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Hausse des prix des engrais: des États membres interpellent la commission

Dans un contexte de hausse des prix des engrais intrinsèquement liée à celle du gaz, certains États membres dont la Pologne et la France appellent la commission à prendre des mesures pour mettre un terme à cette tendance dangereuse pour le secteur agricole européen.

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En raison de la récente hausse des prix des engrais, conséquence directe de l’augmentation des prix du gaz sur le marché mondial, la délégation polonaise soutenue notamment par la France, a appelé la commission à prendre des mesures spécifiques pour stabiliser ou compenser temporairement les coûts élevés des engrais.

Tout en traitant d’urgence la question du soutien aux agriculteurs dans cette situation de crise.

À cette fin, elle précise qu’il convient d’adopter des solutions non seulement temporaires mais aussi globales pour garantir la viabilité continue de la production végétale pour les agriculteurs et, par conséquent, une alimentation abordable pour les citoyens de l’UE.

Dans sa note, la Pologne montre notamment que les prix des engrais minéraux dans le monde ont augmenté d’environ 79,3 % par rapport à l’année dernière.

En juin 2021 l’indice des prix des engrais de la Banque mondiale a atteint 119,8 points, soit son score le plus élevé depuis mai 2013, alors qu’un an plus tôt, il n’était que de 66,8 points.

D’autre part, elle ajoute qu’au cours de l’année 2021, l’indice des prix des matières premières énergétiques a connu une augmentation de 92,6 %, dont 177,6 % pour le gaz naturel, et 66,7 % pour les phosphorites.

En outre, elle prévient que si cette tendance à la hausse des prix des engrais n’est pas stoppée à temps, « il deviendra alors extrêmement difficile, voire impossible, de répondre aux attentes du Pacte Vert ».

La commission propose une « boîte à outils »

En réponse, la commission a adopté, le 13 octobre dernier, une communication sur les prix de l’énergie dans laquelle elle propose une « boîte à outils » visant à aider tous les États membres à identifier et à déployer des mesures pour faire face à la situation actuelle mais aussi à de chocs futurs.

Les mesures nationales à court terme comprennent un soutien d’urgence au revenu des ménages, des aides d’État aux entreprises et des réductions d’impôt ciblées. Et l’exécutif européen recommande aux États membres de baisser les taxes sur l’énergie notamment la TVA.

Selon le commissaire à l’Agriculture Janusz Wojciechowski, « la grande question est maintenant de savoir si cette augmentation du prix de l’énergie et de certains produits de base est une évolution brève et transitoire, ou s’il s’agit d’une évolution plus inquiétante laissant présager une inflation plus élevée ».

Dans ce contexte, il a également indiqué qu’il était clair que les agriculteurs ne pouvaient pas supporter seuls la charge de ces coûts plus élevés : « Les coûts doivent être partagés par tous les participants de la chaîne alimentaire à savoir les fabricants, les détaillants et, en dernier recours, les consommateurs ».

Il a assuré que la commission continuera à suivre de près l’impact de la hausse des prix des intrants sur la compétitivité du secteur agricole.

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