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Des alternatives testées en synergie avec le secteur

Un lecteur du « Sillon Belge » – s’identifiant sous le pseudo « un rustre hennuyer » – clôturait sa voix de la terre du 27 mai dernier en questionnant « Messieurs les scientifiques d’une certaine start-up gembloutoise active dans le développement de bio-herbicides »…

Temps de lecture : 3 min

Aussi, en notre qualité de scientifiques au sein d’une certaine start-up gembloutoise active dans le développement de bio-herbicides nous répondons :

Nous emploierions, selon l’auteur, « à foison le mot « glyphosate » dans nos communications pour attirer l’œil et les budgets » ? Si le mot « glyphosate » a été employé, c’est parce qu’il s’agit de l’appellation la plus usuelle pour désigner la matière active herbicide décriée. Nous ne nous prononçons pas sur le fondement de ces critiques. Par contre, nous envisageons des alternatives pour les particuliers comme les professionnels, les premiers ne pouvant plus utiliser le glyphosate et les seconds, bien. Par ailleurs, si vous avez vu ce sujet « à foison », c’est parce qu’il a été largement salué dans les médias, jusqu’à la télévision française. Nos budgets ? Ils étaient déjà arrivés à nous bien avant que nous ne communiquions. Confidentialité de la R&D oblige.

« Malgré l’effet d’annonce, l’efficacité agronomique ne semble pas plus importante que celles d’autres solutions déjà disponibles » ? « La question de la systémie est sans réponse » ? Nos propres études étant en cours, celles que vous avez dû faire pour en arriver à vos propres conclusions nous intéresseraient au plus haut point.

« Une méconnaissance de nos pratiques et nos attentes sont à déplorer parmi le monde scientifique, ce dernier semblant souffrir d’une déconnexion avec le secteur » ? Avec une ferme expérimentale de 108 hectares de terres agricoles et du matériel agricole et spécifique, une faculté comme celle de Gembloux est à mille lieues du portrait stigmatisant que vous faites. La vision binaire « gens de terrain » contre « recherches » est inconvenante au vu des synergies qui s’opèrent aujourd’hui entre ces divers acteurs du secteur agricole.

« Le titre d’ingénieur agronome aurait évolué en bio-ingénieur, pour attirer plus efficacement les prétendants et se détacher de l’image rurale du premier » ? « Bio-ingénieur » désigne étymologiquement et simplement « un ingénieur du vivant ».Car l’ingénieur agronome, qu’il soit rural ou un peu moins, se veut au service de la vie.

« Il faut rester prudent avec les huiles essentielles qui ont le vent en poupe. Il suffit de consulter le site du Centre Antipoisons pour en comprendre les risques » ? Une simple recherche sur Google permet de ne pas avancer que toutes les huiles essentielles sont constituéesD de terpènes. Par ailleurs, les huiles essentielles ne sont pas les seules substances usuelles reprises sur le site du Centre Antipoisons et comportant des risques. À vous lire, on peut vider les placards de la cuisine et de la salle de bain, car tout produit comporte des risques toxicologiques s’il est mal employé. L’homologation de nos produits se fera essais toxicologiques à l’appui, rassurez-vous.

Haïssam Jijakli

, Co-fondateur d’APEO et directeur du Laboratoire de Phytopathologie Intégrée et Urbaine à Gembloux Agro-Bio Tech ULiège

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