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La vision du CECT va bien au-delà d’une nostalgie

La vision des administrateurs du CECT (comité européen du cheval de travail) n’est pas de considérer les chevaux de travail comme acteurs du passé qu’il faut protéger tel un patrimoine historique ou une relique ostentatoire. Leur vision est davantage contemporaine, s’attachant à démontrer que l’énergie chevaline contribue aux réponses à donner à certains défis du 21e siècle.

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Dans les années 1970, la Wallonie comptait encore quelque 150 débardeurs au cheval. Une majorité de ceux-ci étaient concentrés dans la province fortement boisée du Luxembourg. Les débardeurs pratiquaient soit en activité complémentaire d’une profession agricole soit en activité principale. Les premiers ont souvent abandonné l’activité de débardage pour se consacrer à d’autres spéculations plus lucratives dans leur exploitation.

En 1990, une quinzaine de concours de débardage, dont les dates se chevauchaient, était organisée dans la région. En 1999, Feu Marc Mousny, fervent défenseur de la cause des débardeurs, proposa de créer une structure centralisée afin de coordonner et d’harmoniser les dates de concours. Cette structure prit le nom de « Comité Européen des Concours de Débardage » (CECD). La rapide et constante diminution du nombre de débardeurs encouragea le CECD à sensibiliser le monde politique régional afin de soutenir le « Cheval de Débardage ». Ainsi, en 2001, le quadrigramme prit la signification de « Comité Européen des Chevaux de Débardage » et une asbl fut créée. Marc Mousny en fut le président.

Aujourd’hui, l’association porte le nom « Comité européen du cheval de travail » et s’adresse à l’ensemble des métiers où le cheval de travail peut s’avérer être un partenaire moderne : le maraîchage, les travaux urbains, le transport, la protection des milieux et le débusquage de bois en forêt.

Les administrateurs du CECT.
Les administrateurs du CECT.

Ouverture et Communication

L’association se veut ouverte au monde du cheval et en particulier à celui du Trait. Il se veut ouvert aux associations centrées sur le cheval de trait afin d’échanger sur des sujets communs et de rassembler des forces vives pour promouvoir ledit équidé sous ses divers aspects et défendre, le cas échéant, un intérêt mutuel.

Il se veut également ouvert à tous ses membres afin de rester à l’écoute des attentes et des idées novatrices.

Le conseil d’administration qui s’est remis en place en 2021 est composé de personnes ayant chacun leur rôle à jouer par leurs spécificités, leurs compétences ou leurs expériences. Tous connaissent ledit milieu sous une forme ou sous une autre, que ce soit par une activité professionnelle ou semi-professionnelle, par le milieu de l’élevage, de prestations relatives au cheval de trait ou de travail. Une mosaïque de compétences caractérise le groupe, en plus d’une forte volonté de communication interne mettant l’accent sur la cohésion du groupe.

Cette communication s’adresse aux membres et au monde extérieur, notamment par la mise en place d’un nouveau site internet (www.cect.be) et par l’actualisation régulière de sa page FB. Ces plateformes permettent aux visiteurs d’être informés des activités et des événements, en plus de sujets variés liés à l’activité de l’asbl.

Afin de promouvoir les diverses utilisations de l’équidé, l’asbl souhaite se rendre visible de façon segmentée afin de mettre en avant les travaux chevalins spécifiquement selon les segments d’utilisation.

Fauche en zone protégée.
Fauche en zone protégée.

Cinq piliers de développement

L’asbl considère 5 piliers de développement des utilisations du cheval de travail :

– le cheval forestier

Utilisé dans les activités de débusquage en long, pour déplacer les grumes non billonnées (permettant une transformation davantage diversifiée que le billonnage) depuis le cœur de la forêt vers les chemins de transport.

Le cheval débusqueur est, nous en sommes convaincus, un acteur de la forêt résiliente. Il préserve l’intégralité des sols, la biodiversité et la régénération naturelle des essences. Il sera le garant de la continuité du couvert dans les nouvelles forêts mosaïques. Son agilité à se faufiler au travers des peuplements en place limite fortement les dégâts d’exploitation.

L’équidé intervient aussi dans la limitation de plantes invasives, comme la fougère aigle qui se propage fréquemment en tapis dont le couvert, dense et opaque, empêche la germination naturelle.

Le cheval en débusquage de bois en long: garant de la préservation des sols et de la végétation.
Le cheval en débusquage de bois en long: garant de la préservation des sols et de la végétation.

– le cheval communal

Pour la collecte de déchets publics et sauvages, l’arrosage de paniers fleuris ou encore le brossage et l’entretien de voies telles le Ravel et les sentiers. Le cheval est un compagnon de travail qui crée le lien social au sein des zones urbaines.

– le cheval agro-maraîcher

Les maraîchers utilisant le cheval se font de plus en plus nombreux. Certains n’utilisent plus aucune énergie fossile sur les parcelles celle-ci ayant entièrement été remplacée par l’énergie équine.

Dans les vignes où les interventions sur le sol se suivent au cours des saisons, ledit quadrupède est très apprécié pour la légèreté de son pas, participant ainsi à la biodynamique que de nombreux grands crus ont mis en place.

– le cheval en milieux protégés

L’arrachage de plantes invasives en milieux protégés, l’entretien et le nettoyage des berges des cours d’eau non navigables, la fauche restauratrice en zones naturelles ou les interventions en zones marécageuses sont autant d’exemples où le cheval de travail est très apprécié.

– le cheval carrossier

Qu’il s’agisse de transport de marchandises, de personnes tel le ramassage scolaire, le transport de touristes ou encore de restaurant hippomobile, l’équidé révèle son efficacité de carrossier mais aussi son capital sympathie.

Ledit comité européen a la volonté de susciter et d’encourager les projets et les prestations qui font appel au cheval de travail par le biais de ces 5 piliers de développement. L’asbl se veut être le miroir des utilisations et des utilisateurs afin d’en promouvoir ses qualités et ses valeurs ajoutées. À terme, les prestations et les prestataires au cheval de trait en seront augmentés et dans la foulée, les effectifs de nos races de chevaux de trait rehaussés. Voilà la vision du CECT.

Valère Marchand

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