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Des boucles électroniques en élevage ovin pour une facilité de lecture et un gain de temps administratif

Voilà une dizaine d’années que Ludovic Maréchal élève des moutons en activité complémentaire à Tenneville. Il a tout de suite su qu’il voulait à terme en faire son activité principale, raison pour laquelle il est rapidement passé à l’achat de boucles électroniques. Un gain de temps pour lui puisque la technologie lui permet notamment une facilité de lecture des boucles et le transfert des données directement dans son logiciel. Rencontre.

Temps de lecture : 5 min

C’est à Tenneville, dans sa bergerie, que nous retrouvons Ludovic Maréchal, éleveur ovin en complémentaire depuis 2010. S’il a commencé petit, il se rend vite compte qu’il voudrait en faire son activité principale. De quelques brebis, il passe à 38 mères en 2013 pour un total de 320 aujourd’hui. En 2015, la bergerie de 200 places est construite… « Les terrains ont suivi, j’y ai pris goût », sourit-il.

« À terme, mon objectif est d’arriver à 600 brebis. J’ai opté pour la race Île de France qui a l’avantage de pouvoir désaisonner. L’éleveur peut ainsi avoir six périodes d’agnelage par an, ce qui me permet d’avoir la bergerie pleine toute l’année. Je peux écouler ainsi des agneaux continuellement auprès d’un marchand qui les distribue localement. Si tous les mâles sont engraissés et quittent l’exploitation entre aux alentours des 3 mois, une cinquantaine d’agnelles le sont aussi, la centaine d’autres sont gardées pour la reproduction.

« Mon seul frein : le foncier. J’ai pour le moment 17 ha plus quelques ha d’herbe sur pied à l’achat l’année. Je complète également cette ration par de l’écopâturage en zone de panneaux photovoltaïques et par le pâturage de couverts d’intercultures. » Plus de la moitié des bêtes restent à l’extérieur l’hiver. En complément de ces fourrages, il compte essayer cette année un peu moins de 2ha en semis direct de triticales. « Je suis allergique au labour », sourit-il. « Vu que je vais souvent dans le Condroz où ils sont nombreux à utiliser cette pratique, je suis fort intéressé à la tester sur mon exploitation. » Malgré le manque de terrains, Ludovic ne compte pas arrêter d’agrandir son cheptel. « On trouvera des solutions : herbe sur pied, pâturage de couverts végétaux… »

La race Ile de France a pour la particularité de pouvoir désaisonner. L’éleveur peut ainsi répartir les agnelages sur toute l’année.
La race Ile de France a pour la particularité de pouvoir désaisonner. L’éleveur peut ainsi répartir les agnelages sur toute l’année. - P-Y L.

Le passage aux boucles électroniques…

C’est deux ou trois ans après avoir débuté l’élevage que l’éleveur se tourne vers les boucles électroniques. Leur gros avantage ? Leur lisibilité ! Plus besoin de gratter le suint de l’animal sur la boucle, la lecture est automatique… « Comme je savais que je voulais augmenter le troupeau, j’ai clairement opté pour la facilité de lecture. » Et pour profiter pleinement du potentiel qu’offrent lesdites boucles, il a tout de suite investi dans son « bâton bleu », un lecteur de marque Allflex et du logiciel IBrebis. Le premier permet de lire instantanément les boucles et de les transférer directement sur le logiciel, ce qui n’est pas possible avec Ovitrace.

« Chaque semaine, je scanne les boucles des agneaux qui partent chez le marchand le samedi. Une fois lues par le lecteur, elles sont encodées directement sur le smartphone et le bon de livraison peut ainsi être généré automatiquement. Les animaux sont dès lors sortis de mon inventaire. »

Le lecteur RFID permet non seulement de lire instantanément les infos liées à la boucle  mais aussi de les éditer par le biais d’un smartphone.
Le lecteur RFID permet non seulement de lire instantanément les infos liées à la boucle mais aussi de les éditer par le biais d’un smartphone. - P-Y L.

« En ce qui concerne les agnelages, je scanne la boucle de la brebis ainsi que celle qui vient d’être posée sur l’agneau et le système les relie automatiquement. Je n’ai qu’à changer le sexe de l’animal dans le système si c’est une agnelle (le sexe mâle étant défini par défaut dans le système).

Pour l’éleveur, outre le gain de temps certain avec leur utilisation, les informations qu’elles contiennent sont relativement complètes puisqu’elles concentrent les données relatives aux agnelages, aux luttes, aux échographies, aux lots, aux traitements, et aux livraisons. « Elles pourraient encore être améliorées. Plus on utilise la technologie, plus on y voit un autre potentiel. Le papier est devenu obsolète. Une fois sorti de la bergerie, plus besoins de passer au bureau pour l’administratif et l’encodage des infos du jour.

Malgré tous les avantages qu’elles permettent, elles ne semblent pas rencontrer les faveurs des éleveurs. « Je pense que c’est avant tout à cause d’un manque de complémentarité avec les autres logiciels. » Notons que si elles étaient plus chères à l’époque que les boucles standards, depuis l’année dernière elles sont au même prix pour inciter les éleveurs à s’en équiper. Il n’y a encore aucune obligation pour les éleveurs d’y passer, si ce n’est pour l’export d’animaux.

Et à une balance connectée !

Voulant se simplifier la tâche pour la pesée des jeunes animaux, Ludovic a investi il y a trois ans dans une balance connectée avec porte de tri. « Vu la production d’agneaux toute l’année et mon activité principale, je ne pouvais pas y passer trop de temps. Seul bémol : elle n’est pas encore connectée au logiciel utilisé. Elle me permet de trier mes agneaux en fonction du poids afin que les petits ne se fassent pas trop bousculer par les gros, et qu’ils puissent avoir un accès à l’aliment. Quant aux mères, je les pèse quand elles vont au pâturage et quand elles en rentrent pour calculer leur gain quotidien moyen. »

L’investissement dans une balance connectée lui permet également de gagner  un temps précieux et d’orienter à terme la sélection du cheptel sur le GQM.
L’investissement dans une balance connectée lui permet également de gagner un temps précieux et d’orienter à terme la sélection du cheptel sur le GQM. - P-Y L.

« Pour moi, l’avenir est à la complémentarité entre tous ces outils. Je pourrai de la sorte peser les nouveaux nés à 30 et de 60 jours. L’idée est de faire de la sélection et garder mes futures reproductrices sur la base de leur GQM, car la production laitière en dépend. Pour l’instant, la dynamique étant à l’augmentation de troupeau, je ne fais pas encore trop attention à la prolificité des mères », conclut-il.

P-Y L.

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