Bayer CropScience expose ses stratégies pour la protection des cultures

« Tant en escourgeon qu’en froment, la gamme Xpro, qui célèbre ses 10 ans cette année, demeure conseillée en T2 en vue de protéger les dernières feuilles et l’épi »,  détaille Olivier Buyze.
« Tant en escourgeon qu’en froment, la gamme Xpro, qui célèbre ses 10 ans cette année, demeure conseillée en T2 en vue de protéger les dernières feuilles et l’épi », détaille Olivier Buyze. - J.V.

À Houtain-le-Val, sur sa plateforme démonstrative de 1,5 ha, Bayer CropScience expose les dernières innovations de son catalogue, ainsi que quelques produits déjà bien connus des agriculteurs. Durant la visite, Olivier Buyze, Advisor representative, en profite également pour faire le point sur les évolutions à court terme que connaissent les produits de protections des plantes suite aux restrictions législatives ou environnementales en vigueur ou bientôt d’application.

Anticiper le désherbage des céréales

Comme de coutume, le désherbage des céréales est abordé en deux volets : automnal d’une part et printanier de l’autre. « Intervenir à l’automne est vivement recommandé en cas de semis précoces, mais aussi sur les terres dites à problèmes, où l’on observe la présence d’adventices résistantes à certains herbicides », détaille Olivier Buyze.

Depuis l’automne dernier, le phytopharmacien dispose dans sa gamme du Mateno Duo, combinant l’aclonifen (500 g/l) et le diflufenican (100 g/l). Celui-ci se montre efficace contre les dicotylées annuelles et vivaces (coquelicots, géranium, séneçon, colza…) et présente un spectre d’action anti-graminée (vulpins, jouets du vent, ray-grass…).

Bayer recommande de le coupler au Liberator (400 g/l flufenacet + 100 g/l diflufenican). « Tous deux sont agréés en froment, escourgeon et épeautre et peuvent être appliqués en pré- et post-émergence. Les associer permet de réaliser un travail plus efficace vu leur complémentarité d’action, tout en limitant la pression sur les matières actives. »

Pour le désherbage de printemps, le focus est fait sur la gamme Sigma, à base de mésosulfuron. Il est rappelé d’intervenir sur des adventices les plus jeunes possibles et d’adapter la dose de produit à la situation rencontrée en vue de maximiser l’effet des matières actives.

Olivier Buyze se concentre aussi sur les conditions d’applications du produit : « Chaque passage du pulvérisateur doit permettre de toucher la cible. Les volumes d’eau doivent être adaptés, la pression de travail également et il convient de connaître les paramètres de ses buses si des modèles anti-dérives sont utilisés. »

Malgré ses 10 ans, Xpro reste recommandé

Côté fongicide, les produits doivent être en mesure de protéger les escourgeons face à la rouille naine, l’helminthosporiose et la ramulariose. Dans ce contexte, un programme faisant intervenir Fandango Pro (100 g/l prothioconazole + 50 g/l fluoxastrobine) en T1 (stade 1er-2è  nœud) est conseillé « afin de permettre à la céréale d’assurer sa croissance à l’abri ». Il sera suivi, en T2, d’une co-formulation Xpro (prothioconazole et bixafen) qui célèbre cette année ses 10 ans. « Malgré son âge, cette gamme confirme sa plus-value comme fongicide à large spectre lorsqu’elle est positionnée au stade dernière feuille étalée – barbe pointante. »

En froment, le panel de maladies est étendu : septoriose, oïdium, rouilles jaune et brune ou encore fusariose. « La rouille jaune devient d’ailleurs de plus en plus problématique, contrairement à la septoriose. » Dans ce contexte, les produits à base de prothioconazole (Fandango Pro, Kestrel ou Input) appliqués en T1 au stade « 2 nœuds » se montrent curatifs et rémanents en présence de ce champignon. Ils contribuent également à lutter contre la septoriose. Par ailleurs, ils peuvent éventuellement être combinés avec un produit multi-sites, comme le folpet ou le soufre.

Le programme sera complété par le jubilaire Xpro appliqué au stade « 80 % de l’épi dégagé » en vue de protéger les derniers étages foliaires et l’épi jusqu’à la récolte.

Lutte contre les adventices du maïs

Depuis le début de cette année, les herbicides à base de terbuthylazine utilisés en maïs sont ciblés par de nouvelles restrictions. « Dans de nombreuses situations, les agriculteurs doivent travailler avec d’autres produits. Bayer recommande de baser les schémas de désherbage sur la thiencarbazone que l’on retrouve dans la gamme TCMax. Elle présente une action sur dicotylées et graminées fort proche du profil de la terbuthylazine tout en assurant la rémanence des schémas de désherbage », détaille Olivier Buyze.

