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La Ferme de Grange, à Anhée: «Travailler avec mes enfants a été le déclic»

À la Ferme de Grange, le passage de l’agriculture conventionnelle à l’agroécologie s’est déroulé sans transition. Un choix que personne ne regrette aujourd’hui, sans pour autant le recommander.

Temps de lecture : 3 min

Stany de Wouters, présent dans l’asbl depuis ses débuts, est à la tête de la Ferme de Grange, à Anhée, depuis 1980. « J’ai repris l’exploitation de polyculture-élevage de mes parents avec ma femme, Brigitte, et nous l’avons progressivement fait évoluer au fil des années. Aujourd’hui, c’est une ferme 100 % agroécologique dédiée aux grandes cultures ainsi qu’à la production de sapins de Noël », explique-t-il.

Durant de nombreuses années, la ferme s’est néanmoins inscrite dans le modèle conventionnel. « Voici six ans, nous avons abordé la question de l’avenir de notre exploitation avec nos enfants. Après mûre réflexion, ils nous ont rejoints mais souhaitaient inscrire nos activités dans un nouveau modèle, plus proche et respectueux de la nature. »

Du jour au lendemain, ou presque

En 2017, le concept d’agroécologie débarque, presque du jour au lendemain, dans la vie de Brigitte et Stany. « Nous sommes retournés en apprentissage. Il a fallu réfléchir, se former, tester de nouvelles pratiques, acquérir le matériel adéquat et, finalement, franchir le pas. »

La famille fait le choix de passer du conventionnel à l’agroécologie, sans transition. « Zéro labour, zéro phyto, zéro engrais ! Sans transiter par le bio ou l’agriculture de conservation des sols en guise d’étape intermédiaire », se souvient Stany.

Un choix que l’agriculteur ne regrette aucunement mais ne recommande pas pour autant. « Malgré mes 40 ans d’expérience, j’ai rencontré des difficultés. Financièrement, il a fallu faire le gros dos durant trois à quatre ans. Parfois plus si la météo n’est pas de notre côté… »

Un aspect social également

La famille persévère et n’envisage pas pour autant de changer de direction. « Dans le contexte actuel de changements climatiques, nous sommes convaincus que l’adoption de pratiques agroécologiques ne peut être que positif pour nous mais aussi pour la société. »

Pour la ferme également, les plus-values sont au rendez-vous. « Nos sols sont plus riches et plus vivants que précédemment ; la rétention d’eau est meilleure et l’érosion diminue. C’est tout bénéfice pour nos cultures ! »

Et d’enchaîner : « À mon sens, l’agroécologie revêt également un aspect social. Le potentiel de création d’emplois dans le secteur agricole est énorme. Alors que nous n’étions que deux à travailler sur la ferme en 1980, nous sommes désormais dix équivalents temps plein. En changeant d’optique, nous avons pu tirer des revenus supplémentaires de nos activités et engager localement ».

La Ferme de Grange assure ainsi sa pérennité tout en fournissant de nombreux services à la société !

J. Vandegoor

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