Les prix des jeunes bovins ont repris leur hausse en Europe

L’année 2022 commence avec un manque d’offre et les prix restent orientés à la hausse.
L’année 2022 commence avec un manque d’offre et les prix restent orientés à la hausse.

En Italie, l’offre en ferme comme importée reste limitée. Les cours des jeunes bovins finis poursuivaient donc leur hausse début février, allant à l’encontre de la baisse saisonnière habituelle. La cotation du JB mâle charolais sur la bourse de Padoue a encore gagné +9 centimes en 4 semaines pour atteindre 3,02 €/kg vif en 2e semaine de février (+24 % par rapport à 2021 et +15 % vis-à-vis de 2020). Celle du mâle limousin a gagné +6 centimes à 3,14 €/kg vif (+13 % par rapport à 2021 et +12 % vis-à-vis de 2020).

Les femelles ne sont pas en reste. Leurs prix progressent fortement depuis l’automne dernier, alors qu’ils sont d’habitude beaucoup plus stables que ceux des mâles. Sur la bourse de Modène, la femelle charolaise a gagné +11 centimes en 4 semaines pour atteindre 3,06 €/kg (soit +13 % et +18 %). La femelle limousine a gagné +10 centimes sur la même période à 3,25 €/kg (soit +11 % et +12 %).

Allemagne : le JB U à 5,05 € et le JB R à 5,01 €

En Allemagne, la faiblesse de l’offre continue de faire grimper les prix après une pause en décembre. La cotation du JB U a atteint les 5,05 €/kg de carcasse en semaine 6 (+27 % par rapport à 2021 et +37 % vis-à-vis de 2020), celle du JB R 5,01 €/kg (soit +27 % et +38 %) et celle du JB O 4,67 €/kg (soit +33 % et +41 %).

D’après l’indicateur hebdomadaire d’abattages, le nombre de taurillons abattus sur les 6 premières semaines de l’année était en très fort recul par rapport aux années précédentes : -9 % par rapport à 2021 et -13 % vis-à-vis de 2020.

Rappelons que l’enquête cheptel de novembre parue fin décembre enregistrait une baisse de -2,7 % du nombre de bovins mâles de 1 à 2 ans par rapport à fin 2020, soit -22.000 têtes. La petite hausse des effectifs de 8-12 mois (+5.000 têtes ou +1,3 %), sans doute liée à la hausse des prix des JB finis à partir du printemps, ne compensera pas la baisse des plus âgés.

Pologne : le JB O à 4,30 €/kg

En Pologne, le JB O oscille autour de 4,30 €/kg depuis le début de l’année (+36 % par rapport à 2021 et +44 % vis-à-vis de 2020) et le JB R autour de 4,50 €/kg (soit +36 % et +46 %). Le très faible écart de prix entre le JB R et le JB O s’explique sans doute par le fait que le R est très minoritaire en Pologne.

La production polonaise de viande bovine aurait reculé en 2021 pour la 3e année consécutive (-2 % par rapport à 2020, à 547.000 téc). Les exportations, qui comptent pour 85 % de la production, auraient reculé dans les mêmes proportions à 466.000 téc.

D’après les chiffres provisoires de l’enquête cheptel de décembre, le nombre de bovins mâles de 1 à 2 ans dans les fermes polonaises était en hausse de +6 % par rapport à 2020 à 928.000 têtes, ce qui devrait aboutir à un rebond de la production de taurillons en 2022. Cependant, le nombre de vaches laitières était en recul de -4 % à 2,035 millions de têtes, de même que celui de vaches allaitantes (-4 % à 253.000 têtes après 14 années de hausse ininterrompue).

Espagne : les prix profitent de la demande export

En Espagne, la cotation du JB U a atteint 4,52 €/kg de carcasse en semaine 5 (+23 % par rapport à 2021 et +19 % vis-à-vis de 2020) et celle du JB R 4,46 €/kg (soit +26 % et +23 %). Ces hausses de prix sont indispensables pour couvrir les coûts d’alimentation qui augmentent encore dans élevages.

C’est avant tout l’export de JB finis qui soutient les cours. Des bateaux partiront d’ici la fin février depuis le port de Carthagène, en direction de la Libye, de l’Égypte et de l’Arabie Saoudite. Le mois de mars restera propice à l’export de bovins vivants, le ramadan débutant le 2 avril.

À l’inverse, la consommation nationale de viande bovine est limitée par la baisse du pouvoir d’achat des Espagnols confrontés à une forte inflation. La hausse de l’indice des prix à la consommation a atteint +6,6 % en décembre 2021 par rapport à 2020 – un record depuis 29 ans – et +6,2 % en janvier 2022 par rapport à 2021. D’après la Banque d’Espagne, l’inflation espagnole devrait atteindre +3,7 % en moyenne en 2022 après un +3,1 % en 2021.

Les industriels de la viande craignent d’être moins compétitifs que par le passé vers les pays de l’UE en raison de plusieurs hausses consécutives du salaire minimum interprofessionnel (SMI). Ces hausses, les plus importantes depuis des décennies, sont destinées à hisser le salaire minimum espagnol – jusqu’alors très faible – au niveau de celui de ses voisins européens. Par ailleurs, la hausse des prix des aliments du bétail affecte particulièrement les systèmes d’engraissement espagnols, principalement basés sur des rations sèches.

D’après Tendances Lait et Viande (Idele)

Le direct

Le direct