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Les pesticides et notre sang: la ministre au secours des agriculteurs

Le covid s’essouffle, les cours d’eau ont retrouvé leurs lits, certaines chaînes TV peuvent à nouveau combler l’espace médiatique par de l’agribashing. (Matin première, JT sur La Une)

Temps de lecture : 3 min

Retrouver dans notre sang des produits interdits chez nous depuis 40 ans est inacceptable mais pas surprenant.

Merci Madame La Ministre de veiller sur notre santé et sur celle des agriculteurs qui manipulent ces produits. Étonnamment en France, l’espérance de vie de ces derniers est de 5 ans supérieure à la moyenne. Le matin, ces paysans garnissent peut-être leur pain de camembert plutôt que d’une pâte couleur chocolat à base de soja ogm « rondupé » ou d’autres mixtures importées contenant toujours ces tristes produits qui pollueraient encore aujourd’hui le sang. Certains pesticides dont l’emploi est interdit ici sont encore fabriqués chez nous pour être exportés !

Concernant le glyphosate, sachez que chez nous, il est employé uniquement sur mauvaises herbes ce qui permet de ne mettre que le minimum d’herbicides sur les cultures. Remplacer ce produit par les brûleurs au gaz est une aberration tant écologique que climatique.

Pour l’emploi des produits phytos, nous sommes souvent conseillés par des gens de terrain, souvent fils d’agriculteurs. Ils ont acquis notre confiance et notre estime grâce à leur compétence, leur disponibilité 12 heures par jour, 6 jours sur 7. Puisque ces gens peuvent aussi vendre ces produits, vous y voyez, Madame, un conflit d’intérêts. Croyez-vous que les agriculteurs soient à ce point stupides pour ne pas se concerter, constater et comparer l’efficacité des traitements proposés ? Dépasser les doses est illégal, négatif pour le rendement et le portefeuille. Pour ne pas être accusée de discrimination, je suppose que vous interdirez aux pharmaciens de conseiller les médicaments qu’ils vendent ! Demain, vous voudriez nous imposer des « experts » indépendants que vous aurez choisis s’ils acceptent de penser comme vous. Espérons qu’ils soient réactifs comme ceux qui ont géré les barrages ! Un budget devra être prévu pour remédier à leurs manquements éventuels.

N’oubliez pas, Madame que, pour nourrir une population toujours plus importante, la production ne peut faiblir aux risques d’importer encore plus d’aliments moins sains que les nôtres. Cela contribuerait encore plus à la mise à blanc de la forêt amazonienne.

Concernant les insecticides, ne devriez-vous pas vous pencher sur l’ameublement dans lequel nous vivons tous les jours de l’année car beaucoup de cuisines, dressing… sont imbibés, en plus des colles, de produits de la famille des pyréthrénoïdes (cyperméthrine). Heureusement en agriculture, lorsqu’on applique ces types de produits, leur dégradation est rapide une fois en contact avec les innombrables bactéries du sol.

Madame La Ministre, si vous exigiez que les denrées importées répondent aux mêmes normes qu’aux nôtres, vous pourrez être rassurée sur la future composition de notre sang.

Ce sera une bonne façon de restaurer la confiance avec les consommateurs et obtenir le soutien des agriculteurs.

A. Jadin

, Meux

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