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Comprendre les associations au potager et les appliquer au mieux

Nous n’avons pas fini de comprendre comment les plantes s’échangent des informations entre elles. Et quels sont ces échanges ? Nous pouvons lire des livres de jardinages qui prêtent aux plantes des sentiments, à la façon des relations humaines ou animales. Telle plante « se plaît » à côté de telle autre.

Temps de lecture : 4 min

Laissons à plus érudits que nous les explications à ces sujets. Contentons-nous de faits observés et répétés dans nos jardins. Essayons simplement de comprendre ce que nous constatons et d’appliquer cela au mieux par nos aménagements sur place.

Les évidences

Nous avons appris à l’école primaire que la photosynthèse permet aux plantes de produire des sucres au départ d’eau et d’éléments minéraux captés dans le sol. La photosynthèse a besoin de la lumière. Pour éviter la concurrence entre deux légumes voisins, nous essayons de les choisir pour qu’ils n’explorent pas la même profondeur de sol. Nous veillons aussi à ce que le feuillage de l’un ne couvre pas celui de l’autre. Nous essayons que les plantes ne diminuent pas l’efficacité de la photosynthèse de leurs voisines.

Les associations de plantes permettent une meilleure couverture globale du sol et donc une meilleure concurrence vis-à-vis des plantes sauvages et un meilleur maintien de l’humidité de surface. Nous avons aussi une utilisation de la surface qui sera très appréciée pour les jardins exigus.

Nous pouvons raisonner l’emploi de la lumière en plaçant à l’arrière-plan, du côté nord, les espèces dont la végétation est la plus haute comme les haricots à rames ou les tomates tuteurées.

Les associations de légumes à long cycle de développement avec des légumes à la croissance rapide présente beaucoup d’avantages. Un exemple bien connu : les radis semés sur la ligne de carottes permettent de procéder rapidement aux binages. Les radis récoltés libèrent de l’espace pour les carottes lors de leur grossissement. De manière générale, les plantes à cycle long comme la fève des marais, la carotte ou l’ail permettent des cultures entre leurs rangs d’autres cultures à développement rapide comme les laitues, radis, épinards.

Le voisinage peut s’organiser en alternant les plantes dans le rang, en alternant les rangées de plantes différentes ou un mixte des deux. Voire même, comme dans l’exemple des carottes et radis, partager le même rang en mélange.

Et dans le cas de la Belgique ?

Les livres de jardinage évoquent souvent les associations positives. La présence d’une espèce de légume favorise le développement d’une autre espèce. L’exemple classique du maïs servant de support, du haricot apportant l’azote via ses nodosités et de la courge qui peut grimper sur un support et valoriser l’azote présent dans le sol. Cet exemple décrit par les botanistes qui découvraient le Mexique et les pays voisins est bien connu.

Mais avec les variétés très vigoureuses actuelles de maïs, de haricots et de courges, avec l’ensoleillement qui est celui de la Belgique, le résultat peut ne pas être à la hauteur des espérances. Seules les parties supérieures de la masse foliaire reçoivent l’ensoleillement direct. De plus, l’eau est nécessaire et peut être un facteur limitant lors d’étés secs comme lors des quatre dernières années.

Quant à l’azote des nodosités des racines de haricot, il ne sera libéré que tardivement dans la saison.

Une protection mutuelle contre les maladies et ravageurs ?

Les maladies des végétaux se transmettent de plante à plante de différentes manières. La propagation par contact de proche en proche est possible pour de nombreuses maladies ; c’est vrai aussi pour des ravageurs.

Le fait que des plantes d’autres espèces s’intercalent peut être bénéfique si ces dernières ne sont pas sensibles aux mêmes maladies et animaux. Si le vent est l’agent de transmission, une distance plus importante entre deux plantes sensibles limite quelque peu les risques, sans les supprimer.

Quant au fait que la présence d’une espèce repousse les maladies ou les ravageurs de l’espèce voisine, les résultats de la recherche appliquée sont très disparates. Ne compter que sur cet effet risque d’amener des déceptions.

F.

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