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La filière agroalimentaire attendra septembre pour bénéficier d’éventuelles aides

Covid-19, reprise économique post-pandémie et, depuis plusieurs semaines, conflit russo-ukrainien… Le secteur agroalimentaire ne compte plus les crises auxquelles il fait face. Et encore moins les conséquences qu’elles engendrent ! De nombreuses mesures d’aide ont été sollicitées auprès des autorités fédérales.

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O utre la tragédie humaine qu’elle représente, la guerre entre l’Ukraine et la Russie a montré la capacité de l’Union européenne à se mobiliser en matière de défense et à agir face à de potentiels problèmes d’approvisionnement énergétique. Sur le plan alimentaire, on s’est rappelé que la politique agricole commune assure notre souveraineté alimentaire à nous, européens, mais permet aussi d’aider les pays qui dépendaient, jusqu’à présent, des exportations russes et ukrainiennes », déclarait le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval, à l’occasion d’une conférence qu’il donnait lors de la Foire de Libramont.

Et de nuancer, également, « qu’au niveau belge, les conséquences de ce conflit se font largement ressentir par la population et les entreprises, parmi lesquelles figurent tous les acteurs de l’agroalimentaire, de la fourche à la fourchette. »

Une task force rassemblant tous les acteurs

En effet, de nombreuses entreprises ont été confrontées à des ruptures d’approvisionnement en énergie, matières premières et emballages. « Ce qui a nécessité de trouver de nouveaux fournisseurs », précise le ministre. S’y ajoutent l’augmentation et la volatilité des prix sur les marchés mondiaux (céréales, beurre, engrais, énergie…), ainsi qu’un chamboulement généralisé des exportations et relations internationales.

Dans ce contexte, le gouvernement fédéral a mis en place une task force « Ukraine » avec pour objectif d’anticiper, en concertation avec le secteur, les conséquences économiques du conflit afin de définir les stratégies et d’établir les plans d’action qui s’imposent.

Celle-ci s’est déjà réunie à trois reprises et regroupe les secteurs primaire (associations professionnelles agricoles, alimentation animale, betteraviers…), de la transformation et de la distribution, les pouvoirs publics (SPF Économie, SPF Santé publique, Afsca…), les régions ainsi que diverses parties prenantes telles que la Fédération des entreprises de Belgique ou encore les secteurs du transport et des carburants.

De nombreuses demandes…

Dans le cadre de cette task force, plusieurs actions ont déjà été prises. Celles-ci concernent notamment l’étiquetage des produits de substitution utilisés en agroalimentaire (lire notre édition du 21 avril) ainsi que des dérogations accordées aux filières « porc » et « volaille » bio.

Un droit passerelle de crise a également été mis en place pour les indépendants faisant face à des problèmes d’approvisionnement. Cependant, celui-ci a été très peu sollicité, de l’aveu même du ministre Clarinval.

Un certain nombre d’autres mesures sont attendues par les partenaires de la chaîne agroalimentaire. Sans être exhaustif, citons, notamment :  la réduction des accises sur les carburants au seuil minimum européen, la diminution des accises sur le diesel professionnel, l’allégement de la facture énergétique pour les entreprises les plus énergivores, le report et l’allégement des cotisations sociales, l’octroi de crédits-ponts aux entreprises, la déduction des investissements pour économie d’énergie, la prolongation du chômage économique, le doublement de la carte cueillette pour les travailleurs saisonniers, la concertation chaîne, ou, encore, le monitoring des prix et des marges.

Des mesures sont aussi évoquées pour d’autres secteurs (construction, industrie du bois, horeca…), preuve que la filière agroalimentaire n’est pas la seule à être en demande.

… discutées en septembre

L’ensemble de ces mesures, ainsi que leur faisabilité et leur possible mise en application, seront discutées en septembre prochain dans le cadre de négociations globales concernant le pouvoir d’achat des Belges.

« Ces mesures sont sur la table du gouvernement. Un travail approfondi sera mené à leur sujet. Cependant, je ne pense pas que toutes pourront être mises en œuvre, mais certaines d’entre elles le seront assurément », avance David Clarinval.

J. Vandegoor

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