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Quand puis-je détruire une prairie permanente?

La destruction des prairies permanentes est soumise au respect du Programme de Gestion Durable de l’Azote (PGDA). La réglementation fixe la période durant laquelle le retournement est autorisé et encadre également certaines pratiques au cours des campagnes suivantes pour protéger la qualité de l’eau. D’un point de vue agronomique, l’enjeu consiste à capter et à valoriser pour la production agricole, l’azote efficace relargué en grande quantité après la destruction.

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Le processus de minéralisation débute dès le retournement de la prairie. La quantité globale d’azote libéré la première année peut atteindre 400 kg N/ha. Le PGDA encadre les pratiques de destruction des prairies permanentes dans le but de réduire le risque de lessivage. Un choix de succession culturale judicieux peut permettre, au-delà du PGDA, d’optimiser la valorisation de cet azote au sein de l’exploitation.

Date limite : le 31 mai

Afin de maximiser le potentiel d’absorption de l’azote libéré dans le sol par la culture qui succédera à la prairie, la période d’autorisation de destruction s’étend du 1er février au 31 mai. La destruction peut être réalisée par voie mécanique (labour, déchaumage) ou chimique.

Une succession culturale soumise à certaines règles

Le choix de la culture succédant à la prairie et les pratiques de fertilisation doivent répondre aux exigences suivantes :

– l’épandage d’azote organique est interdit durant les deux années qui suivent la destruction ;

– l’épandage d’azote minéral est interdit pendant la première année qui suit la destruction ;

– l’implantation de légumes ou de légumineuses (sauf en cas de couvert prairial) est interdite durant les deux années qui suivent la destruction.

Par exemple, la destruction d’une prairie en 2022 aurait, comme conséquence, l’interdiction de tout apport de fertilisant en 2022 (année de destruction). L’agriculteur peut revenir avec des engrais minéraux en 2023 (dès l’ouverture de la période d’épandage) et des matières organiques en 2024. Une activité de maraîchage ne pourra, quant à elle, démarrer qu’en 2024 également.

Optimisation de la valorisation de l’azote

Pour pouvoir tirer le meilleur profit d’une telle quantité d’azote, il faut choisir une culture productive et caractérisée par une longue période d’absorption.

Le choix le plus pertinent se porte sur le semis d’une nouvelle prairie sous couvert d’une plante abri à croissance rapide (céréale, pois fourrager ou protéagineux ou encore un mélange de ces deux espèces) pour permettre une production fourragère importante en première coupe (7 à 10 t MS/ha). L’implantation de betteraves fourragères ou d’une céréale de printemps suivie d’une Cipan constitue d’autres alternatives pertinentes.

Si le choix se porte sur le maïs, il est recommandé de choisir une espèce précoce pour s’assurer que la culture parvienne à maturité. En cas de deux campagnes successives, le choix d’une variété précoce permet également d’implanter une interculture (seigle ou triticale).

Interdiction en Natura 2000

Le retournement d’une prairie permanente est strictement interdit au sein des 240 sites Natura 2000 de Wallonie.

Maintien des prairies permanentes

Avec la PAC actuelle et le principe de verdissement en particulier, l’Europe impose aux États Membres le maintien de leurs superficies de prairies permanentes. En Wallonie, la surface totale actuelle en prairies permanentes est stable. Si cette situation venait à changer, l’obligation individuelle de rétablir des prairies au niveau de l’exploitation entrerait en application.

Plus d’infos : 081/72.89.92. – info@protecteau.be ou encore https ://protecteau.be/fr/contact.

D’après Protect’eau

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