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La fermeture de l’abattoir de Charleroi est aussi soudaine que dommageable

La semaine dernière, le groupe De Cock, propriétaire de l’outil, annonçait la mise à l’arrêt de l’abattoir de Charleroi dès le 30 juin prochain. Une mauvaise nouvelle pour les travailleurs concernés, mais aussi pour les éleveurs qui perdent à nouveau un service de proximité.

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L’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre auprès des éleveurs et grossistes en viande de la région. Dès le 30 juin prochain, l’abattoir de Charleroi fermera définitivement ses portes. Une décision que le propriétaire de l’outil, le groupe De Cock, justifie par des déficits récurrents et l’impossibilité de maintenir la qualité des services. Résultat : cinq ouvriers et deux employés perdent leurs emplois tandis que les éleveurs concernés vont devoir se diriger vers des structures plus éloignées.

Des outils nécessaires

Suite à cette annonce, la Fédération wallonne de l’agriculture (Fwa), qui plaide depuis plusieurs années pour un soutien accru au développement d’outils de transformation de proximité, a tenu a réagir à cette annonce : « Nous ne pouvons que déplorer cette fermeture brutale, qui vient couper les ailes à un secteur en essor, surtout en ce début d’été, qui est la saison la plus propice à la consommation de viandes locales. La filière ovine wallonne est en plein développement : elle tente de répondre à une demande en viande ovine qui dépasse largement nos capacités d’offre actuelles. Aujourd’hui, pour satisfaire cette demande de nos concitoyens, nous importons de la viande de Nouvelle-Zélande. On comprendra aisément que c’est un modèle qui n’est soutenable ni sur le plan économique, ni sur le plan environnemental ».

De leur côté, les éleveurs, qui pratiquent un élevage en petits volumes et en circuit court, ont grandement besoin des abattoirs locaux. Et le syndicat d’ajouter : « Devant se rediriger vers des structures plus éloignées, et de plus grande taille, l’abattage sera nettement plus coûteux avec pour conséquence une perte sévère de rentabilité, des transports plus longs et un risque pour la pérennité de leur activité. Cette décision de fermeture très rapide donne en outre peu de temps aux éleveurs pour chercher des solutions alternatives soutenables ».

La Fwa demande dès lors que tout soit mis en œuvre pour chercher, avec le gestionnaire actuel, un repreneur à l’abattoir de Charleroi, que la Wallonie pratique une politique concertée en valorisant davantage les métiers de la viande (abatteur, boucher, charcutier…) et les formations qui y conduisent et, enfin, que les petits outils d’abattage bénéficient d’un soutien renforcé.

De nouvelles orientations pour les abattoirs wallons ?

Le ministre wallon de l’Agriculture, Willy Borsus, souligne pour sa part qu’une analyse du secteur des abattoirs a été menée au niveau wallon et que des « orientations générales pour le secteur seront définies très prochainement », rapportent nos confrères de l’agence Belga. En outre, le Plan de relance pour la Wallonie prévoit des moyens supplémentaires pour les abattoirs, notamment pour leur modernisation.

S’agissant de l’abattoir de Charleroi, l’échéance est très courte et met les éleveurs en difficulté, reconnaît-on au cabinet Borsus. Le ministre planifie d’ailleurs une rencontre avec la direction de l’infrastructure.

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