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Désherbage du maïs: face à l’évolution des zones tampons, consultez le site phytoweb

Depuis le 1er janvier 2019, l’utilisation d’un matériel d’application qui limite la dérive de 50 % au minimum est obligatoire en Région wallonne. En technique de pulvérisation classique, cela se traduit par l’utilisation de buses à 50 % de réduction de dérive.

Temps de lecture : 3 min

La liste des buses à réduction de dérive reconnue est mise à jour et publiée sur https ://fytoweb.be/fr/guides/phytoprotection/protection-des-eaux-de-surface-lors-de-lutilisation-de-produits. Seules les buses reprises dans cette liste peuvent être utilisées en pulvérisation classique en Région wallonne.

Il est à prendre en compte également que lorsqu’un produit provoque des effets néfastes sur les plantes non ciblées et arthropodes/insectes non ciblés (NTA/NTP), l’utilisation de jets anti-dérive est obligatoire afin de réduire la dérive autant qu’il est nécessaire. Lorsque cette mesure de réduction de la dérive est nécessaire, cela est indiqué sur l’étiquette par la phrase de précaution SPe3 suivante : « Pour protéger les plantes non-ciblées et les arthropodes/insectes non ciblés, appliquer obligatoirement un pourcentage minimum de réduction de la dérive (voir mesures de réduction du risque). ».

Pour ces produits, il faut appliquer la technique de réduction de la dérive (75 % et 90 %) indiquée sur l’étiquette sur l’ensemble de la parcelle. Le tableau 1 reprend les produits concernés par cette restriction en culture de maïs.

3961-DERIVE (2) (2)

Le tableau 2 synthétise toutes les zones tampons à respecter en fonction de la présence ou non d’une eau de surface et du type d’eau rencontrée en bord de parcelle pour les produits utilisés en culture de maïs en Région wallonne.

3961-ZONES TAMPONS (2) (2)

S’équiper de buses « 90 % »

Concernant les nouveaux produits qui se sont ajoutés à la liste mais également les produits existants pour lequel le dossier a été réévalué, on remarque qu’ils sont pour la plupart soumis à une obligation d’utilisation de jet antidérive à 75 % voire 90 %. À l’avenir, pour pouvoir maintenir le choix parmi les matières actives agréées, le Cipf conseille de s’équiper d’un jeu de jet anti dérive de 90 %.

Sans influence sur l’efficacité

La législation nous impose l’utilisation de buses limitant la dérive, mais qu’en est-il de l’efficacité des traitements appliqués avec ceux-ci ? Afin de tenter de répondre à cette question, le Cipf a mis en place, de 2017 à 2019, plusieurs essais visant à comparer l’efficacité d’un traitement appliqué avec différentes buses antidérive (50 %, 75 % et 90 %) à 200 l/ha, 160 l/ha et 130 l/ha.

Le choix du calibre s’est porté sur les ISO 03 car il s’agit du plus petit calibre permettant une réduction de 90 % de la dérive avec la buse Lechler ID3. Toutes les autres buses assurant ce même taux de réduction ont un calibre supérieur ou égal à ISO 04. Le calibre ISO 03 permet une pulvérisation à 150-200 l/ha à la vitesse d’avancement de 10 km/h et une pression de 4-6 bars alors que le calibre ISO 04 implique une augmentation de +/- 40 l du volume d’eau appliqué (tous autres paramètres restant constants).

L’utilisation de buses limitant la dérive n’influence généralement pas l’efficacité des traitements. Le Cipf conseille néanmoins d’éviter de réduire trop les volumes d’eau si l’on est confronté à des graminées trop développées et des conditions météo moins favorables.
L’utilisation de buses limitant la dérive n’influence généralement pas l’efficacité des traitements. Le Cipf conseille néanmoins d’éviter de réduire trop les volumes d’eau si l’on est confronté à des graminées trop développées et des conditions météo moins favorables. - J.V.

Les conclusions suivantes ont été tirées de cet essai. L’utilisation des buses anti-dérive (Nozal ADX 03, Teejet TT 110.03, Teejet AIC 110.03 et Lechler ID3) aux trois volumes d’eau testés et à 4 ou 5 bars n’a pas influencé l’efficacité du traitement systémique contre chénopodes, morelles et panics pied-de-coq par rapport à une buse classique. Il faut simplement éviter de réduire trop les volumes d’eau si l’on est confronté à des graminées trop développées et des conditions météo moins favorables.

D’après G. Foucart, F. Renard,

J-P. Mazy et M. Mary,

Centre pilote maïs, Cipf,

UCL-Louvain-la-Neuve

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