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Marché des grains: vers la fin de la hausse des prix ?

Après la très forte hausse des prix des céréales et des tourteaux enregistrée fin 2020 – début 2021, les marchés des matières premières connaissent une accalmie. Bien que les cotations restent significativement supérieures à l’an dernier, les prix des tourteaux et des céréales à paille (blé, orge) ont connu une érosion ces dernières semaines. Les cours du maïs, quant à eux, restent fermes.

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En retard de plusieurs semaines à cause de semis tardifs puis des fortes pluies pendant les récoltes, les disponibilités brésiliennes de soja arrivent enfin sur le marché mondial. Cela se traduit par une accélération des flux au départ des ports brésiliens, ce qui détend les prix mondiaux du tourteau de soja. Ainsi, à 425,5 €/t sur le marché français (Montoir), le prix moyen du mois de mars s’est replié de 7% par rapport à février. La cotation reste toutefois 20% supérieure à celle de mars 2020.

Dans le sillage du tourteau de soja, le prix du tourteau de colza a évolué en baisse en mars à 309 €/t en moyenne à Montoir (-8% en un mois), mais reste un niveau bien supérieur à l’an dernier (+24% /2020). Parallèlement, le prix de la graine de colza a atteint des niveaux jamais enregistrés : plus de 500 €/t en mars sur le marché à terme d’Euronext. Les prix élevés du canola au Canada, équivalent canadien du colza, et la tension sur les marchés mondiaux des huiles végétales contribuent aux cotations élevées du colza. Ajouté à cela, les gelées tardives connues en France ces dernières semaines constituent un risque élevé pour les colzas en floraison. Dans ce contexte, OilWorld, société spécialisée dans l’analyse des marchés des oléagineux, estime désormais la production française 2021 à seulement 3,05 Mt, en baisse de 6% par rapport à la déjà faible production 2020.

Les prix du blé

se tassent mais le maïs

reste relativement ferme

En ce qui concerne le blé, la demande internationale et locale connaît une accalmie. Malgré les taxes sur les exportations russes, toujours en vigueur, cette origine reste compétitive à l’export vis-à-vis de ses concurrents internationaux. Ainsi, la demande à l’exportation dans les ports français se tasse, ce qui contribue à une érosion des cotations du blé ces dernières semaines. Dans un contexte de stock de fin de campagne attendu sur un niveau bas en France et dans l’Union européenne, le prix moyen du blé français était tout de même de 215 €/t en mars (Eure-et-Loir, hors majoration), soit un niveau supérieur de 26% à mars 2020. A trois mois des récoltes de blé et d’orge, le marché focalise de plus en plus son attention sur les disponibilités 2021. Après la faible récolte de 2020, un rebond de la production française de blé est attendu : les surfaces semées ont connu un regain de 17% selon Agreste et FranceAgriMer estime que 87% des blés étaient dans un état « bon à excellent » début avril, contre 62% l’an dernier à la même période. Toutefois, la météo d’ici la récolte restera déterminante pour les rendements. Si les récentes gelées présentent peu de risques pour les cultures de blé, les orges les plus avancées pourraient connaître quelques pertes.

Les cotations internationales du maïs ont en revanche plus de mal à baisser. Après la forte demande chinoise à l’origine de la flambée des cours mondiaux de ces derniers mois, plusieurs facteurs contribuent aujourd’hui au maintien des cours à Chicago sur un niveau élevé (+60% par rapport à mars 2020). Premièrement, face aux exportations américaines records pour répondre à la demande, les stocks aux Etats-Unis se contractent. Bien que la résurgence récente de maladies dans les élevages porcins chinois engendre des réels questionnements sur la demande du pays en matières premières, un ralentissement des achats ne semble pas encore à l’ordre du jour. Au contraire, courant mars, les autorités américaines ont recensé de fortes ventes de maïs américain vers la Chine. En parallèle, au Brésil, le retard des récoltes de soja a conduit à des semis tardifs de la seconde récolte de maïs brésilien – la safrihna – qui compte pour plus de deux tiers de la production brésilienne de maïs. Cela soulève des inquiétudes sur le potentiel de rendement du second exportateur mondial de maïs. Enfin, les premières estimations officielles sur les intentions de semis de maïs pour la récolte 2021 aux Etats-Unis affichent un niveau inférieur aux attentes. Dans ce contexte, la volatilité devrait perdurer sur les cours du maïs.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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