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La lutte contre les maladies au potager: Mieux vaut prévenir que guérir!

Pour être en pleine forme, nous devons rester actifs, bouger, nous aérer pour bien respirer, profiter de la lumière du jour et du soleil sans abuser, bien nous alimenter, avoir une bonne hygiène et garder nos distances. Il en est de même pour nos légumes du potager !

Temps de lecture : 7 min

Nous allons décliner ces principes simples de bon sens à leur niveau.

Rester actifs

Quand les conditions de sol et de météo sont propices à une croissance active de la culture, les risques de maladies dites de faiblesse diminue sensiblement.

Ce sera notamment le cas pour des champignons décomposeurs du sol (rhizoctone…). Si les plantes ne poussent pas bien parce qu’il fait trop froid, que le sol est gorgé d’eau ou compact, elles seront plus vite malades.

Ce sera également le cas pour les carences minérales parce que les racines qui poussent peu explorent mal le sol et prélèvement mal les minéraux disponibles.

Bouger

C’est le principe de la rotation. Nous semons les carottes en un endroit qui n’a pas été cultivé avec des carottes ou des légumes de la même famille depuis plusieurs années. C’est une manière simple et efficace pour limiter les risques de transmissions de maladies par le sol. Pour que l’efficacité de ce principe des rotations soit bonne, nous essayons d’avoir la rotation la plus longue possible. 6 ou 7 ans, c’est parfait, 4 ans est déjà bien. Cela ne signifie pas que si nous cultivons des salades au même endroit qu’il y a deux ans conduira inévitablement à un échec. Mais les risques sont plus élevés et c’est déconseillé.

C’est vrai pour des maladies transmises par le sol et c’est vrai aussi pour des ravageurs qui vivent dans le sol.

S’aérer

Quand les plantes sont bien aérées, elles sèchent beaucoup plus vite de la rosée du matin ou après une pluie. Le feuillage reste humide moins longtemps. Or, plusieurs maladies foliaires redoutables sont favorisées par de longues périodes d’humidité ou d’humectation du feuillage. Favoriser une bonne aération des plantes est donc « tout bénéfice » pour prévenir ou diminuer l’importance de plusieurs maladies foliaires importantes. Notre calendrier de semis donne aussi les distances de plantation recommandées (voir le SB du 28 janvier). Dans les jardins mal aérés, ceux dont la configuration des lieux entraîne un séchage de la rosée que tardivement dans la matinée, plantons à des écartements un peu supérieurs.

Avec la même logique, le jardinier arrosera en évitant de mouiller le feuillage. S’il ne sait pas faire autrement que de mouiller les plantes, il arrosera durant la période naturellement humide, pendant la rosée par exemple. Ainsi, il n’allonge pas la longueur période d’humidité du feuillage.

Profiter de la lumière et du soleil

Certaines espèces de légumes sont plus sensibles que d’autres au manque ou à l’excès de lumière. Un excès de lumière peut aller en parallèle avec un excès de température, et inversement. Cela se concrétise en pratique de différentes manières. Pour certaines espèces, cela peut être une sensibilité accrue à la montaison à graines. Pour d’autres, cela peut être une pommaison incomplète (salades, choux). Mais en dehors de situations particulières (une variété adaptée à l’automne ou au début du printemps qui serait plantée en plein été, ou l’inverse), les plantes se développent mieux quand la luminosité est bien répartie sur la journée. L’ombrage fort de longues heures de la journée à cause d’un arbre ou d’un bâtiment, par exemples, aura tendance à faire filer les plantes et à les rendre plus sensibles à des désordres de croissance.

Bien s’alimenter

Disposer dans le sol des éléments minéraux en quantités équilibrées est un des fondements d’une bonne santé du végétal. Cela ne doit pas être fait chaque année, mais une analyse de terre réalisée dans un laboratoire spécialisé permet de connaître la situation actuelle et surtout de recevoir des conseils adaptés. Le site http://www.requasud.be/fr nous donne les adresses des laboratoires provinciaux spécialisés dans les analyses de sol.

Avoir une bonne hygiène

Pour le potager, une bonne hygiène signifie plusieurs actions.

Le jardinier surveille bien ses cultures pour détecter rapidement d’éventuels problèmes.

Les déchets de cultures sont compostés avec efficacité, c’est-à-dire avec une montée franche de la température grâce aux opérations de compostage.

