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Décès de David Sassoli, un destin européen

L’information n’a étrangement pas fait la Une de la presse européenne. Et pourtant, le président du parlement européen depuis 2019, dont nous avons appris le décès le 11 janvier dernier, était un journaliste de premier plan dans son pays avant d’épouser un destin étoilé.

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Né le 30 mai 1956 à Florence, David Sassoli avait choisi le journalisme après des études en science politique. Il a commencé à collaborer avec de petits journaux et des agences de presse puis, en 1992, avant d’intégrer la RAI, la grande chaîne publique de radio-télévision, dont il est devenu un des présentateurs vedette.

Le coup de foudre pour la politique s’est produit en 2009 quand l’ancien maire de Rome de gauche, Walter Veltroni, organise la fusion de deux grands partis de gauche et de centre gauche, un projet auquel David Sassoli se rallie, et qui donne naissance au Parti Démocrate. Candidat aux élections européennes, il est élu sur une liste de ce parti avec plus de 400.000 voix, un succès qui l’éloigne définitivement des écrans et qui lance sa carrière politique au sein du parlement.

Un mandat contrarié par la crise sanitaire

Député européen depuis 2009 sans discontinuer, David Sassoli avait été élu président du parlement européen en juillet 2019 à la faveur de tractations entre les grandes forces politiques européennes pour les principaux postes à responsabilité de l’UE. La droite, qui avait obtenu la présidence de la commission avec Ursula von der Leyen, et les libéraux-centristes, représentés au conseil par Charles Michel, avaient également voté pour lui.

Mais son mandat, dans lequel il s’est beaucoup impliqué, a été rapidement mis à mal par la crise sanitaire, qui a obligé le Parlement européen à travailler à distance. Par solidarité en pleine pandémie, David Sassoli avait marqué les esprits en mettant à disposition les locaux désertés du parlement, tant à Strasbourg qu’à Bruxelles pour la préparation de repas pour les personnes dans le besoin, l’installation d’un centre de dépistage ou pour servir de refuge à des femmes isolées.

« Notre Union perd un Européen passionné, un démocrate sincère et un homme bienveillant » a immédiatement réagi M. ursula Von der Leyen, ajoutant que « David Sassoli était un homme animé d’une foi profonde et de fortes convictions. Chacun appréciait son sourire et sa gentillesse, il savait cependant comment se battre pour ce en quoi il croyait. En 1989, il était à Berlin, parmi les jeunes Européens quand le mur est tombé. Et depuis, il s’est toujours tenu du côté de la démocratie et d’une Europe unie. En plus d’une décennie de service au Parlement européen, il a constamment défendu notre Union et ses valeurs. Mais il pensait aussi que l’Europe devait aller plus loin. Il voulait que l’Europe soit plus unie, plus proche de ses citoyens, plus fidèle à nos valeurs. Tel est son héritage ».

« Sa gentillesse était une inspiration pour tous », a abondé Frans Timmermans, vice-président de la commission.

Son mandat se terminait ce mois-ci, à la moitié de la législature quinquennale.

Marie-France Vienne

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