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Après une édition digitale, le plaisir de se retrouver trois jours en présentiel au Space…

Après deux ans sans édition physique en raison de la crise sanitaire, la 35e édition du Space, a inauguré sa nouvelle formule en clôturant 3 journées en présentiel par une journée au format digital le 17 septembre dernier. Un retour encourageant pour tout un secteur qui a pu se retrouver et échanger dans une atmosphère qui se voulait résolument positive.

Temps de lecture : 7 min

Bien que le port du masque fût de rigueur à l’intérieur des différents halls, les sourires étaient sur toutes les lèvres ! Exposants, visiteurs et organisateurs… cette édition a clairement été marquée par le plaisir partagé de tous se retrouver… Après avoir fédéré cette année plus de 1.100 exposants et quelque 75.000 visiteurs au Parc Expo de Rennes, les organisateurs se disent heureux d’avoir pu orchestrer ces échanges dans une ambiance positive.

L’événement était d’ailleurs attendu par tout un secteur. Il symbolise aussi la reprise de l’activité du secteur événementiel qui a été très sévèrement impacté par la crise sanitaire. D’autant que cette édition était le premier et l’unique salon professionnel cette année au niveau mondial pour toutes les filières animales. La tenue de celui-ci est donc un signal encourageant pour tous les organisateurs d’événements qui doivent reprendre leur activité dans des conditions difficiles.

C’est dans ce contexte que les fondamentaux de l’événement qui le décrivent comme un salon professionnel international se sont encore confirmés cette année, illustrant par ailleurs, la dynamique et la capacité d’adaptation qui guident l’évolution des différentes filières d’élevage.

Le retour du Space est un signal encourageant, une rampe de lancement  vers un retour à des salons « normaux »!
Le retour du Space est un signal encourageant, une rampe de lancement vers un retour à des salons « normaux »! - P-Y L.

Une dynamique internationale

Malgré les contraintes liées au contexte sanitaire, 4.600 visiteurs internationaux ont franchi les portes du salon. Plusieurs délégations internationales, en particulier de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ont fait le déplacement. Les Ministres de l’élevage du Mali et du Sénégal, à la tête de leurs délégations, ont ainsi pu exposer leurs besoins en matière de formation, de matériel et de génétique, pour faire face aux besoins alimentaires de leurs pays et pour trouver les solutions adaptées pour le travail de leurs agriculteurs. Cette participation, inespérée à l’heure de la préparation du Salon il y a quelques mois, informe quant au rôle de facilitateur de liens que peut jouer le Salon.

L’innovation au centre

Le Space a de nouveau été une plate-forme de présentation des innovations avec 35 lauréats Innov’Space, dont 5 mentions spéciales, qui visent à mettre en lumière le haut degré d’ingéniosité ou d’innovation » des équipements ou services lauréats.

De ces cinq « trois étoiles », nous vous avions présenté le 9 septembre l’appli « Replace.Me », l’outil de suivi des remplacements agricoles présenté par Adventiel et le Nid Nanny 145x85, un concept de nid à porcelet intégré de Verreijken France. Nous reviendrons prochainement sur l’Agilitrac de Calipro, un concept de bâtiment flexible et modulaire capable de répondre à tous les systèmes de production en élevage porcin, avec une mise en œuvre rapide et simplifiée ; l’Aspi-Comfort, le collecteur automatique de semence aviaire d’IMV Technologies, et l’Opticool, legroupe frigorifique pour tank à lait de nouvelle génération, à basse consommation et faible impact carbone développé par Serap Industries.

Placer le bien-être animal et celui de l’éleveur au centre

En plaçant le thème de l’Espace pour Demain sous le signe du bien-être partagé entre l’éleveur et ses animaux, la présente édition a permis aux professionnels de s’exprimer sur ce sujet en apportant ainsi davantage de rationalité dans les débats. Grâce à cet espace de démonstrations, de témoignages et de tables rondes par filière, la question du bien-être a été au cœur des échanges et discussions. Cet Espace, mis en œuvre avec l’expertise des chambres d’agriculture, a permis de mettre en évidence la préoccupation constante et quotidienne des éleveurs pour le bien-être de leurs animaux. Il a également mis en lumière la nécessité de le faire toujours savoir, de l’expliquer et de le partager avec les citoyens, tout en pointant toute la dimension économique de ces enjeux pour les éleveurs.

Pierre Creppe et Quentin Pierrard, deux wallons, ont jugé haut la main  le Challenge interregional Prim’Holstein 2021.
Pierre Creppe et Quentin Pierrard, deux wallons, ont jugé haut la main le Challenge interregional Prim’Holstein 2021. - P-Y L.

Une rampe de lancement vers un retour à des salons « normaux »

Parmi la vingtaine d’exposants belges, nous sommes allés à la rencontre de quelques-uns d’entre eux.

Malgré le peu de contact pris le premier jour, les ateliers Robert étaient satisfaits des liens noués avec les visiteurs. « Si les contacts sont bons, l’absence d’exposants de poids attire moins de monde également. D’autant que l’après-covid maintient une certaine méfiance chez une partie du visitorat », déplore Sébastien Robert, manager de l’entreprise.

