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Maladies et ravageurs du poireau: l’observation avant tout!

La prévention se décline dans le choix variétal, le choix de la parcelle quand il est possible de choisir, la structure du sol et le drainage. Ces démarches permettent de prévenir pas mal d’ennuis, mais demeurent quelques maladies et ravageurs que nous passons en revue.

Temps de lecture : 6 min

Nous passerons également en revue quelques auxiliaires bien utiles.

Des ravageurs

Les ravageurs du poireau sont nombreux, mais ceux qui nous posent le plus de problèmes sont la mouche mineuse, la teigne et le thrips.

La mouche mineuse

La mouche mineuse (Phytomyza gymnotoma) peut provoquer d’énormes dégâts. Nous repérons d’abord les piqûres de nutrition. Les dégâts seront constatés ultérieurement mais bien les galeries creusées par les larves qui provoquent des déformations et la présence des pupes dans le fut des poireaux. Le feuillage se déforme, les fûts éclatent et ne sont plus commercialisables. Deux générations par an provoquent leur pic de dégâts, au printemps et en automne. (Voir aussi le Sillon Belge du 3 septembre 2020). La présence simultanée de plantes porteuses de pupes au printemps et de jeunes poireaux en pépinière ou venant d’être plantés permet le cycle complet de la mouche sur le site de la ferme maraîchère.

La mouche mineuse (Phytomyza gymnotoma) peut provoquer d’énormes dégâts. Les larves   provoquent des déformations au fut et la présence des pupes compromet la qualité marchande des poireaux. Le feuillage se déforme, les futs éclatent et ne sont plus commercialisables.  Deux générations par an provoquent leur pic de dégâts, au printemps et en automne.  Les dégâts sont devenus très importants depuis la vague de vol de cette mouche en 2008-2009.
La mouche mineuse (Phytomyza gymnotoma) peut provoquer d’énormes dégâts. Les larves provoquent des déformations au fut et la présence des pupes compromet la qualité marchande des poireaux. Le feuillage se déforme, les futs éclatent et ne sont plus commercialisables. Deux générations par an provoquent leur pic de dégâts, au printemps et en automne. Les dégâts sont devenus très importants depuis la vague de vol de cette mouche en 2008-2009.

La mouche de l’oignon

La mouche de l’oignon (Hylemyia ou Phorbia ou Delia antiqua) attaque de mars à juin les jeunes plants. Les larves se concentrent au niveau du plateau racinaire qui pourrit suite à des infections bactériennes.

La teigne du poireau

La teigne du poireau (Acrolepiopsis assectella) hiverne dans les débris végétaux. Une à deux semaines après l’envol et la ponte au printemps, les petites chenilles commencent leur développement et les dégâts aux feuilles. Les larves creusent les feuilles dans le sens longitudinal et poursuivent leur chemin dans le fut. Leur développement complet se fait en avril et mai. La seconde génération de teigne provoque les dégâts de mi-juin à mi-août. La troisième, la plus dommageable, se développe de fin août à fin septembre. Les filets anti-insectes pendant les périodes de vol sont efficaces, de même que les traitements insecticides (Bacillus thuringiensis, autre insecticide homologué). Les périodes de vol peuvent être détectées en observant chaque semaine la présence de mâles dans les pièges à phéromones placés dans la parcelle quelques centimètres au-dessus du feuillage des poireaux.

Les thrips

Le thrips pique le feuillage en été et début d’automne. Les piqûres restent visibles sous l’aspect de points gris. L’environnement de la parcelle joue un rôle important dans l’importance des attaques de thrips.

Des auxiliaires

Les chrysopes et en particulier Chrysopa carnea sont des auxiliaires efficaces en s’attaquant aux thrips et aux teignes du poireau. Ils sont présents d’avril à octobre et les larves sont très actives de juin à septembre.

Les perce-oreilles chassent les chenilles, les limaces, les larves et les pupes des mouches mineuses. La présence d’un paillis au sol et de refuges naturels favorise leur présence près des cultures de poireaux dès février et jusque septembre.

Les carabes sont présents et actifs toute l’année, avec un surcroît d’activité de février à octobre. Ils se réfugient sous les abris au sol, près des haies, sous les mottes de terre. Ils sont des ennemis naturels des limaces, de chenilles, de pucerons, les larves de mouches, surtout au niveau du sol.

Des punaises prédatrices des pucerons, de jeunes chenilles, des thrips, d’acariens et d’œufs en général sont actives de mars à octobre. Elles sont très mobiles et se diffusent partout sur la parcelle.

Différents micro-hyménoptères migrent des cultures de céréales et de pommes de terre vers les parcelles de poireaux pour être actifs de mai à octobre sur des espèces qui leur sont spécifiques. Nous retrouvons notamment sur le feuillage les momies des pucerons parasités.

