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Des prix soutenus en Europe pour la viande ovine

L’offre est toujours limitée en Europe comme en Océanie, face à une demande mondiale soutenue. En Nouvelle-Zélande, la sécheresse automnale a ponctuellement stimulé les abattages, mais la demande chinoise est telle que cela n’a pas impacté le marché européen où les prix restent à de très hauts niveaux.

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Les abattages britanniques, en volume, ont reculé au 1er trimestre de 10 % par rapport à 2020, sur la même tendance que l’an passé. En mars, les abattages d’agneaux (-1 %) comme de réformes (-17 %) ont baissé, mais la hausse des poids moyens de carcasse (+3 %) a permis de maintenir les volumes abattus au niveau de mars 2020. L’offre est notamment contrainte par un cheptel en repli. Avec des importations en recul (-8 % sur les deux premiers mois par rapport à 2020), notamment depuis l’Irlande malgré la hausse en provenance d’Océanie, le disponible britannique a chuté au 1er trimestre.

Les exportations de viande ovine, essentiellement concentrées vers la France depuis le début d’année (ré-export), auraient aussi fortement reculé : -40 % sur deux mois /2020 (attention, rupture de données des douanes britanniques à partir du 1er janvier 2021). Malgré un accord post-Brexit, les envois de viande britannique vers le marché européen (90 % des envois) sont freinés par des surcoûts non tarifaires qui représenteraient entre 1 % et 8 % de la valeur de la carcasse, contre 0,4 % avant le Brexit.

Le marché est léger et la cotation s’envole : 6,74 £/kg en semaine 17, soit + 2,10 £ vis-à-vis de 2020.

En plus de difficultés d’approvisionnement, les exportateurs britanniques rencontrent des obstacles pour obtenir l’accès à d’importants marchés : à cause de la tremblante, ils n’ont actuellement pas accès aux marchés chinois et nord-américains (contrairement à la Nouvelle-Zélande et l’Australie qui en sont indemnes).

Irlande : des sorties limitées face à une forte demande

Les approvisionnements sont toujours limités face à une demande intérieure élevée : le confinement des Irlandais a stimulé la consommation de viande d’agneau, comme dans beaucoup de pays. En semaine 17, les Hoggets étaient cotés 7,75 €/kg, soit +1,45 € par rapport à l’année précédente et les agneaux de printemps 8,20 €/kg, soit +1,60 €.

Les abattages d’ovins ont reculé au 1er trimestre comme en avril de -8 % par rapport à 2020. Les sorties d’agneaux de printemps ne sont pas très dynamiques : la plupart des éleveurs étant passés à l’agnelage plus tardif, les disponibilités en agneaux de printemps sont faibles. Les approvisionnements en Hoggets viennent aussi à manquer. De plus, les importations d’agneaux vivants d’Irlande du Nord ont chuté depuis le Brexit (-30 % sur 16 semaines).

Les exportations irlandaises de viande ovine sont alors restées en net retrait en février 2021 : -33 % par rapport à 2020, à 3.130 téc. Elles ont reculé notamment vers le Royaume-Uni (-54 %) et la France (-41 %).

Fin avril, les prix de l’agneau irlandais étaient très similaires à ceux payés en Grande-Bretagne et en Irlande du Nord.

Nouvelle-Zélande : importante hausse des abattages d’agneaux en mars

Après des baisses en janvier et février 2021, les abattages ont rebondi en mars : +22 % de viande ovine produite, du fait de sorties abondantes d’agneaux (+27 % par rapport à 2020, à 61.565 téc), les effectifs ayant au contraire reculé de -10 % pour les réformes. La Nouvelle-Zélande était en automne de mars à mai et des sécheresses ont alors été enregistrées dans plusieurs régions.

Le nombre d’ovins en Nouvelle-Zélande a chuté de près d’un million en 2020 : les chiffres de Stats NZ enregistraient un cheptel à 26 millions d’individus en juin 2020, soit -800.000 têtes/juin 2019 et bien loin du pic de 70 millions de moutons en 1982.

Les exportations de viande ovine ont alors modestement progressé au 1er trimestre (+1 % par rapport à 2020) ; en revanche, les flux ont fortement varié selon les destinations : bond vers la Chine (+50 %), mais chute vers le Royaume-Uni (-22 %) et l’UE-27 (-30 %). Le marché chinois est très attractif, car les besoins en protéines animales importées sont toujours forts en 2021, malgré une reconstitution de leur cheptel porcin. La Nouvelle-Zélande reste de loin le 1er fournisseur de la Chine et la recapitalisation qui perdure en Australie fragilise temporairement son principal concurrent.

D’après Tendances Lait et Viande (Idele)

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