En culture de poireaux, restons vigilants!
La présence de la mouche mineuse des Alliacées est signalée à quelques encablures de la Belgique. De même, des symptômes de rouille et de mildiou sont déjà présents sur le feuillage des poireaux. Il convient donc de visiter régulièrement ses parcelles et de rester attentif quant au développement de ces insectes et champignons.
Ces quatre dernières années, et même les années précédentes, nous avaient habitués à observer les vols de mouche mineuse des Alliacées (Napomyza gymnostoma) fin août ou début septembre. Ses larves creusent les feuilles et descendent dans le fût du poireau, causant de très importants dégâts.
Mais le cycle de la mineuse s’adapte aux températures et non aux dates du calendrier. Ainsi, les services des Chambres d’agriculture, la Fredon, le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL) et leurs collaborateurs signalent dans le bulletin de santé du végétal du 5 août déjà la présence de piqûres de nutrition dans le Pas-de-Calais et dans le Nord (France).
Petit retour sur la biologie de la mineuse
Lors de la conférence sur les moyens alternatifs de production tenue à Lille en mars 2017, L. Durlin, S. Picault, S. Pollet et S. Oste de la Fredon, du CTIFL et d’Inagro ont présenté une étude consacrée à la mineuse des Alliacées. L’Ilvo, le PCG, Inagro et le PSKW étudient le cycle et les moyens d’identification de l’espèce.
Nous constatons chez nous deux vols importants par an. Celui du printemps concerne surtout les oignons, les échalotes, les pépinières de poireaux et autres Alliacées. Celui d’automne impacte surtout les cultures de poireaux.
Les températures proches de 15ºC et une humidité importante sont favorables à la mouche mineuse. Dans de telles conditions, les œufs éclosent après 5 à 7 jours, le développement larvaire dure 18 à 23 jours et les adultes émergent 1 à 5 mois plus tard en fonction des conditions.
Comment s’en protéger ?
Nous connaissons des conditions météo fraîches depuis plusieurs semaines. Il est donc important de repérer les vols dans ses propres parcelles ; la présence de piqûres de nutrition constitue le premier repère afin de ne plus tarder à mettre en œuvre des moyens de lutte. Comme on l’a vu, des piqûres sont repérées actuellement à proximité de notre région. Elles précèdent les pontes et le début du cycle évolutif.
Les filets à mailles inférieures à 0,8 ou 1 mm protecteurs placés hermétiquement sur la culture sont efficaces mais coûteux. Leur placement demande du temps.
Plusieurs produits sont homologués en culture conventionnelle parmi lesquels le spinosad, la deltametrine, la lambda-cyhalothrine, l’azadirachtine et l’abamectine. Ils sont actifs contre les adultes. Le spinosad est toléré sous certains cahiers de charge bio. Le délai avant récolte doit être respecté pour chacun de ces produits. Vérifiez l’emploi de ces produits sur www.fytoweb.be.
Surveillons aussi les maladies
En visitant quelques parcelles la semaine dernière, nous pouvions également observer les débuts d’attaques de rouille et de mildiou.
La rouille
La rouille (Puccinia allii) laisse des pustules de couleur rouille sur le feuillage. Elle peut se développer du printemps à l’automne. Cette maladie altère la présentation du feuillage au point de ne plus rendre la production commercialisable. Les températures idéales sont de l’ordre de 18ºC. La résistance variétale est une piste prioritaire chez les sélectionneurs.
Le mildiou
Les grandes taches foliaires du mildiou (Phytophtora porri) prennent l’aspect du papier. La maladie peut se développer du printemps à l’automne. Bien qu’elle soit différente, les fortes attaques se font lors des périodes humides et de température en 15 et 20ºC, comme pour le mildiou de la pomme de terre.
Cette maladie peut provoquer d’importants dégâts et rendre la production invendable à cause des lésions au feuillage. La résistance variétale et une bonne aération de la parcelle sont les deux premières méthodes de lutte. Les traitements fongicides complètent la protection des plantes.