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L’ULiège met au point un système de récupération du phosphore à partir des eaux usées

L’Université de Liège a présenté lundi le démonstrateur PULSE, pour Phosphorus Uliège Sludge Extraction, un dispositif pilote pré-industriel qui permet de récupérer le phosphore à partir de boues séchées directement issues du traitement des eaux usées au lieu de les incinérer. Cet équipement, qui se base sur un procédé chimique unique d’extraction, est opérationnel au sein de la station d’épuration de l’AIDE à Oupeye.

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En Wallonie, 210.000 tonnes de boue sont produites actuellement via le traitement des eaux usées. La plupart sont épandues en agriculture tandis que le reste, environ 30%, est déclassifié et traité par incinération. Or, ces boues d’épuration possèdent un certain potentiel. C’est en effet la première source de phosphore, un élément nutritif indispensable à l’agriculture et à la vie sur Terre: son rôle est essentiel dans les processus de croissance, de développement, pour les os et les dents aussi. Cette ressource est toutefois limitée et l’Europe, qui importe la quasi-totalité de son phosphore depuis l’étranger, la classe d’ailleurs parmi les matières premières minérales critiques.

Plutôt que de le gaspiller, l’Université de Liège a donc cherché à le récupérer pour le recycler grâce à son démonstrateur PULSE. Cet équipement est capable, à partir de 400 kilos de boues déshydratées puis séchées, de récupérer environ 12 kilos de produit enrichi en phosphore dépourvu de métaux lourds et pouvant être recyclé comme engrais dans l’agriculture grâce à un procédé d’extraction de lixiviation acide. «Ce procédé est différent des traitements existant en matière d’extraction du phosphore qui permettra d’extraire le phosphore de manière simple et peu coûteuse», explique Jean-Luc Martin, président du Comité de direction de la Société Publique de Gestion de l’Eau (SGPE). Il a été mis au point par l’Université de Liège dans le cadre du projet européen Phos4You qui associe plusieurs universités et régions européennes afin de poursuivre différents projets de recyclage et de valorisation du phosphore. Son développement représente un investissement de 1,5 million d’euros, réalisé par l’Interreg North-West Europe (60%), la Wallonie (30%) et l’ULiège (10%).

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