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MAEC nº6 «culture favorable à l’environnement»: comment produire du fourrage de qualité tout en respectant la législation?

La mesure MAEC nº6 regroupe au total 6 variantes différentes qui peuvent être additionnées et modifiées à chaque année d’engagement. Dans cet article, nous ne traiterons que les deux relatives à la production de fourrage : « mélange céréales + légumineuses » et « légumineuses fourragères ». Vous pouvez trouver les autres variantes et mesures sur le site www.natagriwal.be

Temps de lecture : 4 min

A u niveau légal, quelques points importants sont à préciser. La MAEC 6 est une mesure rotationnelle c’est-à-dire que la localisation des parcelles engagées peut changer chaque année. Le nombre d’hectare minimum engageable est de 1 et le maximum de 30. Cette mesure concerne uniquement des parcelles cultivées et ne peut donc pas être actionnée sur une parcelle où le précédent cultural était une prairie permanente. Enfin, un registre d’exploitation (carnet de champs, livret de culture…) doit être tenu à jour et reprendre les informations suivantes : identification de la parcelle, composition du couvert, superficie, dates de semis, de récolte ou d’autres interventions (hersage, roulage…).

Point d’attention pour les agriculteurs biologiques : la prime MAEC 6 d’un montant de 240 €/ha/an est cumulable avec les aides à l’agriculture biologique mais peut entraîner l’obligation de disposer de SIE (surface d’intérêt écologique) chez l’agriculteur qui déciderait de coupler les deux aides. Afin de savoir si vous seriez dans ce cas de figure ou pas, adressez-vous à votre direction extérieure agriculture (Thuin, Wavre, Ciney, Huy, Libramont ou Malmedy).

Interdiction des insecticides

Point de vue spécificités légales relatives aux deux variantes fourragères, les insecticides sont interdits sur les deux types de culture, il faut un minimum de 20 % de légumineuses dans les mélanges céréales/légumineuses et enfin, une zone non fauchée de 10 % doit être laissée à chaque coupe pour les parcelles à base de luzerne, trèfle, lotier ou sainfoin. Cette zone tampon peut bien entendu changer d’endroit à chaque coupe. De plus, à partir du 1er octobre de chaque année, la parcelle entière peut être fauchée sans laisser de zone tampon.

Le suivi des rendements qualitatifs

Depuis 2017, l’asbl Fourrages Mieux réalise des suivis de rendements qualitatifs sur plusieurs parcelles à destination fourragère déclarées en MAEC nº6 en province de Luxembourg et ce, dans le cadre d’un projet européen Leader appelé « Agriculture en transition » initié par le GAL (Groupe d’Action Locale) haute Sûre forêt d’Anlier. Afin de donner une idée des rendements que pourraient donner les deux variantes traitées dans cet article, quelques chiffres sont détaillés ci-dessous.

Le tableau 1 reprend les moyennes des rendements des parcelles à base de luzerne suivies. L’année 2017 ne prend en compte qu’une parcelle de luzerne pure tandis que les 3 autres années concernent des parcelles uniquement en mélange (avec du trèfle blanc ou des graminées comme le dactyle ou la fétuque élevée).

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Les rendements totaux des mélanges à base de luzerne sont supérieurs aux rendements des prairies temporaires à base de légumineuses suivies dans le cadre du même projet « Agriculture en transition » avec une moyenne annuelle de 12,6 tonnes de MS/ha/an pour les mélanges « luzerne » comparé à 12,1 tonnes de MS/ha/an pour les prairies temporaires. Il est intéressant de noter la capacité de production de ces mélanges en conditions séchantes (2019 et 2020 surtout) avec des rendements s’approchant des 15 tonnes de MS/ha en 2019.

Du côté des mélanges céréales/légumineuses, les rendements des mélanges d’automne (à récolter après le 31 mai) se situent entre 7 et 11 tonnes de matières sèches par hectare. Les mélanges de printemps présentent des rendements plus faibles et très aléatoires en fonction des conditions météo de l’année. La quantité de matière sèche de fourrage produite varie entre 6 et 9 tonnes par hectare. Néanmoins, la valorisation d’un tel fourrage reste très intéressante, d’autant plus les années sèches lorsqu’il manque des stocks fourragers.

Si cette mesure vous intéresse, n’oubliez pas d’envoyer votre pré-demande à l’administration avant le 31 octobre (formulaire disponible sur PAC on web ou auprès de votre direction extérieure SPW).

Vous désirez recevoir un conseil pour l’implantation, la récolte ou la valorisation de vos méteils ou mélanges fourragers à base de luzerne ? Posez-nous vos questions par téléphone : Guillaume Meniger (0472/76.51.56) et David Knoden (0473/53.64.95) ou par mail meniger@fourragesmieux.be et knoden@fourragesmieux.be.

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