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Que faire après les dégâts de grêle au potager?

Les orages sont par définition localisés et violents. Presque chaque année, des dégâts importants sont déplorés quelque part sur notre territoire. Nous sommes impactés fortement ou pas selon l'importance et surtout leur position géographique. Le stade physiologique de la culture influence sa sensibilitéet l’importance des dégâts.

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Les dégâts de grêle sont dus à l’impact mécanique des grêlons sur les végétaux et sur les structures du jardin. Leur masse peut être considérable, une averse de grêle peut hacher complètement la partie aérienne des végétaux.

Les objets en matière plastique, les couvertures en verre de serre ou de couches sont les plus sensibles. Mais les bois aussi subissent de fortes altérations et les tôles peuvent garder l’empreinte des chocs.

Couvrant le sol en couches épaisses, les amas de glace provoquent le gel des parties aériennes qui ne sont pas endurcies avant l’hiver.

Les végétaux subissent en quelque sorte une taille très sévère et désorganisée. S’ils sont déjà bien enracinés, il leur sera possible de reformer une partie aérienne. Cela prendra du temps. Les plantes encore très jeunes n’auront pas la possibilité de reprendre et vont disparaître.

La gravité dépend du stade de la culture et, donc, de la date de l’événement.

La sensibilité des plantes aux maladies

Les plaies laissées après le passage de la grêle sont nombreuses et profondes. Si les dizaines d’heures qui suivent les lésions sont sèches, les plaies peuvent commencer à sécher également. Si le temps reste humide, accompagné de pluie ou de fortes rosées, des maladies opportunistes comme par exemple celles provoquées par des bactérioses, peuvent se développer et amener des pourritures secondaires.

Des plantes lésées vont parvenir à produire de nouvelles tiges et feuilles. Celles-ci seront relativement jeunes en comparaison avec le feuillage de plantes épargnées. Pour les cultures protégées préventivement contre des maladies à diffusion par l’air, comme le mildiou par exemple, les parties plus jeunes peuvent ne pas être protégées par le dernier traitement fongicide. Dans ce cas, un renouvellement de la protection est à prévoir dès que possible. Dans le cas d’un apport d’un produit, n’oublions pas la nécessité de respecter le délai avant récolte.

Quand le sol est à nouveau accessible, quand il est ressuyé, il faudra renouveler les semis  et les plantations. Les matières végétales tombées au sol peuvent être ramassés  ou laissés pour se décomposer sur place.
Quand le sol est à nouveau accessible, quand il est ressuyé, il faudra renouveler les semis et les plantations. Les matières végétales tombées au sol peuvent être ramassés ou laissés pour se décomposer sur place.

L’intensité des dégâts

Les experts utilisent des échelles pour estimer la taille des grêlons, exprimée en cm de diamètre ou en comparaison avec un objet d’usage courant. On parle ainsi de tailles de petits pois, de grains de raisin, d’œuf de pigeon, de balle de ping-pong, d’œuf de poule ou de pomme. L’énergie cinétique des grêlons est proportionnelle à leur masse. Les dégâts aux cultures sont importants quand leur taille est comparable à celle des petits pois. Ils sont énormes quand leur taille est celle des œufs de pigeon.

L’intensité de la grêle influence l’importance des dégâts. Les feuilles et les fruits sont déchiquetés, les cultures hachées. L’écorce des arbres est blessée. Quand l’intensité est élevée, nous constations aussi des dégâts de gel sous la masse des grêlons accumulés au sol.

Que faire ?

Trois types de mesures sont à prendre : limiter les risques de surdégâts, constater les dégâts, sécuriser les lieux.

– Limiter les surdégâts

Les tissus végétaux lésés sont ramassés. Nous retaillons les branches blessées pour rester sur des coupes nettes et propres. Les brindilles, les feuilles, les fruits déchiquetés peuvent rejoindre le tas de compost.

Les légumes et fruits pouvant trouver un usage en cuisine sont récupérés en vue de fabrication de conserves, de confitures, de coulis, de piperades, de ratatouilles.

Les jeunes semis devront souvent être recommencés dès que le sol sera de nouveau accessible. Les semis bien installés et avec un ensemble de racines bien développé peuvent tester en place. La végétation peut reprendre, avec du retard et une perte de production, mais une possibilité de production quand même. C’est le stade de la culture et sa nature qui guidera notre choix. Les laitues ou les haricots ont peu de chance de revenir à une production correcte. Les ca rottes ou les betteraves ont plus de chance de revenir à une production de racines acceptable quand leur feuillage sera reconstitué, dans quelques semaines.

Les fleurs, les topinambours ou autres plantes hautes peuvent être tuteurés.

Les concombres, cornichons, melons, aubergines, les poivrons ou les tomates peuvent supporter une certaine taille et donc une ablation partielle de leur feuillage, mais avec des limites.

Le sol peut être battu par la violence des précipitations. Nous attendrons que les terrains soient de nouveau accessibles, que le sol soit ressuyé. Il sera alors possible de biner pour briser la croûte de battance et permettre des échanges gazeux entre l’atmosphère du sol et l’air.

Certaines plantes repoussent assez facilement, comme les cucrubitacées. La production  aura du retard mais peut encore être correcte.
Certaines plantes repoussent assez facilement, comme les cucrubitacées. La production aura du retard mais peut encore être correcte.

– Constater les dégâts

Dans les conditions prévues dans les contrats souscrits, il peut être possible d’être partiellement indemnisé pour les dégâts aux structures, aux bâtiments, aux serres. Nous prenons des photos d’ensemble pour situer les lieux et des photos individuelles des pièces endommagées.

Les représentants des compagnies d’assurances en auront besoin pour déterminer si une indemnisation est possible et quel sera son niveau.

Quand ces éléments probants sont recueillis et jugés suffisants par les représentants des compagnies d’assurances, nous pouvons évacuer, récupérer ou recycler ce qui peut l’être.

L’objectif est de retirer de notre jardin les débris qui ne se décomposent pas naturellement.

– Sécuriser les lieux

Des objets emmenés par le vent ou brisés sous l’effet conjugué de la grêle et du vent peuvent être dangereux. Nous pensons en particulier aux débris de verre ou de matières plastiques rigides. Les débris coupants et pointus doivent être récupérés et évacués avec beaucoup d’attention. Ne laissons pas ces débris dans le sol pour éviter les risques de blessures lors des travaux de jardinages lors des prochaines années.

Ce tri se fera le plus vite possible pour être efficace.

Ne prenons pas de risques inutiles. N’essayons pas de récupérer une salade dans laquelle des débris coupants peuvent se trouver.

Munissons-nous de matériel de protection : gants solides, chaussures adaptées, etc.

Si nous avons besoin d’aide pour arriver à sécuriser les lieux, prévenons les visiteurs potentiels et empêchons-les d’accéder aux endroits à risques.

Empêchons les animaux domestiques de circuler aux endroits qui ne sont pas encore sécurisés. Il ne s’agit pas qu’ils circulent sur des débris de verre ou d’objets acérés.

Les lésions sur les pétioles et sur les feuilles sont importantes. Le mieux:est de récolter l'ensemble et de préparer en confitures la partie utilisable. Le reste rejoindra  le tas de compost.
Les lésions sur les pétioles et sur les feuilles sont importantes. Le mieux:est de récolter l'ensemble et de préparer en confitures la partie utilisable. Le reste rejoindra le tas de compost.

F.

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