Laudis, à base de tembotrione, peut quant à lui être sélectionné comme booster du schéma. Il apporte une efficacité supplémentaire sur chénopodes, arroches et autres graminées estivales (sétaires, panics, digitaires…).

Contre les pucerons, Sivanto Prime voit le jour

En cultures de betteraves, la lutte contre les pucerons verts et noirs requiert des produits efficaces mais aussi un bon positionnement. « Les essais montrent que le spirotetramat du Movento, bénéficiant à nouveau d’une autorisation « 120 jours », est efficace contre les deux espèces. En outre, grâce à sa double systémie, il accompagne le développement de la culture durant deux à trois semaines », détaille Olivier Buyze.

L’essai montre aussi l’importance de débuter les applications dès la présence des premiers pucerons verts, et surtout lorsque le seuil de traitement est atteint. « Plus les betteraves sont petites lors de l’infection, plus la nuisibilité est grande », alerte-t-il.

Par ailleurs, un nouvel insecticide, Sivanto Prime (200 g/l flupyradifurone), voit le jour dans la lutte contre la transmission de la jaunisse en pois. Actuellement autorisée via une autorisation « 120 jours », dans l’attente de l’acte définitif, cette nouvelle famille chimique assure une très bonne rémanence et apporte une meilleure protection de la culture contre les attaques de pucerons vecteurs de viroses. Il est agréé pour une seule application par saison, à la dose de 0,375 l/ha.

En culture de pois, les infections virales entraînent un jaunissement, des déformations,  un freinage de la croissance et des défauts dans la formation des cosses (à droite).  Pour lutter contre les vecteurs que sont les pucerons, Bayer a développé Sivanto Prime.
En culture de pois, les infections virales entraînent un jaunissement, des déformations, un freinage de la croissance et des défauts dans la formation des cosses (à droite). Pour lutter contre les vecteurs que sont les pucerons, Bayer a développé Sivanto Prime. - J.V.

Pour la culture de pommes de terre

Du côté des pommes de terre, notre guide insiste sur l’importance d’associer plusieurs partenaires en vue d’un désherbage optimal des parcelles. « Quatre à cinq matières actives sont nécessaires pour toucher l’ensemble de la flore présente. » Quant à l’ennemi nº1, à savoir le chénopode, il sera ciblé par l’Artist (24 % flufenacet + 17,5 % métribuzine), le Challenge (600 g/l aclonifen) ou encore le Gofor (450 g/l aclonifen + 150 g/l flufenacet). « Ce dernier est à favoriser lorsque des variétés sensibles à la métribuzine sont cultivées. En outre, il se montre efficace, tant sur chénopode que datura stramoine, en conditions sèches. »

Gofor se montre sélectif de toutes les variétés de pommes de terre.  Efficace contre les chénopodes et le datura stramoine, il sera associé  à divers partenaires sélectionnés selon la flore adventice rencontrée.
Gofor se montre sélectif de toutes les variétés de pommes de terre. Efficace contre les chénopodes et le datura stramoine, il sera associé à divers partenaires sélectionnés selon la flore adventice rencontrée. - J.V.

Concernant la protection fongicide, la disparition d’un multisite comme le mancozeb oblige les agriculteurs à réfléchir autrement la lutte contre le mildiou. « Combiner deux matières actives aux modes d’action différents par passage doit permettre de lutter contre toutes les souches tout en limitant la pression sur les matières actives. » Infinito (62,5 g/l fluopicolide + 625 g/l propamocarb), notamment, répond à ces contraintes.

Contre l’alternaria, le phytopharmacien dispose dans sa gamme du Recital (125 g/l fluopyram + 125 g/l prothioconazole) depuis l’année dernière. « Ce fongicide est compatible avec les anti-mildiou et se montre également efficace contre le botrytis et la dartrose. Nous recommandons de démarrer le programme anti-alternaria avec celui-ci afin de valoriser pleinement sa robustesse mais aussi de bénéficier de son action sur ces maladies secondaires. »

Pour la destruction des adventices

Enfin, Bayer souhaitait rappeler la plus-value du glyphosate. « Dans le cadre de sa réévaluation par les autorités européennes, nous nous attendons à une révision à la baisse des doses autorisées. Cela pourrait s’avérer problématique dans le cadre de destruction de prairie ou sur labour reverdi. Dans ce cadre, une formulation « high-tech », tel Roundup PowerMax, permet de maintenir le niveau d’efficacité souhaité tout en utilisant un minimum de matières actives. Cela est rendu possible grâce au choix des adjuvants. »

En parallèle, pour les destructions de cultures pérennes avec présence de vivaces, chardons, liserons… le Roundup pourra être combiné avec des hormones pour aller plus loin sur des dicotylées avec rhizomes.

J. Vandegoor

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