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Betteraviers, réveillez-vous!

Entrons en résistance… Comment ? Voici ma proposition.

Temps de lecture : 3 min

Notre quotidien est plus que jamais rempli de doutes, d’incertitudes et en ce qui concerne la betterave, les remises en question sont plus que jamais d’actualité ! En effet, les rendements en légère baisse, nous ramènent à une réalité bien compliquée. Avec des prix aussi faibles, si vous n’atteignez pas l’excellence en rendement notre petit bénéfice se transforme vite en perte sèche. Avec l’augmentation des intrants, l’année prochaine est déjà fortement compromise, si la sucrerie ne remonte pas de façon significative le prix minimum garanti.

Certes, elle nous donne bien quelques arguments pour nous inciter à en remettre dans sa publicité du betteravier du mois de novembre.

Je souhaitais m’y attarder brièvement :

– Un cours du sucre qui se redresse !

Alors prenez vos responsabilités ; croyez-y comme nous devons y croire, ou l’espérer, et remontez le prix minimum garanti.

–  Un contrat flexible réalisé en concertation avec vos représentants.

Depuis cinq ans, la flexibilité rapporte à qui ? Si ce n’est à l’usine qui nous paie à peine plus que le prix de revient.

–  Une culture indispensable à notre rotation et un accès aux pulpes

En effet, la betterave est une bonne tête de rotation mais des alternatives existent parce qu’avant d’être indispensable, une culture doit être source de revenus !

Et que dire des éleveurs qui cultivent la betterave à perte parfois pour avoir de la nourriture pour le bétail…

–  L’Irbab , un institut au service de la filière financé par la filière

Nous n’avons jamais fait autant de rendement que ces dernières années et nos revenus ne cessent de diminuer ! Mais alors à qui profite la recherche ?

Personnellement, ces arguments ne me convainquent pas vraiment…

À peine ai-je fini d’écrire ces lignes que nous arrive une lettre du Père Noël avec comme cadeau une réduction de 80 euros sur les semences à charge de la Raffinerie. Innocent mais pas dupe et cela ne me convainc toujours pas. L’incitation des uns (prix de la semence) est prise sur le dos des éleveurs, encore une fois pris en otages (prix des pulpes). En effet, 16 tonnes de pulpes par ha, c’est 16 x 5 euros = 80 euros.

Doutes et incertitudes également sur le fait de devoir voter pour la deuxième tranche d’investissements pour la SOPABE-T qui va immobiliser notre argent sur du long terme car le délai de sortie va passer à trois ans. De plus, en 2024, il faudra remettre la main au portefeuille tout cela pour une culture qui est de moins en moins rentable ?

Alors pour que les doutes et incertitudes soient également du côté de l’usine et qu’ils aient conscience de nos difficultés, lorsque votre agronome se présentera chez vous pour la commande de semences ; dites-lui que vous êtes incapable de faire votre commande sans avoir des certitudes, des arguments ferme de la part de l’usine.

Laissez-le argumenter, vous inciter à en remettre, peut-être aura-t-il une petite menace ou l’autre à vous suggérer également mais surtout n’hésitez pas à le dénoncer haut et fort via les réseaux sociaux et autres, ce sont des choses que l’on doit dénoncer si c’est avéré !

Mais en tout cas ne rentrez pas votre commande de semences, soyez indisciplinés. Au quotidien, les agronomes seront contraints de remonter l’information à l’usine ! Retardez votre commande ne veut pas dire que vous ne voulez pas mettre de betterave mais bien que vous n’êtes pas satisfaits ; parce que si les usines ont des contraintes et des impératifs, nous avons les nôtres également !

Alors ne cédez pas, c’est une action simple dirigée contre les bons interlocuteurs et non une manifestation de plus qui embête tout le monde.

Tenez bon, le plus longtemps possible. cette grève du zèle aura, j’en suis certain, une résonance forte au sein des services concernés.

Tous ensemble… Merci.

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