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Une année propice aux verminoses

Au début de cet automne, les vétérinaires pathologistes de l’ARSIA ont observé en salle d’autopsie 9 cas de mortalité en octobre, liés à la bronchite vermineuse.

Temps de lecture : 3 min

La « bronchite vermineuse », aussi appelée « dictyocaulose », est due à Dictyocaulus viviparus, ou « strongle pulmonaire », parasite localisé à l’état adulte dans les bronches et la trachée. Il crée d’importants dégâts dans les poumons et obstrue les voies respiratoires, entraînant une détresse respiratoire et parfois la mort de l’animal.

Le cycle parasitaire des strongles pulmonaires

Comme le montre la Fig. 1, voici le cycle parasitaire des strongles :

– le bovin ingère les larves au pâturage ;

– ces larves deviennent adultes dans le bovin en 3 semaines environ. Les strongles sont très prolifiques, pondant jusqu’à 25.000 œufs/jour pendant 40 à 60 jours ;

– l’éclosion des œufs a lieu dans les voies respiratoires ;

– les larves L1 sont expulsées dans les excréments et peuvent être disséminées loin des bouses grâce à un champignon de l’espèce Pilobolus kleinii.

Au contact des parasites, une immunité peut se mettre en place rapidement, mais est peu durable.

Quelles sont les périodes à risque ?

Au printemps  : si l’hiver est doux et humide, il restera beaucoup de larves sur les parcelles lorsque les animaux iront à l’herbe ; un épisode clinique précoce est possible.

En été ou automne (le plus courant) : après l’hiver, la contamination résiduelle des pâtures est faible ; l’épisode clinique apparaît après plusieurs cycles parasitaires, soit environ 3 mois après la mise à l’herbe.

Quels signes ?

Beaucoup d’animaux sont qualifiés de « porteurs latents ». Ils excrètent des larves mais ne présentent pas de signes cliniques.

A contrario, chez certains bovins, un petit nombre de vers peut suffire à déclencher un épisode clinique se traduisant par :

– une toux d’abord, suivie d’essoufflement, de jetage, sans fièvre ;

– une baisse de production laitière ;

– une baisse d’appétit et une perte de poids ;

– les lésions pulmonaires peuvent être surinfectées par des bactéries créant une infection pulmonaire, avec de la fièvre ;

– la mortalité est possible en l’absence de traitement.

Comment savoir si mes animaux sont infestés ?

Lorsqu’un animal présente des signes, avant de traiter, il est important de savoir s’il est infesté. L’analyse sur prélèvement de bouses doit être réalisée très rapidement (pas plus de 12h). Si le diagnostic révèle une infestation par les strongles pulmonaires, votre vétérinaire mettra en place un traitement adapté.

Assurer un suivi parasitaire efficace

L’Arsia dispose d’un panel étoffé d’analyses parasitaires coproscopiques et sérologiques, destinées à compléter le diagnostic du vétérinaire d’exploitation et lui permettre d’orienter le traitement. La formule « abonnement parasitaire » (grands et petits ruminants) combine ces outils tout en ciblant certaines catégories d’animaux et les périodes clé de prélèvements. Elle est proposée aux membres cotisants à la mutuelle ARSIA+, pour un coût modique au vu de l’ensemble des prestations réalisées.

Pour des raisons climatiques toujours, la probabilité de douve du foie s’annonce élevée elle aussi, en particulier dans les régions inondées en juillet ; les pâtures, mal voire non drainées, présentent en effet de très nombreux gîtes à limnées, propices au développement des larves.

D’après l’Arsia Infos

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