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A Chimay, l’emploi partagé fait son bout d’chemin grâce à DBH

Si l’emploi partagé est encore trop peu méconnu dans le secteur agricole, l’asbl Développement Botte du Hainaut (DBH) travaille à le rendre accessible pour les agriculteurs de la région qui ont besoin d’une aide régulière sur leur exploitation. Rencontre avec Brigitte Detiffe, coordinatrice du projet, qui se réjouit d’avoir pu mettre une troisième personne au travail dans différentes fermes en l’espace de quelques mois.

Temps de lecture : 5 min

Située à Chimay, DBH est une asbl qui s’est spécialisée en 2017 dans les groupements d’employeurs. « Car aucune structure ne proposait un service du genre dans la région », nous explique Brigitte Detiffe, coordinatrice du projet. Trois groupements ont ainsi été créés de manière à être au plus proche des différents secteurs d’activité de la région :

– SM Emploi est dédié au secteur marchand,

– AS Emploi au monde associatif,

– Agro Emploi pour répondre aux besoins du monde agricole. Si ce dernier a été lancé en octobre 2020, ce n’est que début 2021 que l’agrément du ministère de l’emploi a été obtenu.

Ces trois branches permettent donc à l’asbl d’être multi-sectorielle et d’avoir plusieurs commissions paritaires qui répondent aux besoins des différents secteurs de la région : qu’ils soient associatifs ou assujettis à la TVA et entreprises… Tant pour les ouvriers que pour les employés.

« Tout secteur confondu, l’asbl a ainsi pu créer une dizaine d’emplois utiles à 42 employeurs. Une troisième personne vient d’ailleurs d’être engagée pour le pôle « agro ».

En contact permanent avec le secteur agricole

« Notre rôle en tant que DBH : aller vers les entreprises pour rencontrer leurs besoins. Le secteur agricole s’est donc imposé de lui-même d’autant que certains membres de notre conseil d’administration sont agriculteurs. En outre, nous travaillons aussi beaucoup avec le Gal de la botte du Hainaut… et vu l’environnement dans lequel nous nous trouvons, nous sommes régulièrement en contact avec ledit secteur ! » poursuit Mme Detiffe.

« Ces différentes rencontres, nos contacts, nous ont permis de nous rendre compte que le besoin de main-d’œuvre y était réel. C’est la raison d’être d’Agro Emploi.»

Mais l’emploi partagé n’étant pas encore très connu dans le secteur, il leur était nécessaire de mettre en place des actions de promotion (réseaux sociaux, mailing, contact avec les écoles, campagne radio…). Leurs seuls subsides sont d’ailleurs exclusivement destinés à la promotion de leurs actions.

DBH Emploi a deux objectifs : créer de l’emploi et permettre à des petites PME, à des associations ou à des indépendants, de se professionnaliser et de grandir, de se diversifier.

L’emploi partagé peut être aussi intéressant pour des plus grosses structures pour des compétences beaucoup plus spécifiques.

« Grâce à la Région wallonne et au programme Leader qui nous aide à lancer le concept, nous espérons être autonomes d’ici deux ou trois ans ! », poursuit-elle.

Des engagements en fonction des besoins

En ce qui concerne les compétences recherchées, DBH est à l’écoute des besoins des exploitants. « En fonction de ceux-ci, nous recrutons les personnes qui correspondent au profil. Pour le moment nous avons des demandes pour de la transformation des produits, pour de l’aide à la traite, pour des entretiens de machines, et pour de la vente directe.

« Nous essayons d’être flexibles au maximum…

« Nous venons d’ailleurs d’engager une personne qui convenant à un certain profil recherché. Elle commence donc dans deux exploitations à raison de 22h/semaine. En septembre il est prévu qu’elle y soit à temps plein. »

L’intérêt pour le personnel engagé : un contrat à durée indéterminée avec un certain nombre d’heures à prester déterminé. Ce qui permet une stabilité et un statut pour le travailleur. D’autant les contrats ne peuvent descendre en dessous de 19h/semaine, que ce soit en horaire fixe ou en variable. Notons que DBH fonctionne avec des tranches horaires minimales de 3h d’affilée…

Il faut être membre du groupement pour pouvoir bénéficier de ce service. C’est une tripartite, un contrat de confiance entre l’employeur, le personnel engagé et le groupement ! Pour le moment, six exploitations travaillent avec DBH, une septième devrait commencer en septembre avec l’engagement d’une personne qui devrait prendre en charge la transformation à la ferme et la vente directe. « D’autres demandes sont en cours d’analyse. Et notamment pour de l’administratif. Cette charge allant en augmentant, nous attendons d’avoir davantage de demandes qui pourraient combler au moins un 19h/semaine pour créer le poste. Notre souhait ? Engager une secrétaire qui a une expérience dans le secteur agricole tant les programmes et les documents sont spécifiques. »

Un service « ressources humaines »

Dans les faits, DBH est l’employeur et gère les tâches administratives. Quant aux exploitants, ils reçoivent une facture en fin de mois sur base des heures prestées. C’est un système totalement différent du système intérimaire. » Le tarif horaire dépend des compétences recherchées et comprend tous les frais liés à la rémunération de la personne : assurance, déplacements, congés payés…

« Nous sommes prêts à grandir en fonction des demandes. Il y a beaucoup d’administratif derrière… Plus il y a de personnel, plus les contraintes sont nombreuses. Notre équipe – 3 personnes mais 1,8 équivalent temps plein – tend à devenir un service du personnel pour petites structures ! Le besoin est en tout cas réel et si nous pouvons créer de l’emploi dans la région… C’est un super projet ! » se réjouit la coordinatrice.

Pour davantage d’infos: DBH Emploi, Rue de Noailles 6, 6460 Chimay ou 060/51.00.72.

Propos recueillis par P-Y L.

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