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Des céréales aux protéagineux: entre alternatives, tests et nouveaux débouchés dans les essais du Cepicop

Début d’été, le Centre pilote Céréales, Oléagineux et Protéagineux asbl (CePiCOP) nous invitait à découvrir les essais menés par ses équipes, avec l’aide du personnel de la faculté, dans la région de Gembloux. Outre les traditionnelles expérimentations dédiées aux céréales et à l’optimisation du choix des intrants, le Centre s’intéresse également au développement de cultures alternatives ou en association.

Temps de lecture : 16 min

Lobjectif principal des essais menés en céréales, colza, pois, féveroles, lin et autres… est de donner à l’agriculteur les éléments lui permettant d’optimiser ses choix variétaux, lors de la fertilisation ou encore de la protection des plantes.

En effet, les variétés choisies doivent posséder un potentiel élevé tout en ayant un bon comportement vis-à-vis des maladies en vue d’une utilisation réduite des produits phytosanitaires (fongicides et régulateurs). La fertilisation est raisonnée tant pour la quantité totale à appliquer que pour son fractionnement afin d’éviter tout excès inutile et limiter au mieux la pression des maladies. Enfin, le raisonnement de la protection phytosanitaire en termes de stratégie comme de choix des produits (efficacité et des doses à appliquer) est aussi un élément clé dans la conduite des cultures.

L’ensemble des résultats des essais sont vulgarisés dans les Livres Blancs Céréales en septembre (9 septembre 2021) et février et compilés avec ceux du Cra-w, du Carah et du Cpl-Végémar.

Les atouts et les freins du lin oléagineux

Des essais concernant le lin oléagineux d’hiver sont menés depuis peu afin d’identifier des variétés pouvant convenir à nos conditions climatiques.

Le lin oléagineux a différents atouts agronomiques :

– Il représente un excellent précédent pour des céréales et légumineuses et permet une rupture dans les rotations.

– Il est moins sensible que le lin de printemps face aux ravageurs telles que les altises qui détruisent les jeunes plantes au printemps.

– Il ne nécessite pas de matériel spécifique et peut être récolté avec une moissonneuse-batteuse traditionnelle si ce n’est que l’outil doit être bien aiguisé. La récolte suit celle des céréales et se fait fin août, par temps chaud et sec, qui permet la répartition des travaux agricoles.

En lin oléagineux, le choix variétal est délicat et doit s’orienter sur des variétés  qui tiennent l’hiver et à teneurs en huile adéquate.
En lin oléagineux, le choix variétal est délicat et doit s’orienter sur des variétés qui tiennent l’hiver et à teneurs en huile adéquate. - D.J.

Néanmoins, la culture comporte également des freins :

– elle nécessite un désherbage en post-levée car elle est peu couvrante.

– le choix variétal est délicat et doit s’orienter sur des variétés qui tiennent l’hiver et à teneurs en huile adéquate. « Cette année a été particulièrement enrichissante quant à l’observation de la tenue au gel. La variété Volga a par exemple clairement montré sa sensibilité », explique Alice Nysten, en charge des essais orges, avoines et lins.

– le lin oléagineux est adapté aux implantations sans labour, à condition que le sol soit bien structuré en profondeur. Les sols sableux sont à éviter.

– l’utilisation d’un régulateur est indispensable.

Débouchés peu développés mais qui pourraient l’être

Les débouchés sont possibles mais ils sont malheureusement encore peu développés.

Il existe une bonne valorisation des tourteaux et de la graine extrudée dans les ateliers d’engraissement de bovins. « La coopérative « En direct de mon élevage » mise par exemple sur une production de protéines via le lin oléagineux. Il y a un regain d’intérêt du fait de la recherche d’autonomie protéique et de solutions alternatives au soja (trop onéreux) », précise Christine Cartrysse.

Les industries de trituration peuvent en extraire l’huile (peintures, lubrifiants, traitements de plastiques…) et l’huile alimentaire riche en Omega 3 peut être utilisée en boulangerie.

« Il y a 15 ans le marché n’était pas porteur mais ces nouveaux arguments peuvent faire changer les choses. De plus, nous avons aujourd’hui accès à de nouvelles variétés avec toujours plus de potentiel et la recherche sur les variétés adaptées à notre climat continue », explique encore Christine Cartrysse.

