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Le marché des jeunes bovins est fluide, avec des prix en hausse

Avec moins de mâles à sortir cette année, le marché européen du jeune bovin (JB) est nettement plus fluide qu’il y a un an. Les prix se sont stabilisés à des niveaux historiquement élevés pour une saison estivale, et même record en Allemagne et en Pologne. Il n’y a qu’en Italie que les prix des mâles restent atones, alors que ceux des femelles caracolent toujours à un niveau record.

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En Pologne, le manque d’offre, face à la reprise de la demande pour la restauration partout en Europe, tire les prix à la hausse. Le JB O cotait ainsi 3,35 €/kg de carcasse en semaine 26 (+23 % par rapport à 2020).

Les quartiers arrières, dont certaines pièces sont particulièrement demandées en restauration commerciale, ont vu leur prix flamber à partir de mi-mai. D’après les données du ministère de l’agriculture polonais, le prix moyen sortie abattoir d’un quartier arrière de JB s’établissait à 4,35 €/kg en semaine 27 (+33 %).

Après 15 ans de croissance ininterrompue, la production polonaise plafonne. En début d’année, le nombre de mâles de 1 à 2 ans dans le cheptel polonais était en baisse de -0,6 %. Sur les 4 premiers mois de 2021, seuls 310.000 mâles ont été abattus (-4 %). Pour rappel, le début d’année 2019 avait été perturbé par la révélation d’un scandale sanitaire fin janvier qui avait alors limité fortement les abattages durant le 1er semestre.

Allemagne : prix record pour cette période de l’année

En Allemagne, le JB R cotait 3,92 €/kg de carcasse en semaine 26 (+13 %).

En cumul sur le premier semestre, les abattages de taurillons ont enregistré une baisse marquée par rapport aux années précédente (-4 %). La baisse des sorties devrait se poursuivre sur les 6 prochains mois. En effet, d’après l’enquête cheptel de mai, les mâles de 1 à 2 ans étaient 820.000 (-4,4 %), témoignant de la poursuite du déclin de l’engraissement en Allemagne.

La consommation dynamique contribue également à tirer les prix. Les achats des ménages de viande bovine sur les 5 premiers mois de l’année étaient en hausse de +7 %. Les confinements répétés et la fermeture des écoles et des restaurants ont en effet induit un report de la restauration hors domicile vers le commerce de détail.

Espagne : l’ombre d’une 4e vague

En Espagne, La cotation du JB R s’est stabilisée à 3,75 €/kg de carcasse (+9 %). Les arrières ont encore gagné en valorisation grâce à la réouverture de la restauration commerciale. Les déhanchés se vendent à plus de 8 €/kg. Les opérateurs rapportent toutefois leurs difficultés à valoriser les avants vers la Grèce et le Portugal alors que le marché algérien est devenu poussif depuis la fin du Ramadan.

La reprise de l’épidémie de coronavirus en Espagne et au Portugal pourrait toutefois entraîner de nouvelles restrictions qui nuiraient à la valorisation des carcasses.

Les engraisseurs s’inquiètent par ailleurs de la perte de rentabilité de leur activité provoquée par la hausse des coûts d’alimentation, puisqu’ils utilisent très majoritairement des rations sèches. Il semble toutefois que les prix des céréales et des tourteaux aient atteint un plafond.

Italie : les femelles mieux valorisées que les mâles

En Italie, alors que la demande se porte vers toujours plus de viande de femelles, l’offre de mâles est restée abondante, suite à la mise en place de nombreux broutards à partir de l’été 2020 quand les prix des mâles maigres avaient fortement chuté en France. Ainsi, selon la base de données sanitaires, 275.000 mâles de 1 à 2 ans ont été abattus sur les 4 premiers mois de l’année en Italie (+6 %). À l’inverse, l’offre de femelles était en léger recul, rompant avec la tendance à la hausse des dernières années, à 191.000 têtes sur le premier quadrimestre 2021 (-2 %).

Face à une offre en hausse, les prix des mâles finis sont restés sous pression pendant tout le 1er semestre.

À Padoue, la cotation des mâles finis charolais se situait en semaine 27 à 2,39 €/kg vif : elle rejoignait les valeurs de 2018 et 2019 et était supérieure à la valeur de 2020 (+2,5 %).

Les prix des femelles sont au plus haut, tirés par la demande croissante pour la viande de génisse et les difficultés à augmenter la production. À Modène, la femelle charolaise cotait 2,70 €/kg vif début juillet (+5 %).

Le secteur attend beaucoup de la reprise du tourisme. Les niveaux de réservation sont proches de ceux de 2019 dans les îles, ainsi que dans les zones balnéaires, montagneuses et des lacs. Mais ils restent bas dans les grandes villes.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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