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Se transcender avec les Franches-Montagnes

Lorsque l’orgueil juvénile rebroussera chemin pour faire place à la sagesse, l’amateur du cheval préférera un cheval facile à vivre. Un compagnon agréable, qui accepte en outre tant la selle que l’attelage. C’est ainsi qu’en sillonnant les collines hennuyères, le Sillon Belge rencontra Luc Verbeke et ses Franches-Montagnes.

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Difficile de vivre sans cheval – même si on ne monte plus ou pas du tout – et qu’on est habitué à sa compagnie. Certainement lorsqu’on est installé à la campagne et qu’on possède un minimum de terrain et d’infrastructure. Souvent, on y rencontre des chevaux appartenant aux races plutôt robustes, tels que des Haflingers, des Fjords et des poneys de toutes tailles. C’est à Ellezelles que nous avons découvert les chevaux de Luc Verbeke, un propriétaire inspirant et convaincu par ces Franches-Montagnes et connaisseur notoire de la race. Il nous livre son témoignage.

(SB) : Comment s’est construite votre vie avec des chevaux ?

(LV) : « J’étais déjà fasciné par les chevaux dès mon plus jeune âge. J’adorais quand le laitier m’invitait sur le dos de son cheval pour faire les 200 mètres qui séparaient la maison de mes parents du coin de la rue. Cette minuscule promenade forgea mon rêve d’enfant. Rêve que j’ai concrétisé vers l’âge de 50 ans avec des leçons, l’achat d’un cheval Westphalien pour soutenir les ambitions de dressage de mes filles et des promenades en forêt. Après bon nombre d’années, ma vie équestre se limita à la possession d’une selle ! Toutefois, il me fut impossible de vivre sans chevaux. Plus encore, chaque tentative pour échapper aux chevaux fut un échec, car ils revenaient sans cesse au galop !

Vu notre âge et une fois installés à Ellezelles, j’ai pris des leçons d’attelage à un, puis à deux chevaux. Arriva le moment où l’achat d’un cheval devint inévitable. On était à la recherche d’un cheval pas trop grand, polyvalent et avec un caractère agréable et fiable. C’est ainsi qu’on s’est retrouvés dans une prairie avec l’embarras du choix. À un moment donné, une jument abandonna le troupeau pour venir vers moi. Elle m’a reniflé et puis posa sa tête sur mon épaule. Je n’oublierai jamais ce moment inouï de contact spontané entre le cheval et moi. C’était évidemment une jument Franches-Montagnes et elle ne m’a plus quittée, car nous avons eu la chance de pouvoir l’acheter. Plus tard, nous avons également importé de Suisse quelques Franches-Montagnes. Ce fut une époque inoubliable où nous avons partagé de belles randonnées avec nos amis. À ce jour, mon épouse et moi profitons de leur présence amicale et surtout de leur grande affection à notre égard. »

Une tête typiquement racée Franches-montagnes.
Une tête typiquement racée Franches-montagnes. - Collection privée Luc Verbeke

Qu’est-ce que la race offre de typique ?

« Les Franches-Montagnes ont un caractère exceptionnel, avec une curiosité positive vis-à-vis de l’humain. Il faut bien sûr savoir comment s’y prendre avec des chevaux, les éduquer en leur donnant confiance. Le Franches-Montagnes est adapté à la selle, à l’attelage et comme cheval de somme, lors de longues randonnées sur le terrain, même rocheux. Il dispose d’une santé et d’aplombs solides et n’a pas besoin d’une alimentation riche. C’est donc un cheval très sobre. Le Stud-book de la race fait des sélections très strictes avec des expertises modèle, allures et caractère, des tests sous la selle et en attelage. À ce jour, c’est toujours le gouvernement suisse qui supervise ces expertises. Sélections, qui ne se font pas uniquement sur le plan sportif, mais surtout en jugeant comportement et caractère ».

Le Franches-Montagnes est-il un bon choix si on est à la recherche d’un cheval de compagnie ?

« Je vous conseille de consulter le chapitre « acheter un Franches-Montagnes » sur le site de la Belgian Franches-Montagnes Association (BFMA), dont j’étais le vice-président jusqu’en 2018. Le Franches-Montagnes a besoin comme chaque cheval de soins et de mouvement. Cela devient un excellent cheval de compagnie quand on s’y prend d’une manière compétente et engagée. Les FM sont des chevaux dits « de sang froid ». Leur maturité arrive seulement après une poussée d’adolescence vers 5 ans. Je ne conseille donc pas un trois ans à un débutant, sauf si c’est un professionnel qui s’en occupe. Notez que le confort dans la selle qu’offrent ces chevaux est incomparable, aussi bien au pas, au trot qu’au galop. Il y a toutefois de légères différences dans les types, où l’un aura plus d’aptitudes sous la selle et l’autre pour l’attelage. »

Nous devrons malheureusement une fois de plus, nous passer de la Foire de Libramont cette année et des beaux concours d’élevage de diverses races de chevaux qu’elle nous offre. N’hésitez donc pas de visiter le site de la B.F.M.A. www.fm-belgium.be Entretemps, les éleveurs continuent leur travail et vous donnent rendez-vous l’année prochaine.

Patricia Borgenon

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