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Les points d’attention du Carah pour une bonne plantation des pommes de terre

De la profondeur, la densité… aux points d’attentions plus particuliers, le Carah rappelle les dispositions à prendre pour réaliser la plantation des pommes de terre dans les règles de l’art. Bonne plantation à tous

Temps de lecture : 4 min

L a profondeur de plantation ne doit pas être trop importante pour ne pas retarder la levée et ne pas exposer inutilement les jeunes germes aux attaques de rhizoctone. À l’opposé, une plantation trop superficielle est également déconseillée, car le buttage est plus difficile et le risque de verdissement augmenté. La profondeur normale de plantation dépend du type de sol et du calibre des plants. En règle générale, il est conseillé une profondeur telle que la partie supérieure des tubercules se trouve à peu près au niveau de la surface du sol avant plantation. Une couche de 5 à 8 cm de terre ameublie doit se situer sous le plant. Ceci permettra un développement du système racinaire et, à la récolte, maintiendra le soc d’arrachage au-dessus de la zone non ameublie. Une plantation un peu plus profonde se justifie dans des sols légers ou drainants pour bénéficier de remontées capillaires favorables au démarrage des racines.

L’intérêt des interbuttes

Pour les terres à forte pente, il est possible d’adapter sur les planteuses un système permettant d’implanter des cloisonnements entre les buttes. Ceux-ci permettent non seulement de diminuer le ruissellement et l’érosion, mais aussi de diminuer les pertes de produits phytosanitaires.

Entre les buttes :75 ou 90 cm ?

Traditionnellement les buttes sont écartées de 75cm, cependant, il est possible de porter cette distance à 90 cm. Cette technique comporte plusieurs avantages. Elle va permettre de limiter la compétition entre plantes. Ceci aura pour conséquences de produire des tubercules de plus gros calibres. Cet écartement offre aussi la compatibilité du matériel utilisé en betterave, avec 1m80 d’espacement entre les voies. Le temps de travail est réduit de 15 % (de la plantation à l’arrachage) et le volume des buttes est également augmenté de 30 %, ceci réduit les risques de verdissement et de mildiou sur tubercules. Il est à noter que l’augmentation du volume de terre complique l’arrachage surtout en terres lourdes ou battantes, ou encore en conditions humides.

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Densité : viser 12 à 15 tiges/m²

Le choix de plantation est raisonné en fonction du type de production envisagé, c’est-à-dire pour un rendement élevé dans un calibre déterminé, tout en tenant compte de la durée de végétation (primeurs, plants, pommes de terre de conservation ou industrielles).

Le nombre de tubercules est en relation avec le nombre de tiges. Les densités de 12 à 15 tiges par m² semblent être un bon compromis pour le rendement et le calibre.

Le nombre de tiges produit par plant dépend du calibre du plant. Plus le calibre est gros, plus le nombre de tiges principales par plante sera élevé. Le nombre de tiges espéré par m²permet d’estimer le nombre de pieds/ha. Le nombre de plants au kg du lot que vous utilisez permet d’estimer la quantité de plants requise.

Ce qui peut perturber le développement optimal de la plante

Dans le cas d’un mauvais rappuyage de butte, de mottes de terre ou d’une mauvaise disposition des plants dans la butte, plusieurs problèmes peuvent survenir.

Plant décentré dans la butte  : la zone de tubérisation se trouve trop proche du bord de la butte, la croissance des tubercules sera mal répartie et certains apparaîtront hors butte.

Craquelures de butte et points de verdissement des tubercules  : une terre travaillée trop grossièrement, un mauvais rappuyage, une terre trop sèche ou un plant planté trop en surface peuvent provoquer des craquelures menant à des points de verdissement. De plus, ce sont des portes ouvertes aux infections du tubercule par le mildiou en fin de saison.

Effondrement de butte  : une terre mal rappuyée peut provoquer un effondrement de butte et des craquelures problématiques par la suite (verdissement, infection de mildiou).

Mauvais écartement dans les buttes  : des plants trop proches dans une butte vont superposer leurs tubercules filles menant à des tubercules trop superficiels. Là aussi, ils seront sujets à des attaques de mildiou et à des verdissements.

Mottes de terre dans la butte  : une terre trop peu travaillée contient des mottes de terre qui gêneront la croissance des tiges. Celles-ci pousseront décalées, désaxant ainsi la zone de production des tubercules.

Zone de plantation idéale  : un plant bien positionné produira des tubercules à leur tour bien positionnés, évitant les contaminations et les verdissements. Ne pas oublier un bon travail du sol et un rappuyage adéquat.

Plus particulièrement…

Ne vous précipitez pas : éviter les plantations en mauvaises conditions de sols (mauvaise préparation, humidité importante). Un sol bien ressuyé permet une bonne structure qui se répercutera sur la qualité de la culture. Un sol bien réchauffé active la germination du plant, évitant ainsi que les germes ne restent trop longtemps sous terre et ne se fassent attaquer par le rhizoctone. Le plant doit être réchauffé avant plantation. Ne pas planter des plants humidifiés suite à la condensation ou par le traitement phytosanitaire. Pour les pommes de terre de consommation, attendre au minimum le stade « points blancs » avant plantation. N’oubliez pas de tenir compte des zones tampons.

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