En lin oléagineux d’hiver, les rendements peuvent atteindre 2,5 à 3 tonnes/ha. Il peut en être de même en lin oléagineux de printemps à condition que l’implantation soit bonne et que les plantes possèdent une bonne capacité de rattrapage. Dans le cas contraire, les rendements sont inférieurs à 2 tonnes/ha.

Au niveau tarifaire, les prix mondiaux ont augmenté et influencent certaines firmes qui proposent actuellement des contrats avoisinant les 600 euros/tonne.

40 variétés de froment d’hiver

À Lonzée, le Centre pilote teste également une quarantaine de variétés de froment d’hiver : « Bien choisir sa variété est essentiel, car ce choix aura de fortes implications sur la conduite de la culture. Il est primordial d’opter pour des variétés adaptées aux pratiques et au contexte pédoclimatique de l’exploitation. La sensibilité variétale doit également être prise en considération en fonction du risque parasitaire présent dans les parcelles. Enfin, l’implantation de ces variétés doit correspondre aux objectifs de l’agriculteur en termes de débouchés », explique Benjamin Van Der Verren, en charge des essais froment d’hiver.

L’objectif de cet essai est de tester les variétés de froment actuellement disponibles sur le marché. Les performances (profil de sensibilité, potentiel de rendement et critères technologiques) de ces variétés sont évaluées avec ou sans protection fongicide.

Cet essai variétal est dupliqué et semé à trois dates différentes (mi-octobre, mi-novembre et mi-décembre) afin d’évaluer l’effet de la date de semis sur le comportement des variétés et de pouvoir recommander des variétés mieux adaptées à des semis tardifs, comme après l’arrachage d’une betterave. « Les résultats sont mis en commun avec nos partenaires et publiés dans le Livre Blanc Céréales. Deux listes de variétés sont ainsi proposées : l’une pour la production intégrée et l’autre comportant des variétés à rendement stable mais qui ont une faiblesse (maladie ou verse) nécessitant une certaine vigilance », précise Benjamin Van Der Verren.

L’avoine pour diversification

Vu l’intérêt grandissant de certains industriels pour l’avoine, le CePiCOP implante pour la quatrième année des avoines de printemps. Le but est de trouver des variétés qui se comportent bien en Belgique et qui ont les qualités technologiques requises pour répondre aux attentes des industriels.

La culture d’avoine est intéressante de par ses atouts agronomiques tels que sa rusticité et sa résistance aux maladies. Elle tolère les terres lourdes et humides et présente une tolérance relative à l’acidité des sols. C’est un excellent précédent et une culture « nettoyante » au niveau des adventices. Elle demande toutefois une préparation du lit de germination et est relativement sensible à la verse. Souvent placée en seconde paille, l’avoine d’hiver se situe en fin de rotation. En culture de printemps, elle vient souvent après une culture dérobée ou un engrais vert.

En plus des atouts agronomiques, elle comprend des atouts alimentaires comme sa richesse en fibres solubles et en antioxydants. C’est une source de phosphore et certaines nouvelles variétés sont même sans gluten. Ces caractéristiques permettent divers débouchés comme des flocons d’avoine, des farines, des sons, des mueslis, des biscuits, des pâtes, des alcools ou même des cosmétiques. Elle peut également être récoltée avant l’épiaison et servir d’aliments pour les ruminants.

« Cette année, nous souhaitions tester des avoines d’hiver qui ont un meilleur comportement face à la sécheresse que les avoines de printemps et parmi lesquelles l’avoine blanche peut être utilisée en alimentation humaine pour les laits végétaux. Toutefois, nous rencontrons une difficulté liée à son implantation et à la lutte contre les monocotylédones car il n’y a, pour le moment, plus de produits autorisés. Néanmoins, les parcelles propres sans vulpins et sous jouets du vent peuvent être emblavées avec toutes les nouvelles variétés d’avoines qui sont désormais proposées », explique Alice Nysten.

Mélanges variétaux en froment d’hiver

Mélanger différentes variétés de froment est une pratique qui peut être envisagée afin de réduire la prolifération de certaines maladies et ainsi limiter le recours aux traitements fongicides. L’association de différentes variétés permet également de mieux répartir le risque et ainsi garantir un rendement minimum lors d’années marquées par des épisodes climatiques extrêmes.

