Accueil Environnement

Des ruches connectées placées en milieu urbain par la Province de Liège

Le jeudi 20 mai, la province de Liège a décidé de mettre en avant le travail qu’elle mène en faveur de la biodiversité en profitant de la Journée mondiale des abeilles pour lancer officiellement son projet de ruches connectées en milieu urbain !

Temps de lecture : 3 min

Depuis plusieurs années, la province de Liège veille à réduire l’empreinte écologique de son territoire. Une démarche qu’elle mène sur plusieurs fronts. Aux différents aspects de son action – sous la forme d’un Plan Climat – s’ajoute celle de la préservation de l’environnement, et notamment des insectes butineurs.

Engagée depuis 2011 dans le Plan Maya, elle soutient l’activité apicole, notamment via sa Miellerie mobile, sa dizaine de ruches didactiques réparties sur les sites de l’insectarium Hexapoda à Waremme et du Château de Jehay, ses plantations mellifères ou ses distributions de graines…

Quoi de plus symbolique que la journée mondiale des abeilles le 20 mai pour annoncer un nouveau projet : les ruches connectées en milieu urbain. Pour la Province, inscrire ces trois nouveaux ruchers-tests dans le paysage citadin (Val Benoît, Campus 2000, Fond Saint Servais), c’est ré-ancrer la nature au cœur des villes et permettre à leurs habitants de se reconnecter à elle.

Et l’idée de connexion est poussée puisque ces ruches, associées à une station météo, sont équipées de balances, de thermomètres, de caméras… pour étudier de manière optimale le fonctionnement de la ruche et observer ces sentinelles bio-indicatrices.

Le rucher connecté est relié à une webcam qui permet de visualiser en ligne l’activité des abeilles à n’importe quel moment.
Le rucher connecté est relié à une webcam qui permet de visualiser en ligne l’activité des abeilles à n’importe quel moment. - P-Y L.

Un outil ludique et didactique

Pour Christophe Close, apiculteur en charge du projet, la ruche connectée est un outil numérique important qui permet à l’apiculteur de mettre en perspective les différentes données, d’anticiper ainsi les actions et surtout de prendre connaissance de l’état de santé de sa colonie, de jour comme de nuit.

Ladite ruche dispose d’une batterie de capteurs, d’enregistreurs et de transmetteurs reliés à un microprocesseur embarqué. Il est dès lors possible de prendre connaissance à distance, entre autres, du début, de la prolongation ou de la fin d’une miellée et donc organiser la récolte du miel, des bonnes ou mauvaises conditions d’élevage des larves et des nymphes de la ruche via les capteurs de températures intérieure et extérieure, et d’hygrométrie relative intérieure et extérieure, des mouvements et déplacements de l’essaim, du contexte météo fondamental pour comprendre certains changements dans l’activité des abeilles.

« Elle nous offre une tranquillité d’esprit que peu d’apiculteurs ont. Le système permet d’aller moins dans la ruche. Le vrai bénéficiaire, c’est donc l’abeille. »

Christophe Close tempère : « Ce n’est toutefois pas la technologie qui fait l’apiculteur. C’est un outil supplémentaire en vue d’étudier l’abeille en tant que bioindicateur… Il se développe d’ailleurs très fort en Belgique. Et si tout le monde n’en dispose pas, nombreux sont ceux à être intéressés par les registres d’élevage disponible avec l’outil. Cette expérience permet aussi à la Province d’informer les partenaires de recherche, ses enseignants sur le comportement des abeilles, sur l’évolution de la flore urbaine et péri-urbaine, sur le suivi environnemental. Elle aidera à déterminer les périodes de floraisons, d’équilibre ou de manque de nourriture, à évaluer l’impact de pratiques environnementales telles que les aménagements paysagers ou les couverts végétaux. Elle veillera à maintenir un essaim en forme, apte à aller polliniser la flore environnante, assurant ainsi les chances de maintenir et développer une végétation dense et fleurie, réduisant la période de carence alimentaire. Elle pourra aller encore plus loin en développant du contenu informatif et didactique à l’égard des petits et grands.

Si l’essai est prometteur, d’autres lieux pourraient ensuite accueillir ces ruches connectées et leurs essaims.

P-Y L.

A lire aussi en Environnement

Voir plus d'articles