État de l’Union: le Pacte Vert s’invite dans le discours de la présidente von der Leyen

La présidente de la commission, Ursula von der Leyen, a insisté sur l’importance  de la biodiversité et de la lutte contre le réchauffement climatique  dans son discours annuel sur l’état de l’Union.
La présidente de la commission, Ursula von der Leyen, a insisté sur l’importance de la biodiversité et de la lutte contre le réchauffement climatique dans son discours annuel sur l’état de l’Union.

S’il fut, sans surprise, question de vaccins, de souveraineté européenne, du respect de l’État de droit, mais aussi des déboires de l’Europe en Afghanistan, la présidente von der Leyen a évoqué le Pacte Vert et ses dimensions agricole et climatique.

Cet exercice annuel a par ailleurs offert l’occasion aux services de la commission de faire le point sur les réalisations récentes en matière d’agriculture et de développement rural et souligner le rôle de ces deux politiques dans les transitions verte et numérique de l’UE.

L’économie repart en force

Mais la bonne nouvelle, c’est tout d’abord que l’économie européenne redémarre en force, ouvrant la voie à la reprise dans l’UE et à la double transition écologique et numérique.

Selon les prévisions économiques de l’été 2021, l’économie de l’UE devrait progresser de 4,8 % en 2021 et de 4,5 % en 2022.

Quoique la vitesse de la reprise puisse varier d’un pays à l’autre, il est prévu que tous les États membres atteignent au moins leur niveau économique d’avant la crise d’ici à la fin de 2022.

Dès le printemps 2020, la Commission a présenté ses projets de plan de relance de 2 milliards €; le Parlement européen et le Conseil ont entériné la proposition en décembre 2020.

Il incombait ensuite aux États membres d’établir leurs plans nationaux respectifs pour la reprise et la résilience que la Commission a approuvés avant l’été 2021.

Toute l’UE s’est mobilisée pour élaborer le plus grand plan de relance de l’Europe depuis l’époque du plan Marshall.

Retour du pacte de stabilité

Prévu avant la pandémie, le débat sur une réforme du pacte de stabilité, qui limite les déficits publics à 3 % et la dette à 60 % du PIB, avait été suspendu à cause de la crise.

La commission prévoit de le réinstaurer début 2023 mais M. van der Leyen a annoncé que le débat sur le réexamen de la gouvernance économique allait déjà être relancé dans les semaines à venir, l’objectif étant de parvenir à un consensus sur la voie à suivre bien avant cette date.

Abondement de la finance climatique

« Puisqu’il est dû à l’homme, nous pouvons faire quelque chose pour y remédier » a indiqué Ursula von der Leyen en évoquant le réchauffement climatique.

Et d’enchaîner qu’avec le Pacte Vert, l’UE était la première grande économie à présenter une législation complète dans ce domaine.

La présidente de la commission a promis de soutenir les pays en développement en doublant le financement pour la biodiversité et s’est engagée à consacrer 4 milliards € supplémentaires à la finance climatique d’ici à 2027, afin de les aider dans leur transition verte.

Adoption de la « Loi Climat »

À ce propos, le parlement européen et le Conseil ont adopté en juin 2021 la loi européenne sur le climat, jalon essentiel dans la mise en œuvre du Pacte Vert pour l’Europe.

Cette loi entérine dans la législation l’engagement de l’UE à atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050 et l’objectif intermédiaire consistant à réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990.

Ursula von der Leyen a souligné qu’une plus grande ambition climatique doit « s’accompagner d’une plus grande ambition sociale. Cette transition verte doit être équitable », a-t-elle encore affirmé.

La nouvelle réforme de la PAC, à propos de laquelle un accord provisoire a été conclu en juin 2021, devrait quant à elle permettre à l’agriculture européenne de devenir plus verte, plus équitable et plus flexible, a insisté la présidente de l’Exécutif européen.

Elle va de pair avec le plan d’action pour l’agriculture biologique de mars 2021, qui vise à accroître significativement le pourcentage des terres agricoles dédiées à l’agriculture biologique d’ici à 2030.

Enfin, et pour rappel, la Commission a adopté une le 14 juillet dernier sa nouvelle stratégie forestière pour veiller à ce que les forêts soient saines et résilientes et puissent contribuer de manière significative à inverser la perte de biodiversité et à parvenir à la neutralité climatique.

Les écologistes taclent la PAC

Le débat qui a suivi l’intervention de la présidente de la commission n’a pas entraîné d’échanges enflammés.

Les eurodéputés semblent vouloir ainsi indiquer que seul un esprit de coopération permettra de relever les défis européens.

Sans surprise, ce sont les écologistes qui sont sortis du bois sur le volet environnemental, le belge Philippe Lamberts mettant en garde la commission sur les faiblesses de sa politique climatique dont il a demandé de relever le niveau d’ambition.

« Plus vite, plus haut, plus fort : il est temps d’appliquer la devise olympique à nos efforts pour sauver la planète » a-t-il ainsi posé.

« Produire durable et juste coûte plus cher » a indiqué dans la foulée le représentant du Groupe des Verts en appelant à une transformation des systèmes fiscaux et sociaux « pour que chacune et chacun puissent se payer de quoi vivre dignement ».

Il a également profité de son temps de parole pour tacler la future PAC dont la proposition, selon lui « sourde et aveugle aux enjeux sociaux, climatiques et de biodiversité est le parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire »…

Marie-France Vienne

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