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À la Ferme Mélotte à Lathuy : «pour s’en sortir, il faut s’adapter»

Ce bleu en majesté dirait presque la fin définitive du mitan de la journée. À Lathuy comme un lit de lumière au bout du chemin où est sise la Ferme Mélotte « vous dorlote » annonce le slogan. Philippe fait partie de ceux qui ont investi durant la crise sanitaire. Un pari sur l’avenir qui s’est avéré gagnant.

Temps de lecture : 3 min

Après avoir travaillé pendant quinze ans en entreprise, Philippe Mélotte, qui a toujours eu la passion de l’élevage, reprend la ferme familiale en 2012 et se lance directement dans une diversification en développant un poulailler avec des poulets de chair bio et de la vente directe sur l’exploitation où il travaille seul, parfois aidé par son père, désormais à la retraite.

Développement de la vente directe sur la ferme

On peut dire qu’il n’a justement pas mis ses œufs dans le même panier. Avec des Blanc-Bleu-Belge, quelques vaches laitières, des cultures, des prairies, des poulets et son point de vente à la ferme, il a réussi à diversifier harmonieusement ses différentes sources de revenu.

« La vente directe nous permet de bénéficier de la marge que les grandes surfaces réalisent à notre place » souligne-t-il avant d’ajouter que c’est « la meilleure solution pour s’en sortir actuellement ».

Achat d’un moulin, production de farine et de pâtes

Durant la crise sanitaire, il a poussé encore plus loin cette logique et décidé d’investir dans un moulin en transformant une partie des céréales produites sur la ferme en pâtes et en farine.

« Il s’agit d’une production hyper locale à base de blé dur produit à quelques mètres de la ferme où il est également trié, transformé et stocké ».

Des pâtes et de la farine en vente directe, «une production hyper locale à base de blé dur produit à quelques mètres de la ferme où il est également trié, transformé et stocké ».
Des pâtes et de la farine en vente directe, «une production hyper locale à base de blé dur produit à quelques mètres de la ferme où il est également trié, transformé et stocké ». - M-F V.

« Le prix est certes plus élevé qu’en grande surface », indique encore le producteur brabançon, « mais il s’agit de pâtes complètes et, tout comme les poulets bio, de qualité supérieure ».

Investissements financiers et reconnaissance provinciale

Une nouvelle réalité qui est passée par des investissements « parfois conséquents » mais qui lui a aussi valu une belle reconnaissance au niveau régional puisque Philippe Mélotte a remporté en 2021 le concours des « Trophées Incidences ».

Organisés par la province du Brabant wallon, ils récompensent des projets novateurs qui permettent des progrès en termes de développement durable, de réduction des modes de production ou encore une utilisation plus efficace et plus responsable des ressources naturelles.

Cette philosophie, il l’épouse depuis plusieurs années, en formant un groupement d’agriculteurs, qui s’est étoffé au fil des années, lesquels ont engagé un agronome indépendant pour les conseiller en matière d’intrants, ce qui lui a permis de réduire personnellement d’environ 25 % sa consommation de produits phytosanitaires.

Marie-France Vienne

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