ensemble de l’année 2020 est de 75,7 %. Ce pourcentage est plus élevé qu’en 2019 (72,8 %) et 2018 (69,1 %).

En 2020, 94 exploitations ont été interdites pour germes ou cellules (173 en 2019 et 182 en 2018), soit une moyenne de 8 par mois. Trois exploitations ont été interdites pour cause de présences de substances inhibitrices. Aucune exploitation n’avait été interdite en 2019 et 2018.

À la demande des acheteurs

Soit dans le cadre de l’attribution d’une prime, soit pour un besoin spécifique, des analyses supplémentaires sont effectuées à la demande de certains acheteurs.

  Coliformes : sur les 46.194 analyses officiellement attribuées, 53,8 % (55,9 % en 2019 et 57,4 % en 2018) des résultats effectifs sont inférieurs ou égaux à 50 coli/ml. Les moins bons résultats sont observés en période estivale où la température est plus propice à une multiplication de ces germes.

  Lypolise : en 2020, 5.852 déterminations ont été effectuées (5.457 en 2019 et 4.779 en 2018).

  Spores butyriques : le Comité a effectué 6.141 analyses (6.195 en 2019 et 5.320 en 2018).

Du lait sensiblement plus riche

Autant que possible, la teneur en matières grasse et azotée totale est réalisée pour chaque collecte. En 2020, le CdL a reçu 395.029 échantillons pour le contrôle officiel et 386.529 ont été validés et donc attribués officiellement aux producteurs, soit 97,9 % des échantillons réceptionnés et une moyenne de 11,8 analyses par mois et par producteur.

La moyenne arithmétique de tous les résultats attribués (lait entier et écrémé) aux producteurs est de 40,62 g/l en matière grasse (40,56 g/l en 2019 et 40,11 g/l en 2018). Pour la matière azotée totale, la moyenne se situe à 37,71 g/l (34,68 g/l en 2019 et 34,60 g/l en 2018). Ces moyennes sont les plus élevées enregistrées depuis 2000.

Enfin, grâce à la méthode infrarouge, le taux d’urée est également mesuré pour chaque collecte, en plus des teneurs en matières grasse et azotée. Cet élément est une donnée utile qui permet au nutritionniste d’évaluer l’équilibre de la ration alimentaire.

Pour l’année écoulée, le taux d’urée se situe à une moyenne de 242 mg/l pour 252 mg/l en 2019 et 224 mg/l en 2018. Le taux d’urée mesurée en 2020 se situe donc à un niveau intermédiaire par rapport aux deux années précédentes.

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