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Au potager, prévenir vaut mieux que guérir!

Pour être en pleine forme, nous devons rester actifs, bouger, nous aérer pour bien respirer, profiter de la lumière du jour et du soleil sans abuser, bien nous alimenter, avoir une bonne hygiène. Il en est de même pour les légumes du potager ! Déclinons ces principes simples de bon sens à leur niveau !

Temps de lecture : 5 min

En appliquant ces quelques principes, nous garderons des légumes sains et un potager exempt, ou presque, de maladie.

Rester actifs

Quand les conditions de sol et météorologique sont propices à une croissance active de la culture, les risques de maladies dites de faiblesse diminuent sensiblement.

Ce sera notamment le cas pour des champignons décomposeurs du sol. Si les plantes ne poussent pas bien parce qu’il fait trop froid, que le sol est gorgé d’eau ou compact, elles seront plus vite malades. Ce sera également le cas pour les carences minérales car les racines qui poussent peu explorent mal le sol.

Bouger

C’est le principe de la rotation. Nous semons les carottes en un endroit qui n’a pas été cultivé avec des carottes ou des légumes de la même famille depuis plusieurs années. C’est une manière simple et efficace de limiter les risques de transmissions de maladies par le sol.

Pour que l’efficacité de ce principe des rotations soit bonne, nous essayons d’avoir la rotation la plus longue possible : 6 ou 7 ans, c’est parfait ; 4 ans, c’est déjà bien.

Cela ne signifie pas que cultiver des salades au même endroit qu’il y a deux ans conduira inévitablement à un échec. Mais les risques sont plus élevés au point que c’est déconseillé. C’est vrai pour des maladies transmises par le sol et aussi pour des ravageurs qui y vivent.

S’aérer

Quand les plantes sont bien aérées, elles sèchent beaucoup plus vite de la rosée du matin ou après une pluie. Le feuillage reste humide moins longtemps. Or, plusieurs maladies foliaires redoutables sont favorisées par de longues périodes d’humidité ou d’humectation du feuillage. Favoriser une bonne aération des plantes est donc « tout bénéfice » pour prévenir ou diminuer l’importance de plusieurs maladies foliaires importantes.

Les distances de plantations recommandées dans les revues de jardinage sont des données de références. Dans les jardins mal aérés, ceux dont la configuration des lieux entraîne un séchage de la rosée que tardivement dans la matinée, plantons à des écartements un peu supérieurs.

Avec la même logique, le jardinier arrosera en évitant de mouiller le feuillage. S’il ne sait pas faire autrement que de mouiller les plantes, il arrosera durant la période naturellement humide, pendant la rosée par exemple. Ainsi, il n’allonge pas la longueur de la période d’humidité du feuillage.

Le choix variétal et une très bonne aération des plantes sont des méthodes préventives qui permettent de retarder significativement l'extension  de la maladie.
Le choix variétal et une très bonne aération des plantes sont des méthodes préventives qui permettent de retarder significativement l'extension de la maladie.

Profiter de la lumière et du soleil

Certaines espèces de légumes sont plus sensibles que d’autres au manque ou à l’excès de lumière.

Un excès de lumière peut aller en parallèle avec un excès de température, et inversement. En pratique, cela se concrétise de différentes manières. Pour certaines espèces, cela peut être une sensibilité accrue à la montaison à graines. Pour d’autres, cela peut être une pommaison incomplète (salades, choux). Mais en dehors de situations particulières (beaucoup de clarté pour une variété adaptée à l’automne ou au début du printemps ou l’inverse en été), les plantes se développent mieux quand la luminosité est bien répartie sur la journée.

L’ombrage fort de longues heures de la journée à cause d’un arbre ou d’un bâtiment, par exemple, aura tendance à faire filer les plantes et à les rendre plus sensibles à des désordres de croissance.

Bien s’alimenter

Disposer dans le sol des éléments minéraux en quantités équilibrées est un des fondements d’une bonne santé du végétal.

Cela ne doit pas être fait chaque année, mais une analyse de terre réalisée dans un laboratoire spécialisé permet de connaître la situation actuelle et surtout de recevoir des conseils adaptés. Le site www.requasud.be/fr nous donne les adresses des laboratoires provinciaux spécialisés dans les analyses de sol.

Avoir une bonne hygiène

Pour le potager, une bonne hygiène signifie plusieurs actions.

Le jardinier surveille bien ses cultures pour détecter rapidement d’éventuels problèmes.

Les déchets de cultures sont compostés avec efficacité, c’est-à-dire avec une montée franche de la température grâce aux opérations de compostage (voir Le Sillon Belge du 9 décembre dernier).

Les déchets de plantes porteurs de maladies subiront le même sort avec une rigueur absolue. À défaut, ils seront écartés du potager.

Pour les cultures sensibles à des maladies transmises par le vent, nous semons ou plantons les différents lots en commençant par les plus précoces du côté où les vents dominants s’évacuent et en allant vers le sens de l’arrivée des vents dominants. En pratique, en Wallonie, les vents dominants viennent du sud-sud-ouest. Si nous plantons quatre variétés de pommes de terre dans le potager, nous installons la plus précoce, celle qui risque d’être la première à porter le mildiou, du côté nord-nord-est. Ainsi, les spores de mildiou produites sur la variété hâtive ne seront pas emmenées directement chez les variétés voisines, le vent se dirigeant dans l’autre sens.

Mais plus encore

Nous pouvons agir encore plus en prévention de maladies. Nous pouvons choisir les variétés les plus résistantes ou du moins les moins sensibles aux maladies principales de chez nous. Les catalogues des semenciers sont des références. Les pages de Le Sillon Belge ou d’autres revues spécialisées aussi.

Quand le jardinier constate que les méthodes préventives montrent leurs limites, quand il estime que le recours à des produits devient nécessaire, il devra suivre les recommandations reprises sur les emballages. Si un produit est destiné à être appliqué sur l’ensemble du feuillage, il devra préparer les bouillies avec soin, vérifier les calculs avec attention. Il devra se rappeler que 1 are équivaut à 100 m². Les bouillies sont bien mélangées dans la cuve du pulvérisateur et mélangées régulièrement pour éviter les dépôts. Elles seront appliquées sur toutes les feuilles de toutes les plantes concernées. Et rien que là !

F.

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