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Une belle plante… à surveiller!

Depuis peu, les prairies wallonnes se colorent de bleu, mauve, rouge, jaune pour le plus grand bonheur de nos yeux et… aussi des insectes butineurs… Or, parmi cette variété floristique, il est une plante qui nécessite la plus grande attention surtout si l’herbe de votre prairie est destinée au bétail : le séneçon de Jacob. En effet, cette plante se propage de plus en plus, notamment dans les prairies fauchées tardivement.

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Le séneçon de Jacob est une plante aux fleurs jaunes, indigène et toxique. Sa hauteur varie entre 40 et 130 cm. Elle fleurit de mai à octobre, toutefois, plusieurs floraisons sont possibles sur une même saison. La première année, ses feuilles se présentent en rosette, la seconde, une tige et des fleurs se forment. Ses feuilles sont dépourvues de poils. Les graines se dispersent par le vent et leur nombre peut atteindre 100.000 par individu et par an.

Utile mais toxique

Très utile, le séneçon de Jacob nourrit 35 espèces d’insectes butineurs. Cependant, il peut présenter un danger pour les chevaux, plus sensibles, et dans une moindre mesure pour les bovins, s’ils l’ingèrent en quantité importante, en occasionnant des lésions au niveau du foie.

Ce sont les fleurs qui sont les plus toxiques. Au pâturage, l’animal évite la plante à cause de son amertume. Mais quand le séneçon est au 1er stade et que ses feuilles se présentent en forme de rosette et donc mélangées avec celles d’autres espèces, il peut en ingérer accidentellement. Dans le foin, il n’est plus possible pour l’animal de trier la plante qui a perdu son amertume et le risque d’ingestion est donc plus grand.

Les toxines absorbées s’accumulent dans le foie et ne se dégradent pas. Chaque ingestion provoque des lésions irréversibles au niveau du foie, qui peuvent entrainer des baisses de production dans un premier temps. Les symptômes, difficiles à incriminer au séneçon de Jacob, ne sont visibles que plusieurs mois voire des années après la première consommation.

Une lutte efficace

Un premier conseil pour les éleveurs : éviter le surpâturage. Étant donné que l’animal délaisse spontanément la plante à cause de son amertume, le risque qu’il l’ingère grandit lorsque le fourrage vient à manquer.

Il existe plusieurs moyens de lutte : mécaniquement, chimiquement ou biologiquement. Mais avant de choisir celui qui convient le mieux à la parcelle, il est nécessaire de vérifier si la parcelle est soumise à un cahier de charges (par exemple en Natura 2000 ou en MAEC), d’identifier de manière certaine la plante et de mesurer son niveau d’infestation à l’échelle de la parcelle. La lutte mécanique la plus efficace consiste à arracher la plante peu avant la floraison (à partir du mois de mai) et au plus tard avant la fructification, en évacuant les plantes de la parcelle.

Pour la préservation de la biodiversité, il est primordial de ne pas confondre le séneçon de Jacob et d’autres fleurs jaunes, comme le séneçon des marais, des saussaies et le séneçon aquatique, toutes 3 des espèces protégées. Pour ce faire, Natagriwal a édité une brochure richement illustrée. Des conseils pour prévenir ou intervenir si le séneçon de Jacob devait être présent en grand nombre sur la parcelle y sont également prodigués. La brochure est téléchargeable sur le site de Natagriwal – Onglet MAEC – Rubrique Espace documentaire.

D’après Natagriwal

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