Les déchets de plantes porteurs de maladies subiront le même sort avec une rigueur absolue. À défaut, ils seront écartés du potager.

Pour les cultures sensibles à des maladies transmises par le vent, nous semons ou plantons les différents lots en commençant par les plus précoces du côté où les vents dominants s’évacuent et en allant vers le sens de l’arrivée des vents dominants. En pratique, en Wallonie, les vents dominants viennent du sud-sud-ouest. Si nous plantons 4 variétés de pommes de terre dans le potager, nous installons la plus précoce, celle qui risque d’être la première à porter le mildiou, du côté nord-nord-est. Les spores de mildiou produites sur la variété hâtive ne seront pas emmenées directement chez les variétés voisines, le vent se dirige dans l’autre sens.

Garder nos distances

Nous avons appris à garder nos distances quand une épidémie sévit. Et nous avons constaté que cela jouait pour limiter la transmission de maladies. En séparant les plantes d’une même espèce en intercalant des lignes ou des plantes d’une espèce sensible à d’autres maladies, nous obtenons le même résultat. C’est efficace. Nous n’empêchons pas toute maladie mais nous diminuons les risques de contamination en général.

Mais il y a encore plus

Nous pouvons agir encore plus en prévention de maladies. Nous pouvons choisir les variétés les plus résistantes ou du moins les moins sensibles aux maladies principales de chez nous. Les catalogues des semenciers sont des références, les pages du SB ou d’autres revues spécialisées aussi.

Quand le jardinier constate que les méthodes préventives montrent leurs limites, quand il estime que le recours à des produits devient nécessaire, devra suivre les recommandations reprises sur les emballages. Si un produit est destiné à être appliqué sur l’ensemble du feuillage, il devra préparer les bouillies avec soin, vérifier les calculs avec attention. Il devra, par exemple, se rappeler que 1 are équivaut à 100 m². Les bouillies sont bien mélangées dans la cuve du pulvérisateur et mélangées régulièrement pour éviter les dépôts. Elles seront appliquées sur toutes les feuilles de toutes les plantes concernées. Et rien que là.

Le choix variétal et une très bonne aération des plantes sont des méthodes préventives  qui permettent de retarder significativement l'extension de la maladie.
Le choix variétal et une très bonne aération des plantes sont des méthodes préventives qui permettent de retarder significativement l'extension de la maladie.

Quelques cas fréquents

Plusieurs maladies apparaissent fréquemment dans nos potagers. Nous les abordons chaque fois que nous nous penchons sur un légume particulier. L’humidité favorise la plupart de ces maladies. En aérant bien les plantes et le potager, nous rendons les conditions de multiplication de ces champignons moins favorables. Voici quelques maladies fréquentes chez nous.

Les mildious

En face supérieure des feuilles, des taches brunes ou ocres apparaissent. Sous ces taches, en face inférieure de la feuille, un duvet blanc est visible lors des périodes humides. Les mildious sont provoqués par des champignons microscopiques dont les spores sont produites en conditions humides sur les feuilles porteuses de la maladie. Les spores sont ensuite dispersées par le vent. Ce sont des champignons différents inféodés à chaque espèce ou groupes d’espèces voisines. La pomme de terre et la tomate, les oignons, les poireaux peuvent être attaqués par un des mildious.

Les oïdiums

Un feutrage blanc se développe en surface des feuilles. Les feuilles brunissent et se dessèchent. Les concombres, cornichons, courgettes et courges sont concernés. Les champignons se développent surtout par températures entre 10 et 20 ºC.

Les rouilles

De petites taches arrondies, comme des pustules, de couleur vive (jaune, orange, brun) apparaissent en surface des feuilles. Une température proche de 20ºC et une forte humidité relative sont favorables. Le poireau peut être atteint, en automne ou à la reprise de la végétation au printemps. L’ail peut être atteint aussi, en fin de printemps et début d’été.

La pourriture grise

Un feutrage dense de couleur grise se forme sur les parties aériennes des plantes, mais surtout sur les fruits. La laitue, les courgettes sont sensibles. Le fraisier aussi. Les dégâts sont très importants lors de saisons très humides.

Les anthracnoses

Sur les feuilles, les fruits et les gousses apparaissent des taches brunes aux contours très nets. Une humidité importante et des températures entre 15 et 27ºC est favorable à l’extension de ces maladies. Les fèves, les haricots, les concombres, les tomates les melons sont sensibles.

F.

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