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Question parlementaire: quelles alternatives aux néonicotinoïdes?

Le 31 mai, en Commission de l’Agriculture, le député wallon Nicolas Janssen a interpellé le ministre wallon de l’Agriculture, Willy Borsus, quant à la prolifération des pucerons à travers la région. Une situation qui inquiète les agriculteurs et qui nécessite de trouver des solutions efficientes et viables économiquement.

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Ce printemps a été particulièrement propice aux pullulations de pucerons, notamment dans les parcelles betteravières. Cette situation conduit le député Janssen à s’interroger : « Même si les betteraves sont protégées par leur enrobage de néonicotinoïde, nous savons que cette solution n’est pas pérenne, eu égard à la volonté de l’Union européenne de ne plus autoriser ce produit et de ne pas accepter indéfiniment les demandes de dérogations des États membres ». Et d’interroger le ministre Borsus, en charge de l’Agriculture : « Que mettez-vous en place pour développer la recherche d’alternatives durables, efficientes et viables économiquement parlant pour nos agriculteurs à l’utilisation des néonicotinoïdes ? ».

Virobett, pour adopter une meilleure stratégie

Le ministre confirme cette tendance : « Nous connaissons depuis ces dernières semaines une prolifération des pucerons dans toute la Wallonie. Les pièges à aspiration du Cra-w destinés au monitoring des pucerons ailés ont enregistré des captures inédites qui dépassent les 1.000 pucerons par jour ». Ces pullulations peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs concomitants : la température élevée, la colonisation tardive par les auxiliaires et un hiver globalement doux.

Les comptages de pucerons menés par l’Institut royal belge pour l’amélioration de la betterave (Irbab) ont, par ailleurs, indiqué un dépassement du seuil de traitement, conduisant à l’application d’un traitement insecticide par voie foliaire pour les champs non traités aux néonicotinoïdes.

« Afin de trouver des alternatives crédibles à ces insecticides, plusieurs travaux de recherches sont en cours chez nous et à l’étranger », détaille Willy Borsus. Et de préciser : « Dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie, le projet Virobett, coordonné par le Cra-w, vise spécifiquement à comprendre la dynamique de propagation des virus de la jaunisse de la betterave pour améliorer la stratégie de lutte intégrée contre celle-ci. ».

Ce programme a été lancé cette année pour une durée de trois ans, avec la participation de l’Irbab. Il repose sur trois axes :

– apporter une meilleure compréhension de la dynamique de propagation des pucerons par l’étude des plantes réservoirs de virus et de la phénologie des pucerons et des auxiliaires ;

– apporter des solutions de contrôle de la jaunisse tant par l’utilisation de produits de biocontrôle que par la mise en place d’associations culturales ou d’utilisation de variétés tolérantes, résistantes aux virus ;

– intégrer les différents leviers identifiés dans une stratégie de lutte intégrée au sein d’un certain nombre de fermes pilotes et évaluer l’efficacité de ceux-ci.

Accompagner et conseiller

« En attendant les résultats du projet Virobett et en respectant les principes de la lutte intégrée, plusieurs traitements insecticides autres que les néonicotinoïdes sont agréés en Belgique contre les pucerons de la betterave », poursuit-il.

« De manière globale, il est important de rappeler que les pucerons sont naturellement contrôlés par un cortège d’insectes utiles qu’il faut favoriser et préserver dans les agroécosystèmes. Dans cette optique, les traitements insecticides doivent être positionnés en se basant uniquement sur les avertissements. La recherche agronomique wallonne est mobilisée, elle est soutenue dans cette voie pour non seulement proposer des alternatives, mais aussi accompagner et conseiller au mieux les agriculteurs. »

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