Le semis, une étape capitale pour réussir la culture de maïs

Vérifier l’état du semoir ainsi que ses réglages est essentiel pour éviter les manques  ou, comme dans le cas présent, les semis multiples.
Vérifier l’état du semoir ainsi que ses réglages est essentiel pour éviter les manques ou, comme dans le cas présent, les semis multiples. - J.V.

Avant de démarrer la campagne, il est capital d’avoir un semoir en bon état. C’est la première clé de la réussite.

Avec ou sans labour, la préparation du sol doit permettre d’obtenir un lit de semence présentant suffisamment de terre fine pour un bon contact sol-graine, quelques mottes en surfaces et un bon rappuyage pour assurer une continuité sur tous les horizons (voir figure).

Viser 4 à 5 cm de profondeur

À partir d’une température de 10ºC mesurée dans le sol, les conditions deviennent favorables à la germination puis à la croissance du maïs. Mais il faut attendre que le sol soit bien ressuyé pour intervenir.

Le choix d’une variété à bonne vigueur au départ et un engrais starter, localisé sur le rang, favoriseront le démarrage de la culture. C’est d’autant plus important pour les semis précoces et quand les conditions sont moins favorables. En présence de fusarium, pythium ou rhizoctone, le traitement de semences permet de sécuriser le peuplement (voir encadré).

En début de chantier, et à chaque fois que les conditions changent, il est recommandé de contrôler la qualité du semis et les réglages du semoir. Ainsi, on vérifie la distribution et le nombre de grains présents sur le disque (une graine par trou) et, au besoin, on modifie l’agressivité du sélecteur (contrôle à chaque changement de semences).

On visera un semis à 4-5 cm de profondeur. Trop superficiel, on peut craindre les dégâts d’oiseaux ou le manque d’humidité autour de la graine. Trop profond, la durée de levée sera plus longue et la graine plus exposée aux ravageurs. Un bon réglage des chasse-mottes ou chasse-débris permettra de dégager la ligne de semis et facilitera la levée. Le sillon devra être bien refermé et rappuyé par les roues du bloc-tasseur pour assurer un bon contact sol-graine.

Prendre le temps de descendre du tracteur

À partir de la densité souhaitée, et après avoir choisi le bon réglage, on contrôlera la densité réellement semée en comptant le nombre de grains sur plusieurs mètres linéaires (voir tableau).

En début de chantier, il faut aussi vérifier le fonctionnement du micro-granulateur et du fertiliseur. On regarde notamment si l’engrais est correctement distribué sur le rang ainsi que sa profondeur d’enfouissement.

La vitesse de travail, autour de 5 à 7 km/h, devra être ajustée aux conditions de semis (présence de mottes ou débris, état de nivellement…). Des semoirs spécifiques autorisent des vitesses plus élevées, jusqu’à 10 à 15 km/h.

Vers le stade 8 feuilles, lorsque le maïs devient moins sensible aux ravageurs de début de cycle, on pourra juger de la réussite de l’implantation. Le comptage du nombre de plantes présentes, saines et aptes à produire un épi, donnera une première estimation du potentiel.

D’après Arvalis

Protéger les semences et plantules

En matière de traitement de semences, le nombre de substances agréées tend à reculer. Seuls Redigo M (20 g/l métalaxyl + 100 g/l prothioconazole), efficace contre fusarium et pythium, et Vibrance (500 g/l sedaxane), efficace contre le rhizoctone, sont encore autorisés par les autorités compétentes.

Face aux oiseaux

S’y ajoute le Korit 420 FS (420 g/l zirame), seul répulsif agréé contre les oiseaux. « Les semences traitées doivent être manipulées avec la plus grande prudence », alerte Guy Foucart, du Centre indépendant de promotion fourragère (Cipf). Le produit est, en effet, mortel par inhalation et peut notamment provoquer des allergies cutanées et irriter les voies respiratoires. « Le port d’un masque et de gants est vivement recommandé ! » Le Cipf s’attelle, par ailleurs, à trouver et tester des alternatives au Korit 420 FS dont l’avenir est incertain.

Diverses pratiques culturales permettent également de s’affranchir des oiseaux. En premier lieu, le Cipf conseille d’éviter tant que possible les semis décalés ainsi que les sols soufflés. De même, il convient de rappuyer correctement la ligne de semis et de travailler suffisamment profond (placement de la graine à 4 ou 5 cm sous la surface). Enfin, rouler les parcelles permet de rendre les lignes de semis moins visibles des nuisibles.

J.V.

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