Accueil Viticulture

Viticulture et arboriculture: «Au bout de l’allée», le vignoble…

À quelques kilomètres des Marnières, mais toujours à Dalhem, Xavier Regout travaille dans l’arboriculture depuis bientôt trente ans. Avec son ami Nicolas Haegelsteen, il vient de planter deux hectares de vignes pour produire des vins rouges. Un projet original.

Temps de lecture : 3 min

Si la génération précédente avait surtout planté des arbres fruitiers hautes-tiges, le grand-père de Xavier Regout fut l’un des premiers à planter des basses-tiges dans la région. « Après lui, mon père fut le premier à en faire sa profession à part entière », explique Xavier. « Avec une vision économique complète, de la production à l’emballage. Il a planté beaucoup de pommiers, contrairement à mon grand-père qui avait plutôt misé sur les poires. Je suis arrivé dans l’exploitation en 1993, après mon service militaire, théoriquement pour quelques mois… et je l’ai reprise en 2007. »

Ici aussi, l’embargo russe de 2014 amène son lot de changements. « Chaque année était de plus en compliquée », reconnaît l’arbori-viticulteur. « J’ai donc décidé de ramener progressivement les trente-deux hectares à une vingtaine d’hectares de verger, quinze de poiriers et 5 de pommiers, soit une superficie gérable par une personne, avec du personnel saisonnier. J’ai aussi décidé de dédier les pommiers exclusivement à l’auto-cueillette et à la transformation, avec notamment un atelier de presse de jus de fruits. Dans le même temps, j’ai élargi les variétés plantées pour offrir 12 pommes originales, dont certaines sont uniques et que l’on ne trouve pas dans la grande distribution, avec une seule vision : la saveur et le goût d’un produit différent. »

Même matériel

Dans ce contexte, le choix de la viticulture est aussi celui de la diversification, un choix de plaisir. Ce projet a été imaginé de longue date avec Nicolas Hagelsteen, un ami qui a un double parcours dans la gestion hôtelière et l’informatique, et qui a lancé il y a deux ans, « Maral – Sloe gin », une liqueur artisanale à base de prunelle fraîche (sloe en anglais), couronnée meilleure dans sa catégorie au World Gin Awards 2022.

Le projet prend forme en mars-avril 2020 et, un peu plus d’un an plus tard, 15 ares de Cabaret noir sont plantés dans le jardin de Xavier. « Nous n’avons reçu que 650 pieds, expliquent les deux hommes, car il n’y avait pas assez de porte-greffes disponibles. Il a donc fallu attendre cette année pour planter deux hectares de plus, toujours avec du Cabaret noir (50 %), mais aussi du Garanoir (35 %) et du Cabernet Cortis (15 %), trois variétés résistantes aux maladies plutôt prometteuses. En 2023, nous continuerons avec les blancs – Muscaris et Solaris – et Sauvignac en 2024. »

Le fait de maîtriser l’arboriculture fut bien évidemment un élément décisif pour le projet. « La vigne a bien sûr ses spécificités », explique Xavier. « Mais ce sont les mêmes maladies et ravageurs que pour les pommes : mildiou, oidium, tavelure… mais aussi les mouches suzukii, les araignées rouges, tout est plus facile à appréhender. Et le logiciel météo pour le verger comporte déjà une partie « vignes ». Sans compter que le matériel est identique : tondeuses, sécateurs, tracteurs, broyeurs, pulvérisateurs… C’est un investissement que l’on ne doit pas faire. »

Marc Vanel

A lire aussi en Viticulture

Voir plus d'articles