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Les petites dérives du fauchage tardif

Dans la voix de la terre du 9 septembre, A Jadin faisait remarquer combien le fauchage tardif pouvait être un fantastique gisement de mauvaises herbes pour les champs avoisinants.

Temps de lecture : 2 min

Habitant près de la Sambre, j’ai pu observer le long du halage un autre petit problème lié au fauchage tardif : celui-ci camoufle les bornes et bites d’amarrage des bateliers. Il y a 30 ans, on voyait passer quotidiennement 30 péniches. Elles sont désormais remplacées par 300 à 400 camions par jour via le réseau routier. Depuis 10 ans, il n’y a plus de bateaux, juste quelques plaisanciers à la belle saison.

La vallée est devenue touristique et le halage un Ravel. Que du bonheur ! Évidemment, les voitures des riverains sont autorisées sur de courts tronçons où se trouvent quelques maisons. Ce sont des gens du pays, prudents, attentifs aux vélos, bien entendu. Le hic, c’est quand ces voitures croisent des vélos, elles se déportent légèrement sur le côté et cognent ces bornes devenues invisibles. J’ai relevé 3 accidents de ce type derrière chez moi cette année. Du miel pour les carrossiers. Du boulot pour les assurances.

Bref, rien de dramatique. Ceci nous rappelle juste que rien n’est parfait dans la nature. Le loup qu’évoque Marc Assin sur la même page du Sillon ne fait pas le bonheur des moutons. Les hôtels à insectes hébergent vraisemblablement aussi des carpocapses, des piérides ou des pyrales. Ce soleil brille pour tout le monde, les bons comme les mauvais.

Bref, dans les débats qui animent aujourd’hui nos sociétés de plus en plus environnementalistes, il faut être conscient de la complexité de la nature. Elle est un enchaînement de conséquences et le climat y ajoute chaque année une touche souvent imprévisible. Cela fait son charme mais invite aussi à davantage d’humilité dans les jugements « tout fait » qui se terminent par YNIAKA.

Les fermiers en savent quelque chose. Comme le soulignaient récemment les présidentes de la FWA et de la FNSEA, il est temps que les discours radicaux fassent de la place aux échanges de bonne foi, que les « risquent rien » apprennent aussi à respecter les « risquent tout » dans les campagnes.

JMP

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