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Rétablissement de la collecte laitière en France et rebond dans l’UE-27

Face à une demande internationale toujours ferme, le rétablissement progressif de la production laitière européenne améliore l’équilibre offre/demande d’autant que la production laitière demeure dynamique aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande.

Temps de lecture : 5 min

La collecte européenne enchaîne un 2e mois de croissance d’une année sur l’autre, tirée par la dynamique irlandaise et le redressement en France et en Allemagne. Les prix du lait ne connaissent pas de creux dans la plupart des pays soumis à une habituelle saisonnalité.

La collecte française se rétablit après avoir décroché cet hiver

En retrait marqué sur le début d’année (-2,6 % sur le 1er trimestre), la collecte nationale se rapproche des niveaux plus habituels connus ces dernières années sur les mois printaniers. À près de 2,2 millions de tonnes sur avril selon l’enquête mensuelle de FranceAgriMer, elle dépasse de +0,7 % son niveau d’avril 2020 et égale son niveau d’avril 2019. Sur mai, elle s’établirait en hausse de plus de 2 % d’une année sur l’autre. Il convient toutefois de rappeler que la collecte sur avril et mai 2020 avait été contenue par les mesures d’incitation à la réduction de la collecte promues par le Cniel dans le contexte du 1er confinement.

Si la pousse de l’herbe n’a pas été des plus dynamiques sur ces deux mois marqués par une météo relativement fraîche, les naissances de veaux issus de mère laitière auraient été en forte croissance d’une année sur l’autre (+11 % par rapport à avril 2020), permettant des entrées en lactation nombreuses. Au 1er mai, le cheptel de vaches laitières s’établit à un peu plus de 3,5 millions de têtes, en recul de 65.000 têtes d’une année sur l’autre (-1,8 %), soit le repli le moins prononcé observé depuis septembre dernier. À titre de comparaison, le cheptel au 1er janvier accusait un repli de plus de 79.000 têtes (-2,2 %).

Si les volumes n’ont pas été au rendez-vous partout sur les 1ères coupes, les conditions de récolte ont globalement été satisfaisantes permettant l’obtention d’une qualité de fourrages correcte.

Maintien des prix au pic de collecte

À 373 €/1.000 litres sur avril (+14 €par rapport à avril 2020) selon l’enquête mensuelle laitière, le prix du lait résiste à l’habituelle baisse saisonnière qui accompagne le pic de collecte. Entre janvier et mars, il était passé de 380 € à 370 €/1.000 litres, se situant alors systématiquement 2 € en-dessous de son prix à pareille époque en 2020.

Ce rebond apparent du prix du lait attendu depuis quelques mois déjà alors que les coûts de production n’ont eu de cesse d’augmenter résulte de la bonne orientation des marchés des ingrédients laitiers.

Pas de creux saisonnier pour le prix du lait en Irlande, orientation haussière aux Pays-Bas

Si à l’instar de la France, l’Allemagne voit sa collecte se redresser timidement après un début d’année en retrait (-2 % sur le 1er trimestre), l’Irlande affiche de son côté une collecte toujours très dynamique à son pic saisonnier. Sur avril, en dépit de gelées fréquentes qui ont ralenti la pousse de l’herbe, la collecte s’est accrue de plus de 6 % d’une année sur l’autre, à 1,07 million de tonnes, pour battre un nouveau record. Il faut souligner que les prix du lait se révèlent incitatifs, ne connaissant pas l’habituelle baisse saisonnière. À 368 €/t sur mai, le prix se situe près de 62 € au-dessus de son niveau de l’an passé à pareille époque, à des niveaux comparables à ceux observés en mai 2013 et 2014 (362 et 371 €/t).

Avec une dynamique de collecte retrouvée (+1,9 % sur avril par rapport à 2020, à 1,07 MT), les producteurs polonais échappent eux aussi à l’habituelle baisse saisonnière du prix du lait. À 334 €/t en mai, le prix s’est légèrement apprécié depuis janvier, de plus de 5 € en 5 mois. Il dépasse de plus de 40 € son niveau de l’an passé et bat ainsi un niveau record pour le mois d’avril.

Aux Pays-Bas, la collecte peine à retrouver ses niveaux de l’année passée. À 1,18 MT sur avril, elle enchaîne un 5e mois consécutif de baisse d’une année sur l’autre (-0,8 % par rapport à 2020). Dans le même temps, le prix garanti par la coopérative FrieslandCampina s’est lui nettement redressé ce printemps. Après avoir oscillé entre 340 et 350 €/t d’août 2020 à février 2021, il a bondi à 360 €/t sur avril, puis 375 €/t sur mai.

Au Danemark comme aux Pays-Bas, la saisonnalité du prix du lait demeure faible, mais l’orientation est nettement haussière ce printemps avec un prix qui s’établit à 373 €/t sur avril et mai, soit une progression de +35 € par rapport à son niveau de janvier. D’une année sur l’autre, il s’est apprécié de 24 €/t (+7 %) alors qu’il comptait un retard de près de 11 € en janvier (-3 %). Pour retrouver des prix aussi élevés dans le pays scandinave, il faut remonter à novembre 2018. La collecte reste globalement stable d’une année sur l’autre depuis le début d’année, à l’exception d’un mois de février en recul.

Collecte européenne à nouveau croissante

En somme la collecte de l’UE-27 enchaîne un 2e mois de croissance d’une année sur l’autre, avec +157.000 t, soit +1,2 % par rapport avril 2020. Elle a ainsi inversé la tendance après le recul sur janvier et février. Les grands producteurs que sont l’Allemagne et la France commencent à renouer avec des niveaux de collecte plus proches de leurs standards après leur décrochage marqué du début d’année, tandis que l’Irlande et nombre de pays secondaires de l’espace européen connaissent une croissance de leur collecte soutenue.

D’après Tendances Lait et Viande (Idele)

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