Cependant, l’obtention d’un mélange équilibré et performant nécessite de prendre certains points en considération. S’il est conseillé de mélanger des variétés avec des profils de sensibilité différents, il est généralement recommandé d’opter pour des variétés équivalentes pour certains critères comme la précocité à la montaison et à l’épiaison. Afin de garantir un débouché et faciliter la commercialisation, il est également important de choisir des variétés avec des qualités technologiques similaires.

Ainsi, pour répondre à ces critères, les essais mis en place visent les objectifs suivants :

– la création de deux mélanges variétaux performants sur base des variétés actuellement disponibles sur le marché, pour la production fourragère et pour une valorisation en alimentation humaine.

– l’étude de comportement et la comparaison des performances de ces deux mélanges variétaux avec ou sans protection fongicide par rapport aux variétés qui les composent lorsqu’elles sont cultivées en pure.

Association du froment d’hiver et des protéagineux

Des essais d’association du froment d’hiver avec des protéagineux (pois et féveroles) sont également établis sur la plateforme de Lonzée. Cet essai se base sur les résultats du projet de recherche « Produire durablement des graines riches en protéines en optimisant la conduite de la culture associée de pois protéagineux d’hiver et de froment d’hiver ». Les travaux réalisés au cours de ce projet ont contribué à la mise en place d’un itinéraire technique propre à cette culture associée.

Le turnover au niveau de l’assortiment variétal nécessite de maintenir  des essais afin de déterminer les variétés en froment d’hiver  et en pois protéagineux d’hiver pouvant être associées.
Le turnover au niveau de l’assortiment variétal nécessite de maintenir des essais afin de déterminer les variétés en froment d’hiver et en pois protéagineux d’hiver pouvant être associées. - D.J.

L’itinéraire technique de cette culture a été aménagé pour mettre à profit les externalités positives générées par l’association du froment avec le pois, c’est-à-dire une fertilisation réduite grâce à la fixation symbiotique de la légumineuse et le relargage à un moment adéquat pour le froment ; et la régulation de différents ennemis de la culture (ravageurs, adventices)

« Cependant le bon fonctionnement de cette association repose, avant tout, sur un choix variétal adéquat. Le turnover au niveau de l’assortiment variétal nécessite de maintenir des essais afin de déterminer les variétés en froment d’hiver et en pois protéagineux d’hiver pouvant être associées. Il ne suffit pas de prendre une bonne variété de chaque, les couples doivent être évalués en association », explique Benjamin Van Der Verren.

Colza d’hiver : mise au point de la nutrition azotée et soufrée

L’innovation variétale est dynamique en Europe en colza d’hiver. Chaque année, de nombreuses nouvelles variétés sont inscrites au Catalogue européen (pas en Belgique). Dans les essais du CePiCOP, 52 variétés sont comparées dont 18 nouvelles. Les progrès génétiques se situent au niveau de la résistance aux maladies (phoma), de la résistance à la verse, de la tolérance vis-à-vis d’une virose transmise par les pucerons (TuYV), de la résistance à l’égrenage, du rendement et de la qualité des graines (richesse en huile, teneur en glucosinolates). Chaque variété a de plus ses propres caractéristiques, notamment la sensibilité à l’élongation avant l’hiver, le redémarrage au printemps, la précocité à la floraison, la précocité à maturité et la hauteur de la végétation.

Pour révéler les performances des variétés de colza d’hiver, une bonne nutrition azotée et soufrée est indispensable. La fumure azotée est testée au niveau de la quantité apportée au printemps et de son fractionnement, sur 2 variétés à haut potentiel (DK Expectation et Feliciano KWS). D’un point de vue agronomique, le rendement et la teneur en huile et en protéines sont influencés par l’apport d’azote, minéral et organique. Dans ces essais, seul l’azote minéral est testé, sans interférence de l’azote organique.

Le soufre est un constituant des protéines et est indispensable au colza qui est une crucifère avec des besoins importants. Trop peu de soufre induirait une carence surtout après un hiver très humide, avec une conséquence directe sur la floraison (mauvaise), la fécondation (mauvaise) et in fine, sur le rendement (faible). Trop de soufre peut avoir des conséquences sur la teneur en glucosinolates des grains récoltés et donc sur la qualité du tourteau de colza.