« Pour nous, renouer les liens avec les clients est très important. Si c’est notre première grosse sortie depuis le début de l’aire Covid, on n’a pas vraiment eu de baisses d’activité… L’absence d’événements a été compensée par un travail plus important de nos commerciaux. »

Côté nouveautés, elles n’ont pas été préparées pour le Space. « Nous n’étions pas sûrs que le Salon allait ouvrir ses portes. Nous craignions une annulation de dernière minute », avoue le manager qui voit d’un bon œil le passage de 4 à 3 jours. « Effectivement, cela fait plusieurs années que les que la journée du vendredi ne nous draine plus de clients. Des exposants commençaient même à démonter leur stand l’après-midi, ce qui donnait un air triste aux allées. »

L’affluence moindre durant les trois jours de salon n’a pas empêché  les bons contacts commerciaux entre exposants et visiteurs.
L’affluence moindre durant les trois jours de salon n’a pas empêché les bons contacts commerciaux entre exposants et visiteurs. - P-Y L.

Chez BBG, Carole Deloume, export manager, est contente que l’entreprise puisse revenir à Rennes après deux ans d’absence du Salon. « Étant responsable de la prospection et de l’export hors Europe pour BBG, nous ne nous attendions pas à avoir un large visitorat étranger cette année. Ce qui n’a pas été le cas, mais on le comprend au vu de la situation. Et si ce n’était pas la foule le premier jour, on voit que les gens sont contents de se retrouver, de ressortir à nouveau avec leurs animaux… Cette édition est importante tant c’est une rampe de lancement vers un retour à des salons normaux et ça, c’est positif ! »

« Au vu du contexte, on a réduit l’équipe présente car ce n’est l’événement où nous faisons le plus de nouveaux contacts, par contre tous nos distributeurs français y sont présents et nous pouvons tous les y voir. »

La réduction de l’équipe présente s’est accompagnée de l’absence d’animaux d’exposition. « D’habitude, nous disposons de deux stalles dans lesquelles sont exposés une vache de race pure ainsi qu’un veau croisé. Ils attiraient l’attention des visiteurs mais les contraintes liées à leur venue nous ont poussés cette année à les laisser dans leur exploitation. Cela nous permet aussi de prendre simplement le pouls du salon. »

En ce qui concerne le passage à trois jours en présentiel, même son de cloche que notre premier interviewé. « Pour l’espace dédié aux bovins, le passage sur trois jours a du sens puisque l’on observait un déclin de la fréquentation des espaces dédiés. Les avis doivent certainement diverger pour les halls dédiés aux productions porcines et avicoles… mais pour nous trois jours sont suffisants pour nous concentrer sur la demande. »

De son côté Agrimat , confirme que les contacts sont moindres mais de qualité. « On a moins de monde, on le voit à travers les halls et les allées, elles sont plus clairsemées. Les contacts commerciaux sont moindres mais toujours présents. C’est donc important d’être présent sur le salon pour assurer la visibilité de notre marque », explique un commercial.

L’absence de grands noms est aussi remarquée. Que ce soit les tractoristes ou les constructeurs de tonnes à lisier. de grands noms manquent à l’appel. « Des poids lourds comme Joskin et surtout Pichon manquent à l’appel… Finalement, nous ne sommes que trois constructeurs de tonnes à lisier avec Jeantil et Mauguin. Si c’est une opportunité de se démarquer, l’absence de tels noms impacte négativement l’affluence du visitorat. Pour nous, il n’y a pas de secret ! Pour vendre, il faut de la concurrence. Ça booste le commerce ! »

Coup d’œil sur le pôle génétique

Les présentations animales et les concours ont connu un rythme dense au cours de ces trois jours. Si les races Normande et Rouge des Prés étaient à l’honneur cette année, quelque 800 bovins et 150 ovins ont été présélectionnés dans 416 élevages différents, toutes races confondues.

La Normande était l’une des races à l’honneur cette année au Space avec la Rouge des prés.
La Normande était l’une des races à l’honneur cette année au Space avec la Rouge des prés. - P-Y L.

La vente Génomic Elite, la seule vente en Europe avec 7 races disponibles, a connu également un beau succès dans un format inédit à la fois sur le ring et à distance grâce au digital. Des animaux en provenance d’Autriche, d’Allemagne et du Danemark ont marqué caractère international du Salon génétique. Les enchères sont d’ailleurs montées haut, atteignant au passage 9.100 € pour Saphira P, une Holstein qui appartenait à l’EARL Tastard (56).

Le Space donne d’ores et déjà rendez-vous à ses fidèles visiteurs en 2022, du 13 au 15 septembre en présentiel, et le 16 septembre en digital.

D’ici là, il est possible de prolonger les échanges et garder le lien en revivant les temps forts du Salon sur www.space.fr, sur digital.space.fr. et l’application mobile app.space.fr.

Propos recueillis par P-Y L.

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