Plusieurs espèces d’araignées sont actives toute l’année et piègent des insectes dans leur toile, d’autres restent à l’affût sous les mottes de terre ou les abris alors que d’autres espèces, encore, partent à la chasse de leurs proies.

Le thrips zébré (Aeolothrips intermedus) est un prédateur des thrips et d’acariens qui font des dégâts en poireaux. Il est très actif de mai à août.

Plusieurs espèces d’acariens prédateurs se nourrissent d’acariens phytophages, de pucerons et de thrips. Ces espèces de petite taille se repèrent par leur vitesse d’avancement rapide et leur couleur vive.

De manière générale, ces auxiliaires sont favorisés par la présence de bandes fleuries à proximité de la parcelle. Les adultes y trouvent le nectar et le pollen utiles à leur survie et leur développement. La surveillance des parcelles et l’apport d’insecticides uniquement quand les seuils de tolérance sont dépassés sont une évidence. En cas d’intervention insecticide, n’employer que les produits ayant le moins d’impact possible sur les auxiliaires.

Des maladies

La rouille

La rouille (Puccinia allii) laisse des pustules de couleur rouille sur le feuillage. Elle peut se développer du printemps à l’automne. Cette maladie altère la présentation du feuillage au point de ne plus rendre la production commercialisable. Les températures idéales sont de l’ordre de 18ºC. La résistance variétale est une piste prioritaire chez les sélectionneurs.

La rouille du poireau altère considérablement la présentation du feuillage.  Les nouvelles variétés, hybrides pour la plupart, apportent un progrès apprécié.
La rouille du poireau altère considérablement la présentation du feuillage. Les nouvelles variétés, hybrides pour la plupart, apportent un progrès apprécié.

Le mildiou (Phytophtora porri)

Les grandes taches foliaires prennent l’aspect du papier. La maladie peut se développer du printemps à l’automne. Bien que la maladie soit différente, les fortes attaques se font lors des périodes humides et de température en 15 et 20ºC, comme pour le mildiou de la pomme de terre. Cette maladie peut provoquer d’importants dégâts et rendre la production invendable à cause des lésions au feuillage. La résistance variétale et une bonne aération de la parcelle sont les deux premières méthodes de lutte. Les traitements fongicides complètent la protection des plantes. 2016 fut une année funeste pour le mildiou en poireau.

L’alternariose (Alternaria porri)

Les taches de forme générale en ovale montrent des anneaux concentriques bruns ou violacés, d’où son autre nom, maladie des taches pourpres. D’autres alliacées sont sensibles aux attaques du même champignon : la ciboule, l’oignon rocambole, l’échalote. Cette maladie s’étend beaucoup plus vite lorsque le feuillage commence à devenir sénescent ou lorsqu’il souffre de dégâts d’insectes ou de grêle. Les attaques sont liées à des fins d’étés et des automnes exceptionnellement chauds. La température idéale pour cette alternariose est de 26ºC en moyenne, dans la fourchette de 15 à 34ºC.

Agir préventivement contre d’autres maladies aussi

Le poireau est planté à une douzaine ou une quinzaine de centimètres de profondeur. Les parcelles sont donc choisies pour leur bon drainage, en particulier pour les cultures d’automne et d’hiver. Pythium et Rhizoctonia sont des maladies de faiblesse qui apparaissent en sols compacts et très humides.

Les résidus de culture sont d’importants foyers d’inoculum de maladies, la rotation sera idéalement de 5 ans et d’au minimum 4 ans. Sclerotium est un champignon provoquant des pourritures en oignons. Il peut s’installer en poireaux si la rotation est très courte en sols contaminés.

L’aération de la culture est importante pour prévenir les maladies foliaires, la densité de plantation sera donc faible en terrains moins bien ventilés naturellement. Pour des raisons identiques, l’irrigation sera pilotée pour ne pas augmenter la période humide du feuillage, en travaillant pendant les périodes de rosée naturelle par exemple.

L’apport soutenu et sans à-coups de l’azote limite les risques de développement de maladies foliaires.

La résistance variétale aux maladies

La résistance à la rouille et à l’alternariose est incorporée dans les programmes de sélections des maisons semencières. Les variétés récentes apportent des progrès intéressants, ce sont des hybrides presque exclusivement.

La protection de la culture

Plusieurs produits sont agréés dans la lutte préventive et curative contre les maladies foliaires du poireau en production conventionnelle.

Peu de moyens de lutte sont acceptés par les cahiers de charge AB.

En conventionnel, plusieurs produits sont homologués, consulter http://fytoweb.be/fr et surtout restons prudents pour n’intervenir que si nécessaire.

F.

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