Accueil Animaux

En Europe, l’offre en jeunes bovins vient clairement à manquer!

En Europe, l’offre de JB est de plus de plus limitée alors que la demande reste vive à l’approche des fêtes de fin d’année. Les prix ont atteint des niveaux jamais vus et continuent de grimper.

Temps de lecture : 5 min

En Allemagne, les cours des jeunes bovins n’en finissent pas de grimper. Les experts allemands prévoient que la tendance restera positive jusqu’à Noël, malgré les incertitudes que fait peser la situation sanitaire. La demande en pièces nobles de jeunes bovins est en effet très forte à cette période de l’année. En semaine 47, le JB U atteignait ainsi 4,69 €/kg de carcasse et le JB R 4,61 €/kg (+28 % par rapport à 2020 et +25 % vis-à-vis de 2019 pour ces 2 conformations). Signe d’un manque criant de marchandise, la cotation du JB O a augmenté encore plus fortement, à 4,33 €/kg (+32 % par rapport à 2020 et +29 % vis-à-vis de 2019).

L’offre abattue est en effet très inférieure à celle des années précédentes. Sur les 5 dernières semaines disponibles (s.43 à 47), les abattages de jeunes bovins étaient en fort retrait (-5 % et -12 %).

Sur les huit premiers mois de 2021, les importations allemandes de viande bovine n’ont totalisé que 263.000 téc (-7 % par rapport à 2020 et -13 % vis-à-vis de 2019). La fermeture des restaurants jusqu’à la fin mai a conduit à une renationalisation du marché. Puis à partir de l’été, le marché européen asséché et les opérateurs argentins restreints dans leurs volumes d’export ne sont pas parvenus à répondre à la forte demande allemande. Seules 33.000 téc ont été importées en août (-10 % par rapport à 2020 et -8 % vis-à-vis de 2019)

Italie : toujours en hausse

En Italie, la faible concurrence à l’import et la demande active des distributeurs pour préparer les fêtes continuent de tirer les prix à la hausse. En semaine 48, la cotation du Charolais « extra » à Modène a atteint 3,04 €/kg vif et celle du Charolais « prima qualità » 2,93 €/kg vif. Ces deux nouvelles cotations de la bourse de Modène ne permettent pas de comparaison pluriannuelle, mais illustrent la forte hausse des cours depuis leur création en mai 2021 : elles ont gagné respectivement 49 centimes/kg vif et 52 centimes/kg vif en 6 mois. Sur la bourse de Padoue, la cotation des mâles charolais a atteint 2,88 €/kg vif en semaine 48 (+19 % par rapport à 2020 et +10 % vis-à-vis de 2019).

Les mâles limousins ne sont pas en reste. La cotation du mâle limousin extra 600-650 kg à Modène a atteint 3,12 €/kg vif en semaine 48 (+23 % par rapport à 2020 et +10 % vis-à-vis de 2019).

Sur les 9 premiers mois de 2021, 639.000 jeunes bovins mâles ont été abattus en Italie (+6 % et +3 %) ainsi que 433.000 femelles (= par rapport à 2020 et +6 % vis-à-vis de 2019). Au total, 1,072 million de jeunes bovins des deux sexes ont été abattus (+3 % et +4 %). Sur le seul 3e trimestre, la hausse par rapport à 2020 a été de +6 % pour les mâles et +5 % pour les femelles. Ces disponibilités nationales supérieures restent très loin de satisfaire la demande nationale.

Le marché est resté fluide grâce à une moindre pression à l’import. Sur les 8 premiers mois de l’année, les importations italiennes de viande bovine réfrigérées sont en effet restées à un niveau historiquement bas, à 202.000 téc (-4 % par rapport à 2020 et -12 % vis-à-vis de 2019). La baisse a été très marquée en provenance de Pologne qui n’a fourni que 45.000 téc (-7 % et -13 %), mais aussi d’Irlande (16.000 téc, soit -10 % et -19 %) et de France (39.000 téc, soit -5 % et -8 %). L’Espagne a en revanche poursuivi son développement en expédiant 22.000 téc (+20 % et +48 %), grâce à une production en hausse et à des prix qui sont restés très compétitifs jusqu’à la fin août.

Pologne : le JB O à 4,18 €/kg

En Pologne, le JB O a atteint 4,18 €/kg de carcasse en semaine 47 (+42 % par rapport à 2020 et 2019 ; +29 % vis-à-vis de 2018) et le JB R 4,31 €/kg (+41 % et +43 %).

La baisse de l’offre dans le pays a contraint les abatteurs à concéder ces fortes revalorisations. Il semblerait qu’ils n’aient pas eu de mal à répercuter ces hausses auprès de leurs clients étant donné la très forte demande en Europe. Les prix des quartiers ont poursuivi leur envolée en novembre. En semaine 47, le prix moyen d’un quartier arrière de JB sortie abattoir s’établissait à 5,13 €/kgéc (+42 % par rapport à 2020 et +39 % vis-à-vis de 2019) d’après les données du ministère de l’Agriculture polonais. Celui d’un quartier avant atteignait 3,37 €/kgéc (+37 % et +28 %).

Face à la demande accrue en viande bovine polonaise, la production plafonne. Sur les 9 premiers mois de l’année, les abattages de mâles non castrés ont totalisé 243.000 téc (-6 % et -1 %).

Espagne : les prix profitent du contexte européen

En Espagne, la cotation du JB U a poursuivi son redressement pour atteindre 4,41 €/kg de carcasse en semaine 47 (+27 % par rapport à 2020 et +19 % vis-à-vis de 2019). Même constat pour le JB R qui s’est établi à 4,18 €/kg (+24 % et +20 %). Le décrochage en semaine 46 pourrait être dû à l’annonce d’une grève des salariés de l’industrie de la viande. Cette grève a finalement été annulée après de longues négociations, grâce à l’accord trouvé entre syndicats et employeurs pour établir une nouvelle convention.

L’Espagne est le seul État membre à avoir enregistré une hausse significative de sa production de viande bovine sur les 9 premiers mois de l’année, avec 531.000 téc abattues (+6 % et +3 %), une production plus abondante qui a pesé sur les prix jusqu’à l’été. Il semble que les abatteurs soient à présent en manque de marchandise et que, comme ailleurs en Europe, les sorties de jeunes bovins soient anticipées. La hausse de cours n’est donc pas seulement une conséquence de la forte hausse des coûts de production, mais bien également une réponse à une situation de marché qui se tend là comme ailleurs.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

A lire aussi en Animaux

L’abattage de porcs chute en Belgique, tandis que les bovins se maintiennent

Animaux En 2023, les abattoirs belges n’ont pas pu maintenir leur production au niveau de l’année précédente. C’est surtout la branche porcine qui a souffert, alors que du côté des viandes bovines la situation se stabilise. On fait le point après des années difficiles dues à la crise Covid-19 et la baisse de la demande étrangère (chinoise, notamment).
Voir plus d'articles