Plusieurs petites parcelles expérimentales en colza d’hiver sont réservées à l’absence d’engrais azoté ou soufré, à l’absence d’herbicide, à l’absence d’insecticide, à l’absence de régulateur de croissance, à l’absence de fongicide. En fonction des conditions climatiques de l’année culturale (11 mois de couverture par le colza d’hiver), les réponses seront variables d’une année à l’autre, selon la pression des adventices, des ravageurs et des maladies. L’expérimentation sur plusieurs années pourra y donner des réponses. Visuellement, on peut déjà découvrir les conséquences sur la culture de colza d’hiver. L’essentiel sera mesuré lors de la récolte : rendement et qualité. Les résultats sont communiqués lors de réunions d’information et dans la presse agricole.

On anticipe aussi la disparition des produits

La disparition programmée de produits phytosanitaires (réduction du nombre d’insecticides autorisés et de leur mode d’action…) complique la lutte contre les insectes ravageurs en colza d’hiver, aussi bien à l’automne qu’au printemps. Il s’agit de protéger la culture contre les attaques d’insectes adultes et de leurs larves plus difficiles à combattre.

Diverses solutions sont testées dans les essais pour réduire l’usage des produits phytosanitaires : variétés de colza résistantes au phoma, variétés résistantes à la verse, variétés tolérantes à une virose transmise par les pucerons (TuYV), utilisation de variétés à floraison précoce en mélange avec la variété de colza principale pour lutter contre les méligèthes au printemps, utilisation de couverts associés au colza lors du semis, biofongicides…

Une belle éclaircie pour le colza

« Le niveau très élevé des prix du colza atteint depuis quelques mois, suite à une très forte demande aussi bien pour l’huile de colza que pour son tourteau riche en protéines de par le Plan Protéines Végétales, offre une belle éclaircie au colza en 2021. Il s’agit d’une culture durable. En produire davantage en Europe permettra de réduire les importations d’huile de palme et de tourteau de soja OGM », affirme Christine Cartrysse.

Miser sur le pois protéagineux d’hiver

Concernant le pois protéagineux, également testé dans les parcelles d’essais du CePiCOP, elle explique : « En pois protéagineux, l’innovation variétale est importante et récente. De nouvelles variétés de pois protéagineux d’hiver, toutes françaises, sont testées et leur potentiel est comparé à celui des variétés de pois protéagineux de printemps ».

Grâce au poids de mille grains (PMG) plus faible en pois protéagineux d’hiver par rapport à celui du pois protéagineux de printemps, on peut réaliser des économies de quantité de semences par ha, tout en gardant la même densité de semis en culture pure. Pour réussir sa culture de pois protéagineux, il ne faut pas semer trop tôt à l’automne (pas avant le 25 octobre, même s’il fait bon) pour assurer une bonne résistance au froid durant l’hiver.

En pois protéagineux, l’innovation variétale est importante et récente.  De nouvelles variétés d’hiver, toutes françaises, sont testées  et leur potentiel est comparé à celui des variétés de printemps.
En pois protéagineux, l’innovation variétale est importante et récente. De nouvelles variétés d’hiver, toutes françaises, sont testées et leur potentiel est comparé à celui des variétés de printemps. - D.J.

Il est important de bien choisir la variété avec la couleur de la graine adéquate assurant son débouché à la récolte. En effet les grains jaunes sont utilisés en alimentation animale et humaine (chez Cosucra uniquement les pois jaunes) tandis que les grains verts trouvent leur place en oisellerie pour l’alimentation animale et en pois cassé en alimentation humaine.

La protection de la culture au moment de la floraison est cruciale pour lutter contre les maladies, principalement anthracnose et botrytis. Avec le retrait européen du chlorothalonil le 20 mai 2020, d’autres solutions sont testées dans les essais.

Féverole

L’innovation variétale est également dynamique et récente en féverole. Des variétés de féverole d’hiver provenant de différents pays européens sont testées et comparées aux variétés de féverole de printemps.

Les conseils de semis sont identiques à ceux des pois protéagineux d’hiver. La féverole d’hiver résiste moins bien au froid que le pois protéagineux d’hiver. La féverole d’hiver est semée moins dense que la féverole de printemps, et à une profondeur de 7-8 cm pour éviter les dégâts d’oiseaux.

