Accueil Maraîchage

Le chou chinois d’automne

Le chou chinois, Brassica campestris var pekinensis, est une plante adaptée à nos conditions climatiques de la seconde moitié de l’été et de l’automne. Il peut alors être semé en place ou transplanté.

Temps de lecture : 5 min

C’est une culture relativement aisée et qui convient bien pour les premiers pas de jardiniers débutants. C’est aussi une culture qui peut succéder à une autre récoltée en juillet ou début août. Le chou chinois, littéralement chou de Pékin, est décliné en deux types. Le type nappa en forme de tonneau et le type michihili en forme fuselée, un peu de la forme d’un pain de sucre. Le chou chinois se mange cru en salade ou cuit au wok, à la poêle ou au four.

Pour un usage étalé dans le temps, semons de petites quantités de choux chinois à la fois.

La culture

Le chou chinois mobilise de grandes quantités d’éléments minéraux pour sa croissance. Comme les autres choux, la rotation sera idéalement supérieure à 6 années. Vu la période de l’année, le chou chinois peut être planté après pomme de terre hâtive, par exemple.

Tous les choux peuvent être attaqués par la hernie lorsque le sol est acide. Un chaulage avant la plantation est recommandable si l’analyse indique un pH acide. Le chou chinois recevra une forte fumure (compost, fumier,…). Par exemple, une bonne fumure de 1,5 kg de compost par m². On n'apporte pas le compost en même temps que la chaux, pour éviter des pertes par dégagement d’azote par le compost. On apporte la chaux, on l’incorpore au sol par un travail superficiel puis on apporte le compost.

Nous disposons de variétés précoces (cycle de 60-70 jours), demi-précoces (70-80 jours) et tardifs (80-90 jours). Les recommandations des sélectionneurs quant à l’époque de culture sont très importantes, les différences variétales sont considérables.

Les exigences

La germination nécessite de la chaleur, entre 17 et 18°C.

L’induction de la montée à graines se fait sous les 13-14°C pour beaucoup de variétés, mais certaines induisent déjà la montaison à des températures de 17-18°C. C’est la raison pour laquelle il est préférable de cultiver le chou chinois en été et automne. De plus, la longueur du jour (photopériode) influence la montaison également avec de fortes différences variétales. Si nous le semons au printemps, le risque de montée anticipée à graines est plus élevé et l’élevage des plantules se fait sous abris.

Il s’ensuit que la production de chou chinois est plus aisée chez nous en été et automne qu’au printemps.

Nous pouvons semer en place ou semer en godets et transplanter au stade 3 à 5 feuilles, 1 mois plus tard à l’emplacement définitif. L’avantage du semis en place est que la racine pivotante peut jouer pleinement son rôle d’exploration du sol en profondeur à la recherche d’eau et de sels minéraux. L’avantage du semis en godets suivi de la plantation est qu’on gagne 1 mois d’occupation de sol.

La densité de plantes sera de l’ordre de 5 à 6 plantes /m² en plein air. Les semis en place seront éclaircis pour y arriver.

Un chou chinois de qualité a poussé vite : une terre fertile et des arrosages réguliers donnent de bons résultats. En automne, peu avant la récolte, il supporte de légères gelées.

Pour les soins : rien de particulier. Les sols à pH proche de la neutralité conviennent le mieux pour prévenir la hernie. Surtout, les apports d’eau doivent être importants et réguliers. La culture réussit mieux avec un semis en place parce que la racine pivotante approvisionne la plante en eau. La racine pivotante se brise lors de l’opération de transplantation.

Les maladies et ravageurs

Les altises (Phyllotreta atra) criblent les feuilles de petits trous. Les dégâts sont très dommageables sur les plantules jeunes. Evitons de semer ou planter les choux à proximité de parcelles de Crucifères.

La chenille de la piéride de la rave (Pieris rapae), de la teigne des crucifères (Plutella xylastella), de la noctuelle du chou (Mamestra brassicae) dévorent le feuillage et sont très actives du milieu de l’été à l’automne. Surveillons les plantes pour cueillir les chenilles avant qu’elles ne fassent de gros dégâts.

Les pucerons et notamment le puceron cendré du chou (Brevicoryne brassicae) constituent parfois de fortes colonies. Un jardin diversifié est une bonne précaution préventive.

Les limaces et les escargots sont des ravageurs classiques.

La hernie du chou (Plasmadiophora brassicae) est due à un champignon présent dans le sol et provoque de violentes déformation du pied de la plante. La hernie ne s’étend que très peu si le pH du sol approche de la neutralité (pH de 7). Le chou chinois est très sensible à la hernie, d’ailleurs, les professionnels l’utilisent comme plante test pour évaluer le statut de leurs parcelles.

La mouche du chou (Delia radicum) : de ses trois générations, ce seront la deuxième (ponte début juillet et larves actives de juillet à mi-août) et la troisième (ponte fin août et septembre, larves actives en septembre et début octobre) qui sont les plus à craindre. La pose de filets très fins lors des 4 premières semaines de croissance est efficace. Les plants forts supportent une présence de larves au niveau des racines.

La récolte

Le chou chinois est bon à récolter 2 à 3 mois après le semis, la croissance est très rapide. Il se conserve assez bien s’il est emballé (plastique ou papier) et mis au frigo à 5°C. Pour éviter qu’il ne se déforme, on place les pommes verticalement dans le frigo, et non couchées. Les professionnels le gardent jusque deux mois en frigos à 1 ou 2°C, placé droit dans les caisses.

F.

A lire aussi en Maraîchage

Les sols maraîchers: entre fragilité et fertilité

Maraîchage En ce début d’année 2024, la fertilité des sols destinés au maraîchage retient toute notre attention. Il est important de tenir compte de l’état des structures, mais également des disponibilités en éléments minéraux. Une observation rapide des différentes parcelles permet de constater une large palette de situations, de la très bonne à l’épouvantablement dégradée.
Voir plus d'articles