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Des évolutions contrastées pours les différents marchés des ingrédients laitiers

Très bien orientés sur le 1er trimestre, les cours des ingrédients laitiers évoluent de manière contrastée depuis le mois d’avril. Si les prix restent élevés, on observe cependant quelques inflexions, notamment, en Océanie. Face à une demande internationale toujours ferme, le rétablissement progressif de la production laitière européenne améliore l’équilibre offre/demande d’autant que la production laitière demeure dynamique aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande.

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Le cours de la poudre maigre dans l’UE-27 a poursuivi sa progression en mai, atteignant 2.580 €/t à la fin du mois (+27 % par rapport à 2020). La situation est identique en France où la cotation ATLA a dépassé les 2.600 €/t fin mai (+29 % par rapport à 2020). La poudre maigre européenne demeure plus compétitive que la poudre océanienne (2.850 €/t en avril), dont le cours, déjà élevé, n’a que marginalement progressé en mai (+1 % d’un mois sur l’autre), à 290 €/t (+26 % par rapport à 2020). Le cours des fabrications aux Etats-Unis a bondi en mai (+10 % d’un mois sur l’autre) mais demeure encore le plus compétitif à 2 550 €/t (+48 % par rapport à 2020).

La hausse des cours s’explique par une demande internationale toujours ferme. Les principaux importateurs ont accru leurs achats sur les quatre premiers mois, Chine en tête (+36 %). En face, les disponibilités toujours limitées dans l’UE-27 sont partiellement compensées par une offre plus abondante aux États-Unis, qui peine cependant à satisfaire la demande.

Malgré des fabrications réduites, les exportations de l’UE-27 ont progressé de 5 % au premier trimestre, les fabricants puisant dans leurs stocks. Celles des États-Unis affichent une hausse de 17 % par rapport à 2020 sur les 4 premiers mois, entraînant un recul des stocks de poudre maigre de -12 % en deux mois.

Les volumes de ces deux exportateurs ont plus que compensé le recul de la Nouvelle-Zélande (-19 % sur le 1er trimestre). Dans les prochains mois, les replis européen et océanien devraient se renforcer tandis que les États-Unis devraient encore accroître leurs parts de marchés, grâce à des fabrications dynamiques et des stocks conséquents.

Beurre : tassement des cours

Le rythme de progression du cours du beurre dans l’UE-27 s’est de nouveau ralenti en mai (+2 % d’un mois sur l’autre) pour atteindre 4.120 €/t en fin de mois (+39 %). En France, il s’établit sur le marché spot à 4.340 €/t (+37 %) en dernière semaine de mai. En Océanie, il a chuté de -13 % entre avril et mai à 4.200 €/t (+16 %), retrouvant son niveau de février. Les prix élevés atteints en début d’année face à la concurrence européenne et les fortes hausses de la production de lait enregistrées dans le pays en mars et avril, malgré la baisse saisonnière, expliqueraient ce recul.

Dans l’UE-27, les fabrications sont ralenties (-2 % par rapport à 2020 sur le 1er trimestre), alors que la demande européenne est plutôt robuste du fait notamment d’achats des ménages toujours importants. Les exportations de beurre ont chuté de -15 % par rapport à 2020 sur le 1er trimestre.

Aux États-Unis, le niveau historique des stocks (175.000 t début mai, +3 %) pèse sur le marché. Après un léger recul des fabrications au 1er trimestre (-1 %), elles ont fortement chuté en avril (-18 %). La demande intérieure de beurre est visiblement moins ferme et les volumes trouvent preneur à l’export. Sur les 4 premiers mois de l’année, les envois ont été multipliés par 2, à 17.000 t tandis que les importations ont chuté. Après 3 mois consécutifs de hausse, le cours du beurre s’est replié en mai (-2 % d’un mois sur l’autre) à 3.290 €/t.

Les exportations océaniennes de beurre ont rebondi en mars et affichent une légère hausse de +2 %, qui atténue le net fléchissement sur le 1er trimestre de -6 % à 81.000 t. Les achats chinois de beurre ont fortement augmenté en avril et affichent une hausse de +12 % sur les 4 premiers mois, à 56.000 t.

