Accueil Animaux

Viande bovine (femelle) en Europe: la raréfaction de l’offre soutient les cours

Après des réformes un peu plus abondantes à la fin de l’automne, l’offre en vaches est à nouveau modérée. Les cours des réformes sont de nouveau orientées à la hausse.

Temps de lecture : 4 min

En Allemagne, les disponibilités sont restées limitées fin 2021. Sur les quatre dernières semaines de l’année (s.49 à 52) les abattages de gros bovins étaient très inférieurs aux années précédentes (-19% par rapport à 2020 et -15% vis-à vis de 2019). C’était notamment le cas pour les réformes (-17% et -15%).

Courant novembre la demande en viande de vache des opérateurs allemands avait diminué avant la préparation des fêtes de fin d’année. Cette évolution habituelle à cette période avait fait pression sur les cotations des vaches.

Mais, dès la mi-décembre, la demande est repartie à la hausse et les cours des réformes ont rebondi. En semaine 1, la vache O cotait 3,56 €/kg de carcasse (+35% par rapport à 2020 et +33% vis-à-vis de 2019). C’est 3 centimes de moins (-1%) que lors du pic de mi-novembre 2021, mais 19 centimes de plus (+6%) qu’au relatif creux de la semaine 50. Début janvier, la demande s’est encore intensifiée conformément à l’évolution saisonnière des habitudes d’achat. Avec une offre qui devrait restée limitée, les prix devraient être soutenus dans les prochaines semaines.

Sur les 10 premiers mois de 2020, les achats des ménages de viande bovine au détail avaient bien résisté, en volume (+0,6% par rapport à 2020) comme en valeur (+2,4%), contrastant avec toutes les autres viandes dont les volumes d’achat se réduisaient, et notamment le porc malgré une inflation nulle de son prix.

La production allemande pourrait connaître un nouveau recul en 2022. L’enquête cheptel de novembre 2021 pointait à nouveau le recul des effectifs totaux de bovins (-2% /2020 à 11,04 millions de têtes). Cette décapitalisation touche toutes les catégories de bovins : mâles de 1 à 2 ans (-3% à 0,81 million de têtes), génisses de plus d’un an (-4% à 2,34 millions de têtes), vaches laitières (-2% à 3,83 millions de têtes) et vaches allaitantes (-2% à 0,61 million de têtes).

Les cours des réformes soutenus en Pologne

Après une accalmie saisonnière de courte durée en fin d’année, la demande en viande de réforme pour les secteurs de la transformation et de la restauration (notamment rapide) est repartie à la hausse dès la mi-décembre. Ainsi, les opérateurs recherchent à nouveau des réformes à abattre. En semaine 52, le cours de la vache O polonaise atteignait 3,56 €/kg de carcasse (+48% par rapport à 2020 ; +40% vis-à-vis de 2019). C’est 17 centimes (-5%) de moins qu’au moment du pic de la semaine 49, mais 6 centimes de plus (+2%) qu’en semaine 51.

La demande des abatteurs soutient les cours en Irlande

En Irlande, l’offre en femelles de réforme avait été plus étoffée en novembre, période habituelle de sortie de pâturage, avant de se réduire à nouveau. Sur les 5 dernières semaines de 2021, les effectifs de vaches abattues dans les abattoirs agréés pour l’export sont revenus à l’étiage, même s’ils restaient supérieurs à la fin 2020 où ils avaient littéralement plongé (+10% par rapport à 2020).

Avec une demande plus soutenue, le cours de la vache O est de nouveau orienté à la hausse. En semaine 52, il atteignait 3,54 €/kg de carcasse (+20% par rapport à 2020 et +34% vis-à-vis de 2019), soit +8 centimes en un mois (+2%). D’après Bord Bia, les prix payés par les abattoirs irlandais devraient rester soutenus ces prochaines semaines.

Le commerce extérieur irlandais de viande bovine a poursuivi son redressement partiel en octobre dernier. Sur 10 mois, les exportations irlandaises de viande bovine réfrigérée et congelée ont atteint 385.000 téc (+2% par rapport à 2020 mais -3% vis-à-vis de 2019). Les exportations vers les pays tiers ont reculé au profit des envois vers l’UE. Enfin, les exportations de viandes transformées restaient cependant limitées à 35.000 téc (-37% par rapport à 2020 et -35% vis-à-vis de 2019).

Affectées par le Brexit, les exportations irlandaises de viande bovine vers le Royaume-Uni se sont érodées depuis 2019. Mais les envois irlandais pourraient rebondir : les flux commençaient d’ailleurs à se redresser fin 2021. Ainsi, ASDA, une des plus grandes chaînes britanniques de supermarchés, vient d’annoncer qu’elle allait de nouveau recourir à la viande bovine irlandaise, provoquant les protestations du côté des éleveurs britanniques. ASDA avait annoncé son intention de renoncer à distribuer de la viande bovine importée en octobre 2020…

Les cotations des réformes rebondissent au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, le rythme de recul des abattages de réformes s’est amplifié entre les semaines 49 et 52 (-11% par rapport à 2020 et -14% vis-à-vis de 2019). L’offre de femelles en ferme est faible alors que la demande des opérateurs a été robuste malgré une activité de transformation encore plutôt limitée.

En fin d’année, les cotations des animaux jeunes (« prime cattle ») ont été légèrement affectées par des difficultés rencontrées par les abattoirs : absences du personnel liées au Covid-19 et demande plus mitigée, suite à des fermetures de restaurants. Cependant, les cours sont repartis à la hausse. En semaine 52, la cotation de la génisse R3 atteignait 4,15 £/kg de carcasse (+10% par rapport à 2020 et +22% vis-à-vis de 2019) et celle du bœuf R3 4,16 £/kgéc (+11% par rapport à 2020 et +22% vis-à-vis de 2019), soit 4,98 €/kg de carcasse.

Après une baisse saisonnière et les perturbations de fin d’année, les cotations des réformes sont reparties à la hausse. En semaine 52, le cours de la vache O atteignait 2,84 £/kg de carcasse (+15% par rapport à 2020 et +22% vis-à-vis de 2019), soit 3,40 €/kg.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

A lire aussi en Animaux

Voir plus d'articles