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Plusieurs nouveautés attendues chez Bayer pour la protection des cultures légumières

À l’image de sa plateforme grandes cultures, Bayer Crop-Science installe également une vitrine dédiée aux cultures légumières. La firme y expose ses produits phares mais aussi quelques nouveautés dont la mise sur le marché est attendue dans un futur proche. Ainsi, de nouvelles solutions devraient voir le jour en culture de carottes, choux…

Temps de lecture : 5 min

Née en 2007, la plateforme « légumes » de Bayer est installée à Kruisem, sur le site du PCG (Provinciaal proefcentrum voor de groenteteelt – centre d’essais provincial pour la production maraîchère). Tous les deux ans, en alternance avec les Pays-Bas, elle accueille de nombreux visiteurs, parmi lesquels de plus en plus de Wallons. En la parcourant, Brecht Stock détaille les diverses solutions développées en vue de lutter contre les maladies et insectes les plus importants dans les principales cultures maraîchères. Des stratégies de lutte contre les résistances y sont également présentées.

Vu les conditions météorologiques observées en 2021, la pression en insectes a été relativement faible. A contrario, le temps humide a stimulé le développement d’un certain nombre de maladies. Cela s’est ressenti dans les essais.

Lutter contre l’oïdium et les Pythium en carottes

La visite débute par les essais de protection fongicide en culture de carottes. La firme y teste de nouveaux systèmes de lutte contre l’oïdium, une maladie qui entraîne des baisses de rendement en attaquant le feuillage. « En la matière, nous disposons dans notre gamme des fongicides Nativo (25 % trifloxystrobin et 50 % tébuconazole) et Rudis (480 g/l prothioconazole). Notre objectif est de proposer un troisième produit afin d’éviter l’apparition de résistance », explique Brecht Stock.

Les essais ciblant ce troisième partenaire se sont montrés concluants. En effet, un produit du catalogue Bayer, déjà agréé en culture de haricots, devrait bientôt bénéficier d’une extension d’agréation rendant possible son utilisation en culture de carottes. Outre l’oïdium, il se montre efficace en présence d’alternaria et de sclerotinia.

En carottes toujours, le cavity spot (aussi appelée maladie de la tache) est causé par un complexe de Pythium. « Les agents pathogènes ciblent les semences non enrobées et peuvent entraîner des fontes de semis. À un stade ultérieur de la croissance, les carottes peuvent présenter des lésions, crevasses, fendillements, fourches… » Aucune solution chimique n’est disponible pour lutter contre ce complexe.

Bayer recommande donc d’incorporer Serenade Aso (13,96 g/l Bacillus amyloliquefaciens) à la parcelle lors du dernier travail du sol, avant la préparation des buttes. « Le Bacillus forme un biofilm autour de la racine. Celui-ci agit comme une barrière physique et la protège des Pythium. » Serenade Aso peut aussi être appliqué sur le feuillage afin de le protéger de l’oïdium et de l’alternariose.

Face aux insectes, en choux de Bruxelles

En culture de choux de Bruxelles, l’efficacité et le positionnement d’insecticides existants et nouveaux contre les mouches blanches et les pucerons verts et cendrés ont été mis à l’épreuve. « Ultor (150 g/l spirotetramat) reste une référence en la matière. Toutefois, dès les agréations obtenues, nous commercialiserons deux nouveaux produits à associer pour une protection optimale », détaille M. Stock. La composition d’un de ces deux produits repose sur une matière active utilisée en cultures fruitières mais encore inédite en maraîchage.

En culture de choux de Bruxelles, les deux produits en cours d’agréation permettront de lutter contre les mouches blanches et les pucerons.
En culture de choux de Bruxelles, les deux produits en cours d’agréation permettront de lutter contre les mouches blanches et les pucerons. - J.V.

Les essais montrent également combien le positionnement des traitements est essentiel pour assurer une protection optimale de la culture. De même, assurer une alternance entre Ultor et les produits en cours d’agréation durant la saison donne un meilleur résultat.

Contre le mildiou de l’oignon…

En oignon, le travail demeure important. « Suite à la disparition du mancozèbe, parmi tant d’autres matières actives, de moins en moins de produits sont disponibles sur le marché alors que les maladies fongiques demeurent bien présentes. Le complexe des maladies touchant l’oignon, dont le mildiou est la principale, peut néanmoins être combattu avec Fandango. »

En termes de schéma de traitements, Brecht Stock recommande de travailler préventivement dès le mois de juin. « Notre programme idéal consiste à débuter avec InFinito (62,5 g/l fluopicolide et 625 g/l propamocarbe), en juin. On poursuivra, durant l’été, avec Fandango (100 g/l prothioconazole et 100 g/l fluoxastrobin) à la dose de 1,25 l/ha. Un traitement avant l’implantation des oignons peut également être réalisé préalablement avec Rudis, en vue de cibler les maladies du sol. Toutefois, celles-ci sont encore peu nombreuses en Belgique. »

Bayer travaille par ailleurs à l’élaboration d’un nouveau fongicide dédié aux oignons. Celui-ci devrait être agréé dans les deux ans à venir.

… et du chicon

Enfin, la firme teste différentes stratégies contre le Phytophthora en forçage de chicon. « Afin de maintenir l’état sanitaire des racines, quelques produits sont disponibles sur le marché. Toutefois, ceux-ci ne reposent que sur une seule matière active, ce qui accroît les risques de résistance. De notre côté, nous avons développé Previcur Energy, qui intègre deux matières actives et est également agréé comme moyen de lutte contre Pythium. »

Ledit produit combine le propamocarb (530 g/l) avec le foséthyl (310 g/l). Le premier a une action systémique et est absorbé par les feuilles et les racines, pour être transporté vers les parties aériennes des plantes. Il agit sur les spores de Phytophthora. Le second est un inhibiteur multi-site à action préventive. Il renforce la racine dans son ensemble. Notons que les meilleurs résultats contre le mildiou sont obtenus en associant Previcur Energy avec une référence du marché.

J. Vandegoor

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