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L’équilibre des rations et l’autonomie alimentaire: les principes et éléments pour y tendre

Lors de rencontres du groupe de travail Herbe et Autonomie Fourragère des Parcs naturels du Pays des Collines, des Plaines de l’Escaut et Scarpe Escaut des repères et conseils ont été identifiés pour parvenir à équilibrer sa ration tout en tendant vers l’autonomie alimentaire. Ceux-ci vous sont livrés ci-après.

Temps de lecture : 4 min

La ration des bovins doit correspondre à leurs besoins. Ces derniers varient en fonction de la nature et l’intensité de la production et du type d’animal. Lorsqu’on souhaite être plus autonome possible au sein de son exploitation, il faut donc produire des fourrages dont la valeur alimentaire permet de satisfaire au mieux les besoins des animaux et les compléter si nécessaire avec des concentrés ou des cultures que l’on peut également produire sur sa ferme. Les recommandations se limitent aux bovins et, principalement, aux vaches en production mais le raisonnement sera bien sûr d’application dans d’autres spéculations.

Développer une ration équilibrée tendant vers l’autonomie permet de diminuer ses coûts alimentaires mais aussi son exposition à la volatilité des prix.

Une ration équilibrée…

L’élaboration d’une ration en équilibre repose sur quelques principes :

Toute ration doit être équilibrée au niveau énergie, protéines, minéraux et fibres. Les besoins varieront en fonction de la nature et du niveau de production et de l’animal (type et race).

La capacité d’ingestion de l’animal conditionne grandement la satisfaction de ses besoins via les fourrages, et pour des niveaux de production élevés, il sera bien souvent nécessaire de concentrer la ration (plus d’énergie et de protéines par kg de ration).

Les analyses de fourrages donnent de bons repères pour savoir si et comment complémenter.

En tendant vers l’autonomie

Si l’on souhaite travailler en autonomie alimentaire, il sera nécessaire de diminuer sa proportion de maïs car ce fourrage nécessite des compléments azotés généralement achetés à l’extérieur. On pensera aussi à optimiser son pâturage et ajuster le niveau de production des animaux à la qualité et la quantité de fourrages et de concentrés produits sur la ferme.

Pour ce faire, on peut se baser sur quelques repères techniques :

Chez la vache allaitante, l’ingestion varie de 9 à15 kg de matière sèche (MS)/jour. La vache allaitante demandera un minimum de 60 g DVE (protéines digestibles) et 800 VEM (énergie)/kg MS de la ration.

L’ingestion d’une vache laitière varie entre 15 et 20 kg de MS/jour selon sa production laitière et son stade de lactation. Chez la vache gestante tarie, l’ingestion diminue de 15 à 10 kg de MS/jour les 2 derniers mois de la gestation et un excès d’énergie dans la ration risquerait de conduire à un état d’embonpoint. La vache laitière demandera le plus souvent un minimum de 80 g DVE et de l’ordre de 900 VEM/kg MS ration.

Le ruminant doit manger 1 % de son poids vif en fibre. Le fourrage doit avoir une longueur de minimum 5-10 cm (longueur d’un cure-dent), car plus on hache fin, plus on diminue le temps de rumination.

Les valeurs protéiques et énergétiques de l’herbe fraîche sont très variables ; pour l’énergie, cela passe de 600 à 1.200 VEM/kg MS ; pour les DVE de 28 à130 g/kg MS. La valeur alimentaire de l’herbe chute avec sa hauteur. Il faut faire pâturer les prairies le plus tôt possible dès 10 -13 cm à chaque cycle. Le pâturage est limité en temps, max 10h/jour (1,5 à 2,5 kg MS/heure), à cause des autres activités de la vache, dont la rumination. Plus l’herbe est de qualité, plus elle est mangée en quantité. Par contre, chaque fois qu’un complément est donné, c’est de l’herbe mangée en moins.

L’ensilage d’herbe perd en valeur énergétique par rapport à l’herbe fraîche (10 % en moins en moyenne) et perd jusqu’à 25 % des DVE (protéine digestible dans l’intestin). La valeur alimentaire de l’ensilage impacte la quantité mangée ; on observe des variations jusqu’à 4-5 kg de MS/jour dans la quantité ingérée tant pour les laitières que les allaitantes. Plus on veut mettre de l’ensilage d’herbe dans la ration, plus on doit aller chercher des compléments riches. Pour atteindre une ration de 900 VEM et 80 g DVE par kg de MS, avec 60 % d’ensilage d’herbe, il faudra des concentrés très riches (acheté à l’extérieur).

Les ensilages de maïs (à récolter à 32 – 35 % de MS) ont des valeurs énergétiques plus élevées mais sont plus pauvres pour tous les autres nutriments.

Pour augmenter la teneur en énergie de la ration (VEM/kg MS), on peut ajouter des céréales, des betteraves fourragères, des pulpes de betteraves, de l’ensilage de maïs, des céréales…

Pour augmenter le taux de protéine de la ration (DVE/kg MS), on peut ajouter des tourteaux protéiques, des protéagineux, des drêches de brasserie, du gluten feed, de la luzerne, du trèfle violet…

Pour augmenter simultanément la teneur en énergie et de protéine de la ration, on peut ajouter un mélange de céréales et de protéagineux, des schilfers de colza et de lin, des graines traitées de colza et de lin…

D’après la fiche

autonomie fourragère Nº6

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