Marché des fromages toujours équilibré

Le cours de l’emmental est d’une grande stabilité en Allemagne (4.650 €/t en mai), tandis que celui du gouda, à 3.210 €/t en mai, s’est légèrement apprécié (+2 % d’un mois sur l’autre et +4 % en 5 mois). Le marché européen des fromages paraît globalement bien équilibré avec des fabrications en hausse qui couvrent la demande intérieure et les débouchés extérieurs. Les exportations de l’UE-27 (sans prise en compte des envois vers le Royaume-Uni) ont progressé de +5 % par rapport à 2020 sur le 1er trimestre.

À l’inverse, on observe une détente des cours en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. Le cours néozélandais s’est replié en mai de -2 % d’un mois sur l’autre, à 3.633 €/t. Malgré des exportations en hausse de +16 % par rapport à 2020 sur le 1er trimestre, la progression de la production laitière doit peser sur les volumes. Aux États-Unis, le cours du cheddar a également cédé -2 % d’un mois sur l’autre. Les fabrications ont été dynamiques sur les 4 premiers mois (+4 %) et pèsent sur les prix. Toutefois, la reprise de l’activité dans le Food service a relancé la demande intérieure et les exportations ont bondi en avril (+50 %), permettant une hausse de 11 % sur les 4 premiers mois. Après 5 mois consécutifs de hausse, les stocks ont ainsi reculé en avril (-1 % d’un mois sur l’autre) et repassent sous leur niveau de l’année dernière (-2 %) tout en restant à des niveaux très élevés.

Ralentissement de la hausse des cours de lactosérum en poudre

En mai, le prix de la poudre de lactosérum s’est stabilisé à 1.020 €/t en France (+40 %), en hausse de 29 % en 5 mois. Il a rejoint le haut niveau de début 2014, avant la seconde crise laitière. Aux États-Unis, le cours n’a progressé que de 2 % d’un mois sur l’autre en mai, contrastant avec des hausses de 9 % en moyenne sur les 7 derniers mois.

Les fabrications de poudre de lactosérum ont légèrement reculé aux États-Unis sur les 4 premiers mois (-0,5 % par rapport à 2020), malgré les fabrications fromagères croissantes, du fait du dynamisme des fabrications de concentrés de protéines sériques (+9 % par rapport à 2020 pour les WPC et +20 % pour les WPI). Cette préférence pour les produits à plus forte teneur en protéines, très demandés sur les marchés intérieur et mondial, continue de maintenir la tension sur le marché du lactosérum en poudre.

La demande chinoise tire toujours les cours. Ses importations ont bondi de +60 % en quatre mois à 268.000 t, essentiellement en provenance des deux principaux fournisseurs, l’UE-27 et les États-Unis.

Poudres grasses : évolutions contrastées

En mai, les cours de poudres grasses ont évolué de manière contrastée mais demeurent à des niveaux élevés. Ils se sont stabilisés en France, à 3.260 €/t (+26 %), et en Océanie (3.417 €/t, +38 %), mais ont poursuivi leur progression aux États-Unis (+3 % d’un mois sur l’autre à 3.437 €/t) et dans l’UE 27 (+2 % en un mois), à 3 200 €/t.

Les échanges internationaux ont été très dynamiques sur les premiers mois de l’année, signe d’une demande croissante dans les pays déficitaires qui a stimulé les fabrications dans les principaux pays exportateurs. Les importations chinoises ont poursuivi leur hausse sur les 4 premiers mois (+17 % à 393.000 t).

La Nouvelle-Zélande a donc fortement accru ses expéditions sur le 1er trimestre (+11 %), l’UE-27 les a légèrement améliorées (+1 %), tandis que les fournisseurs secondaires (Australie, Argentine et Uruguay) ont relancé leurs fabrications et leurs exportations grâce à la hausse de leur production laitière.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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