La bonne densité de semis en féverole d’hiver doit permettre d’une part, d’avoir un nombre suffisant de tiges produisant des gousses contenant les graines, et d’autre part, d’éviter la verse de la culture. Des essais de densités de semis sont réalisés car les quantités de semences par ha sont importantes en féverole à cause de la taille des graines (PMG élevé) et leur coût est élevé. Les résultats seront dépendants des conditions climatiques. S’il s’agit d’année de sécheresse importante comme en 2019 et 2020, la densité de 35 graines/m² donne les meilleurs résultats de rendement. Avec des conditions plus humides et orageuses en fin de végétation, les résultats seront peut-être différents (cfr. 2021).

Selon le débouché de la graine, le choix de la variété de féverole sera fait en tenant compte de la qualité de la graine (avec ou sans tanins, fleurs colorées ou fleurs blanches ; avec teneur élevée ou faible en vicine-convicine).

La protection de la culture de féverole au moment de la floraison est cruciale pour lutter contre les maladies, principalement botrytis (taches chocolat) ou rouille s’il fait très sec et très chaud. Avec le retrait européen du chlorothalonil le 20 mai 2020, d’autres solutions sont également testées dans les essais de féverole.

La lutte contre la bruche de la féverole est étudiée dans le cadre d’un projet de recherche soutenu par la Région wallonne (Feverpro). Cet insecte, présent dans la culture de féverole pendant la floraison, va détériorer la qualité visuelle des graines de féverole (grains bruchés), ce qui limite la valorisation des graines en alimentation humaine.

Le lupin doux

Le lupin doux est intéressant pour la qualité de ses graines très riches en protéines et contenant un peu de matières grasses, ce qui lui confère une valeur énergétique intéressante. Sans amidon, il remplace avantageusement le tourteau de soja dans les rations en alimentation animale.

Sa culture est plus difficile à mener à cause des attaques de pigeons et autres oiseaux, lors de la levée. Seule, la culture du lupin de printemps est envisageable chez nous car le lupin d’hiver est trop sensible au gel.

Le lupin porte des feuilles étroites (bleu) ou larges (blanc).  Les fleurs sont blanches, bleues ou jaunes.
Le lupin porte des feuilles étroites (bleu) ou larges (blanc). Les fleurs sont blanches, bleues ou jaunes. - D.J.

L’innovation variétale en lupin est moins rapide qu’en pois protéagineux et en féverole. Il y a très peu de programmes de sélection de lupin en Europe (France, Allemagne et Pologne). Récemment, des variétés allemandes résistantes à l’anthracnose, principale maladie du lupin, ont été inscrites en 2019. Elles sont testées dans les essais de cette année. Elles pourraient sécuriser la culture du lupin, lorsque les conditions sont humides pendant la floraison.

Étant donné que le lupin est une petite culture en termes de surfaces, peu de produits phytosanitaires sont autorisés sur cette culture.

Grâce à leur richesse en protéines, les graines récoltées conviennent bien pour améliorer l’autonomie protéique des exploitations. Pour bien valoriser la valeur alimentaire au niveau des ruminants, il vaut mieux broyer grossièrement les graines plutôt que les moudre en farine.

Développer les filières protéines en Wallonie

La demande en protéines végétales locales est amenée à s’accroître dans les prochaines années notamment sous l’impulsion de la stratégie européenne Farm to Fork (de la fourche à la fourchette) et de l’intérêt croissant des citoyens pour l’origine locale de leur alimentation et celle des animaux d’élevage. Les bénéfices agronomiques et environnementaux des légumineuses sont reconnus mais leur rentabilité reste difficile à maîtriser au niveau de la production en Wallonie.

Dans ce contexte, la Fwa et le CePiCOP œuvrent au développement de filières-pilote de protéines végétales en Wallonie et ont établi des essais « nouvelles cultures ». Le projet vise dans un premier temps à réaliser un état des lieux de la production et des filières de protéines végétales existantes, tant pour l’alimentation humaine qu’animale, et ce à l’échelle de la Wallonie. Parallèlement, des essais variétaux de nouvelles cultures sont menés. Sur base de ce diagnostic, des filières-pilote seront développées à travers la concertation entre acteurs, la recherche de débouchés et le développement de partenariats à un prix juste pour tous les acteurs de la chaîne.

Propos recueillis par D. Jaunard

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