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Deux Belges au Space: «Juger le Challenge Holstein? C’est un honneur,une référence!»

Le 16 septembre dernier, dans le cadre du Space, se tenait le premier challenge d’envergure en race Prim’Holstein. Une fête pour tout un secteur qui pouvait enfin reprendre du plaisir dans et autour du ring. Et pour le juger, – c’en est presque devenu une habitude – deux Wallons : Pierre Creppe et Quentin Pierrard.

Temps de lecture : 4 min

«  Le Space reste un concours de référence sur la scène internationale. Les animaux qui s’y illustrent peuvent revendiquer une place de choix dans les prestigieux concours européens. La France dispose en effet d’un potentiel énorme en bonnes vaches. Paris et Rennes y sont la meilleure place pour mettre ces animaux en valeur. C’est donc une belle vitrine tant pour la race Holstein que pour le Salon breton », avoue d’emblée Pierre Creppe. »

Une fine équipe

Si ça fait quelques années que les organisateurs pensent à Pierre en tant que juge… « Je n’ai pas réfléchi une seconde quand Olivier Guérin, le président du concours, m’a proposé la fonction. Pour moi juger le Space est un honneur, une référence ! »

« C’est Quentin Pierrard qui m’a assisté. Il travaille avec les conseillers génétiques chez Inovéo. C’est un homme de bêtes, il a l’œil. il y voit clair. Pour moi, l’avoir à mes côtés, c’était un bel appui ! On a trouvé une belle complicité. Et même si c’était à moi de prendre les décisions, ses avis étaient précieux ! »

Et si pendant le concours, les deux compères avaient le visage relativement fermé : ils étaient plutôt détendus mais concentrés. »

« Globalement, Quentin et moi étions toujours sur la même longueur d’onde et cela m’a réconforté dans mes choix. » Les éleveurs semblaient également satisfaits. « J’ai à chaque fois motivé mes décisions pour les 4-5 premières bêtes au micro. Ensuite, jusqu’à la fin de la classe, j’ai donné un commentaire de manière positive et constructive à chacun d’entre eux, De sorte qu’en quittant le ring, il sache ce sur quoi il doit travailler pour améliorer son classement lors des prochaines confrontations. »

Une classe internationale

« Le niveau était très bon, surtout dans les «deuxième lactation» et exceptionnel dans la série des vieilles vaches. Je crois que n’ai jamais vu ça ! » avoue-t-il des étoiles pleins les yeux.

« Chez les vieilles vaches, certaines ont produit jusqu’à 120.000l, notamment celle qui a gagné sa classe avec ses 8 lactations. Cette classe de 15-16 vaches, toutes aussi impressionnantes les unes que les autres, étaient dans un état de conservation hors du commun, surtout au vu de leur parcours ! « J’étais presque gêné de juger cette série car je leur trouvais tellement de qualité à chacune que c’était presque ingrat de faire un classement. Cela montre à quel point cette race laitière reste une des meilleures au monde », estime Pierre.

Les Belges ont la cote

Mais au-delà du concours, c’était une belle fête pour la famille de l’élevage. Ils avaient tous plaisir à se retrouver, d’autant que c’était la première confrontation d’envergure depuis la pandémie.

« Quoi qu’il arrive, je vais de toute façon chaque année à Rennes en tant que visiteur. L’occasion de me tenir au courant des évolutions dans le secteur, de voir des relations professionnelles, et les évolutions au niveau génétique. Au concours, un taureau a fait l’unanimité. Dans le ring, je ne pouvais voir les origines, mais a posteriori on voit qu’un reproducteur a été largement au-dessus du lot. »

Après Alain Hogge, Bruno Toussaint, Pierre Creppe… les Belges semblent avoir la cote en France. « Les Belges, les Français et les Suisses ont la même vision de la Holstein, ce qui explique pourquoi on voit ces trois nationalités plébiscitées pour juger les concours. Et puis, nous avons des formations de qualité en Belgique. » Il pense notamment à la formation proposée par le Herd-book Elevéo et à l’Ecole européenne des jeunes éleveurs à Battice. « Nous avons de nombreuses personnes de références pour nous guider dans les jugements. On voit d’ailleurs de plus en plus d’éleveurs invités dans des grands concours européens. Les Belges font leur petit bonhomme de chemin, ça tourne bien et c’est plutôt réjouissant », sourit Pierre. Et de conclure : « Le Belge a le sens du compromis, c’est bien connu ! » Rires.

Propos recueillis par P-Y L.

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